mercredi 8 aout 2012 par Le Patriote

Suite aux attaques d'un commissariat à Yopougon le samedi dernier, et du Camp militaire d'Akouédo aujourd'hui, le Président de la République, SEM Alassane OUATTARA, en compagnie de son Premier ministre, Jeannot Kouadio-AHOUSSOU a tenu une réunion d'urgence avec les ministres et les généraux en charge de la sécurité nationale, au Palais présidentiel au Plateau, le lundi 6 Août 2012 à 13h 30.
Après cette audience qui a duré environ une demi-heure, le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, M. Ahmed BAKAYOKO a déclaré que le Chef de l'Etat les a instruit à gérer cette situation avec fermeté. Le Chef d'Etat major, le Général Soumaïla BAKAYOKO a assuré que les instructions du Président de la République seront appliquées avec rigueur, c'est pourquoi il a annoncé une intensification de leur présence sur l'ensemble du territoire national.
Cette réunion a vu la participation du ministre délégué à la Défense, du Commandant supérieur de la Gendarmerie, Colonel Major Kouassi Kouakou Gervais et du Directeur général de la Police, Brédou M'Bia. L'intégralité de la déclaration du ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, M. Ahmed BAKAYOKO à sa sortie d'audience :
Le Président de la République, SEM Alassane Ouattara a convoqué en urgence une réunion des ministres et des généraux en charge des questions de sécurité pour faire un point de la situation au vue des récents évènements. Comme vous le savez, il y a eu une attaque d'un commissariat hier à Yopougon; ce matin, il y a eu une attaque qui a été repoussé du camp d'Akouédo par des individus dont certains ont été mis aux arrêts et d'autres en cavale. Les ratissages se poursuivent. Le Président a donné des indications sur la fermeté qui doit être le maître mot de réponse à ces actes de personnes qui veulent perturber la quiétude des ivoiriens. Ce qu'on peut noter, c'est qu'il n'était pas question de prendre ou d'occuper le camp, c'est une stratégie de harcèlement pour semer le doute, perturber la confiance qui se consolide à la veille de la fête nationale, à la veille du lancement de l'autoroute de Grand-Bassam, le jour de la mise en route d'un grand chantier pour l'eau. Pendant qu'on bâtit le pays d'un côté, des gens veulent perturber l'équilibre du pays. Nous pensons que c'est des apatrides, ce ne sont pas des gens qui aiment leur pays. Le Président de la République a donné des instructions et a pris les dispositions pour que nos forces puissent réagir avec fermeté.
Service de Communication de la Présidence de la République

