vendredi 7 decembre 2012 par LG Infos

Nous avons des attentes, c'est clair que le gouvernement veut établir une sorte de culture démocratique en Côte d'Ivoire et la pierre angulaire de cette idée de démocratie c'est : les Droits de l'Homme, une justice équitable et transparente et une bonne gouvernance pour établir un processus , c'est en ces termes que Philippe Carter III, ambassadeur des Etats-Unis à Abidjan, signifiait ses préoccupations sur Rfi, hier jeudi 6 décembre 2012, quant aux dérives de toutes sortes, savamment orchestrées par les hommes forts d'Abidjan. Si l'ambassadeur plénipotentiaire ne veut pas déroger à la règle qui consiste à réagir et tancer des autorités locales, toutes les fois que survint un abus, à l'instar des Ong internationales, il n'est en revanche pas exclu de soutenir sans réserve, que le représentant des Usa s'y prend un peu tardivement. Lui qui est en poste depuis le départ officiel de son prédécesseur Aubrey Hooks, le mercredi 11 juillet 2007, et qui s'est fortement illustré dans la prise du pouvoir de Ouattara, ne devrait pas être la dernière voix à s'élever contre la violation des Droits de l'Homme, en toute impunité, qui s'opèrent sous sa barbe. Une situation qui l'a emmené à lever le petit doigt dénonciateur, en s'inquiétant des nominations des chefs de guerre qui, bien que cités dans des cas de crimes, sont nommés comme préfets de région. La logique voudrait bien que l'ambassadeur Carter III soit celui dont les sorties servent de percussion aux éventuelles condamnations qui pourraient suivre. Plutôt que de se confondre dans des ramassis déclaratifs empruntés à des tiers, pour notifier officiellement une position. Le dire, ne peut aucunement demeurer une surenchère verbale, en ce sens que les remugles consécutifs aux actions tristement spectaculaires de l'autorité américaine et de son homologue ambassadeur français, Jean Marc Simon, lors de la présidentielle 2010, continuent de putréfier la vie sociopolitique de la Côte d'Ivoire. Loin d'être un fait muséable, nous avons encore frais en mémoire cet autre épisode électoral. Tandis que les Ivoiriens attendaient les résultats de la présidentielle de la Cei, il s'est trouvé deux personnalités et non des moindres, pour accomplir une salle besogne, en service commandé, sur injonction de Nicolas Sarkozy. Carter III et Jean marc Simon ont délibérément réquisitionné le président de cette institution, pour le débarquer au Qg de Ouattara, c'est-à-dire à l'hôtel du Golf, et lui faire dire ?'leurs résultats'', le jeudi 2 décembre 2010. Des résultats pour lesquels, le candidat Laurent Gbagbo a demandé un recomptage des voix, en vue de vider le contentieux électoral né de l'attitude irresponsable et illégale de ces deux ambassadeurs. Mais en lieu et place de recomptage, des bombes ont plutôt été servies au demandeur. Le choix de cette voie belliqueuse, que les deux ambassadeurs croyaient avoir empruntée, pour régler des comptes, embourbe aujourd'hui tous les Ivoiriens y compris Carter III lui-même. Il n'arrive plus à contenir sa déception et sa désillusion de voir l'homme qu'il a fait au Golf en décembre 2010, s'écarter de la ligne de bonne conduite. Des dérives qu'il n'arrive pas à juguler tant les faits sont gravissimes. Amnesty international, Human right watch et International Crisis group les avaient si bien dépeints sans ménagement. Si au contraire il s'évertue à s'inscrire, quoique tardivement, sur le ban des accusateurs, cela se décrypte par l'expression d'un regret, voire d'un remord d'avoir naïvement suivi Sarkozy dans son élan de renverser, coûte que coûte, Laurent Gbagbo.
Marcel Dezogno

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