jeudi 9 aout 2012 par Autre presse

Il n'est de secret pour personne que les appels au retour des expatriés Ivoiriens se multiplient. Le Président de la République a lancé cet appel dès les premières heures de son mandat. Son épouse, la première dame a lancé le même appel à nos s?urs Ivoiriennes vivant à l'étranger il y a quelques semaines, lors d'une visite aux USA. Quelle est notre réponse face à ces invitations au plus haut niveau ? Ajoutée à ces invitations, est la nécessité de tous à quelque niveau que ce soit de participer à la relance de la machine Cote d'Ivoire . Répondrons-nous présents à ces défis ?
Nombreux sont ceux qui, comme moi, avons quitté famille, quartier et pays pour l'étranger. Au bout de leurs efforts, ils ont beaucoup accompli dans leurs pays d'adoption. Ils sont intellectuels, entrepreneurs, artistes et rêvent un jour de pouvoir rentrer au pays afin de contribuer à son développement et par la même, aider les populations locales. Je ne me doute pas qu'il y a aussi un bon nombre qui ne trouve aucune raison de revenir, car ils vivent une situation meilleure, et ne veulent pas entendre parler des maux de nos sociétés, et préfèrent rester à l'écart.
L'appel lancé par le couple présidentiel et à la diaspora toute entière est sans ambiguïté. Il vient de personnes qui elles-mêmes à un moment donné de leur vie ont vécu sous d'autres cieux et reconnaissent qu'il y a de la valeur dans l'acquisition d'expériences diverses, surtout quand elles sont mises au profit de nos populations. La réponse doit être sans équivoque, sans hésitation, car chacun de nous a un talent qui nécessite d'être mis au service de son pays d'origine. Comment cela se fera-t-il? Les structures sont-elles en place pour ce genre de retour ? Serons-nous acceptés ?
Je voudrais offrir ici une option à considérer pour ceux qui ne sont pas à mesure de rentrer aujourd'hui, mais qui aimeraient contribuer au succès de la vision Cote d'Ivoire 2020 . Le gouvernement ne pourra pas le faire tout seul. Les pays dans lesquels nous vivons aujourd'hui, en Europe ou sur le continent Américain ont une chose en commun : L'accès facile au capital pour tout entrepreneur. Alors dans l'appel qui nous est lancé, 2 options se présentent : rentrer et se mettre au service, ou y investir. Je préfère m'attarder sur l'option 2, car elle permet de préparer un retour définitif. Je suis convaincu, que chacun de nous a reçu une lettre que le petit frère, la petite s?ur ou les cousins ont envoyée demandant de l'aide pour monter un petit commerce, ou une affaire. J'imagine que nous avons tous, fait ce qu'on pouvait pour aider quiconque ayant besoin d'aide. Qu'est-il devenu de cet investissement ? Certains d'entre nous ont connu beaucoup de succès avec leurs investissements au pays , et sont à mesure de prendre la décision de rentrer, car ils ont déjà de quoi s'occuper, une fois sur la terre d'Eburnie.
En Afrique, de façon générale, pour commencer une entreprise, il n'y a que les ressources familiales. Les gouvernements jusqu'aujourd'hui ont toujours essayé de supporter les PME ; mais avant même d'arriver au stade de PME il faut former l'entreprise et être en activité pendant quelque temps avant que d'autres institutions soient à mesure de vous faire un prêt. Quelle est la solution quand on n'est pas issu de familles aisées ? La triste réalité, c'est qu'on ne peut vraiment rien monter. Les banques ne prennent pas de risques avec les entreprises en formation. Personne ne prend vraiment le temps d'écouter le jeune entrepreneur et son idée. Aujourd'hui en tant que Diaspora on peut certainement changer cette donne. Il y a certes des structures gouvernementales en place pour aider les jeunes et elles font de gros efforts dans le bon sens. Pour vivre à l'étranger, loin de sa terre natale, il faut avoir un haut niveau de tolérance pour le risque, un haut degré de confiance et une foi inébranlable. Et c'est justement ce dont ont besoin nos jeunes entrepreneurs. Ils ont besoin que leurs frères et s?urs qui vivent à l'étranger prêtent une oreille attentive à ce qu'ils veulent réaliser.
En tant que Diaspora, notre partition est réelle. Jusque-là, les investisseurs internationaux ont leur regards jetés vers l'Afrique, car l'Europe, les USA et les Pays émergents sont au ralenti économiquement parlant depuis la crise financière globale de 2008, et ont beaucoup de mal à rebondir. Ces investisseurs sont les bienvenus, car ils ont aussi une partition à jouer. Nos pays A.0fricains ne peuvent que bénéficier de la concurrence de tous ces investisseurs. Notre part à jouer est grande, car c'est celle-là qui va faire la différence dans la vie quotidienne de nos populations. Les gros investisseurs ne sont pas vraiment intéressés par le salon de couture que la cousine veut ouvrir, par le maquis que la tante veut agrandir ou ouvrir dans un autre quartier. Non, cette tache-là doit nous revenir, car nos banques ne prennent pas ce genre de risques.
Il y a un besoin qui existe, il y a un espace qui a été déjà identifié pour nous, c'est à nous de nous montrer capables, unis, solidaires et motivés par un environnement économique et politique qui s'améliore tous les jours.
Serge Kavege
Fondateur, Directeur General
Eburnie Capital Management
skavege@eburniecapital.com
www.eburniecapital.com

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