Abengourou
Des assaillants tentent de prendre le camp militaire
Les riverains et occupants du cantonnement militaire sis en périphérie de la ville d'Abengourou ont passé des moments difficiles, dimanche dernier. Selon plusieurs sources, aux environs de 4 heures du matin ce jour-là, deux soldats en faction devant le camp sont abordés par deux individus qui leur déclarent une attaque un peu plus loin et sollicitent leur aide. Une manoeuvre en réalité destinée à les distraire. Profitant d'un moment d'inattention, un des interlocuteurs des militaires s'en prend violemment à une des sentinelles et tente de la désarmer. Son camarade d'arme essaie alors de faire usage de son arme, mais sans succès. Il se replie alors à l'intérieur pour alerter la soldatesque endormie. Dans sa fuite vers ses collègues au cri de : "C'est gâté! On est attaqués!", il réussit à déclencher une rafale de kalachnikov qui finit de réveiller les autres. Dans la panique, une bonne partie de ceux-ci se sauvent en escaladant la clôture. Beaucoup se font des entailles dues aux barbelés de protection du mur d'enceinte. Pendant ce temps, les assaillants voyant leur opération échouée, se replient et rejoignent leurs camarades restés en arrière en emportant l'arme de la sentinelle agressée. Dès lors, tous les services de sécurité de la ville sont alertés de même les jeunes qui forment des groupes d'auto-défense de la ville foncent vers les lieux. Delma Mohamed Salis, un de leurs leaders raconte : "C'est vers 5 heures, soit une heure après l'attaque que j'ai été informé par un camarade qui habite le quartier Lobikro de ce qu'il a aperçu des personnes suspectes traverser le quartier. J'ai été l'un des premiers à être sur les lieux, mais les assaillants avaient eu le temps de se fondre dans la nature. Nous avons passé le quartier au peigne fin en compagnie des militaires, mais sans succès. Comment la vingtaine d'assaillants a pu disparaître sans laisser de trace? Beaucoup d'observateurs pensent qu'ils ont pu bénéficier de complicité au sein de la population. Mais quant à leurs desseins et leur identité, personne ne se fait d'illusion. "Ce sont des pro-Gbagbo qui voulaient prendre le camp et récupérer des armes afin de perpétrer leurs actes de déstabilisation ", répondent en choeur les témoins qui ont en mémoire les attaques de Yopougon et d'Akouédo perpétrés au même moment pour la première et le lendemain pour la seconde. Mais pour les habitants de la cité royale de la paix, ces actes, s'ils ont mis les populations en émoi, ne surprennent personne. En effet, depuis plusieurs semaines déjà, les rumeurs très persistantes annoncaient la présence de nombreux miliciens et mercenaires proches de Laurent Gbagbo dans la région. De nombreuses sources affirment que tout l'Est, d'Aboisso à Bondoukou serait infiltré par les chiens de guerre qui attendent le moment propice pour frapper. Les forêts classées près du village d'Adaou, au-delà de la rivière Béki, le village de Koitienkro, la sous-préfecture d'Ebilassokro abriteraient des anciens miliciens mercenaires qui y trouveraient un terrain favorable. Les pro-Gbagbo étant encore très actifs dans la région. Des témoins ont indiqué avoir aperçu à Abengourou un ancien agent des la CRS qui s'était illustré par ses nombreuses victimes lors de la crise postélectorale. Des miliciens et mercenaires qui ont décidé de continuer la guerre auraient été recrutés et infiltrés dans la zone Est par un ancien pilier du régime défunt. Cet homme, un commandant de la marine et très influent dans les milieux estudiantins ainsi qu'un ancien commissaire de la CEI, ferait de fréquentes incursions dans la ville. Aidés en cela par les nombreuses pistes de contrebande qui relient l'Indénié-Djuablin au Ghana voisin où ils résideraient. La frontière avec le Ghana reste en effet très poreuse. De nombreuses plantations à cheval sur les deux pays ont depuis toujours été des passages pour toutes sortes de trafic. De là à en faire des pistes pour escorter miliciens et mercenaires, il n'y a qu'un pas. Selon des indiscrétions, les terroristes bénéficieraient de complicités partout, surtout au sein de la population qui compte encore des sympathisants acharnés du prisonnier de La Haye. Mais, toutes ces rumeurs ont été balayées du revers de la main par le Préfet Fadi Ouattara qui intervenait sous la plume d'un confrère ainsi que sur la radio ONUCI-FM récemment. Appel qu'il a réitéré lors de la célébration de la fête nationale, arrachant des applaudissements au public. Pourtant, il est difficile de rassurer les habitants qui rapportent la présence d'individus suspects dans de nombreux quartiers comme Agnikro, Henri Konan Bédié et le village d'Adaou. D'ailleurs, un tir de sommation effectué par les FRCI en patrouille la veille de la célébration de la fête de l'indépendance au quartier Agnikro aurait occasionné des hourras de certains habitants de ce quartier qui seraient sortis nombreux pour acclamer ceux qu'ils pensaient être les miliciens pro-Gbagbo attendus. Les témoins rapportent qu'ils ont regagné leurs domiciles en trombe en s'apercevant qu'il s'agissait des forces loyalistes. Les populations dans leur grande majorité restent très inquiètes. Chacun a peur de son ombre. La nuit tombée, les rues sont vite désertées et chacun se tourne vers les autorités qui ne les rassurent pas assez à leur goût.
Armand Déa, correspondant

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