vendredi 21 decembre 2012 par Nord-Sud

Invité à Krindjabo par le roi du Sanwi, nanan Amon N'douffou V, le président de l'Assemblée nationale, Guillaume Soro, a mis son séjour de deux jours à profit pour transmettre à la chefferie traditionnelle un message du président Alassane Ouattara : ramener les exilés.

Il était certes invité à titre personnel par le roi du Sanwi, nanan Amon N'douffou V, mais Guillaume Soro était porteur d'un message du président Alassane Ouattara. Le président de l'Assemblée nationale (Pan) en a fait la précision avant de dévoiler le contenu de la commission à la population qui a effectué en grand nombre le déplacement hier à la place Etché Elleingand d'Aboisso.  Il faut que nous fassions la réconciliation, la vraie réconciliation. Ceux qui n'ont pas encore compris le message de la réconciliation, qu'ils nous entendent. Ceux qui sont encore en exil, qu'ils reviennent. Et je demande aux préfets, aux députés, aux rois de former un comité, de sillonner pour que les exilés reviennent, parce qu'ils sont là-bas, ils souffrent pour rien , s'est-il exprimé. Il a indiqué que cela doit être  une mission prioritaire.  L'élu de Ferké s'est interrogé sur la raison pour laquelle des civils refusent de revenir alors que des militaires sont rentrés.  Nous avons fait revenir les militaires. Est-ce qu'un régime peut avoir plus peur d'un civil que d'un militaire ? Les grands militaires qui peuvent déstabiliser un régime ont été tous reçus () Si un civil va s'asseoir là-bas pour dire qu'il est plus dangereux qu'un militaire, ça je ne le comprends pas , a poursuivi le Pan. L'ex-Premier ministre a insisté pour demander spécialement aux préfets et aux chefs traditionnels, à tous les députés de se mettre ensemble pour relayer dans les campements, dans les villages, dans les villes le message. Guillaume Soro est revenu sur son engagement depuis son militantisme syndical jusqu'à sa prise de position, lors de la crise postélectorale en passant par la signature de l'Accord politique de Ouaga et son séjour à la Primature. Ce parcours n'avait qu'un seul objectif : instaurer la démocratie en Côte d'Ivoire. Il a soutenu que c'est encore au nom de cet idéal qu'il s'est rangé du côté d'Alassane Ouattara qui a gagné l'élection lorsque Laurent Gbagbo a refusé de céder le pouvoir. Pour lui, cette parenthèse fait partie d'une page sombre de l'histoire de la nation que tous doivent s'employer à tourner. On ne meurt pas pour une élection présidentielle parce qu'il y a beaucoup d'élections présidentielles à venir. 2010, c'est fini ! Donc les divisions de 2010 doivent être derrière nous, a dit Soro. Le chef du Parlement est conscient que l'un des arguments avancés par certains pour ne pas s'impliquer dans la réconciliation est la détention de quelques barons de l'ex-pouvoir. Les Ivoiriens ont la mémoire courte, a répondu le député de Ferké qui les a invités à se souvenir. Selon lui, le président Ouattara et ses collaborateurs sont d'accord  pour la réconciliation. Mais il a estimé qu'avant, ceux qui ont fait des choses mauvaises, doivent le reconnaître. Et demander pardon.

Bamba K. Inza, envoyé spécial

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