vendredi 24 aout 2012 par Nord-Sud

Jusqu'à hier, après trois jours, les chauffeurs de taxis-compteurs continuaient de maintenir le pied sur le frein, refusant ainsi de reprendre le service. Les conséquences économiques sont désastreuses.

Reprendront, ne reprendront pas ? En tout cas, les populations ne savent plus à quoi s'en tenir face à l'imbroglio qui a cours dans le secteur des taxis-compteurs depuis maintenant 72 heures. Mais, ce dont on est sûr c'est que cet arrêt de travail cause des préjudices financiers énormes. Selon un acteur de cette filière, Samaké Salif, par ailleurs, président du Gie Djiguisso, il y a environ 8000 taxis-compteurs dans la capitale économique ivoirienne qui réalisent chacun une recette brute d'environ 30.000 FCFA. Mais, après les charges liées au carburant, le propriétaire perçoit entre 17.000 et 18.000 FCFA. En clair, pour les 3 jours d'arrêt de travail, le propriétaire de taxi percevant 17.000 devrait avoir 51.000 FCFA, soit 408 millions pour les 8000 taxis. Pour les frais de carburant, Samaké Salif affirme que la consommation quotidienne oscille entre 12.000 et 13.000 FCFA par véhicule. Ce qui fait 36.000 FCFA en trois jours. Du coup, les 8000 taxis déboursent environ 288 millions FCFA pour le carburant. Au total, ce sont près de 700 millions FCFA de pertes que ce secteur fait perdre à l'économie tout entière. A cela, il faut ajouter les frais liés à la vidange, aux réparations mécaniques, aux pneumatiques, etc. En outre, il importe d'ajouter les désagréments causés aux usagers suite au déclenchement de cet arrêt de travail. Au dire du président du Gie Djiguisso, les statistiques indiquent qu'un taxi transporte entre 57 et 60 personnes par jour. Durant trois jours, cela renvoie à 180 clients, soit 14.400 personnes. C'est cet important nombre de clients de tous ordres comportant aussi bien des touristes, des travailleurs, des hommes d'affaires que de simples citoyens qui sont confrontés à des problèmes de déplacement à cause de ce mouvement de mécontentement.
Par conséquent, la préoccupation essentielle est de savoir à quand la normalisation de la situation. Selon Samaké Salif, deux camps s'affrontent depuis la mise en exécution du mot d'ordre de grève, au sein même de l'Association des conducteurs de taxis-compteurs. Si à la suite d'une négociation entre le gouvernement et la hiérarchie de cette organisation à l'origine de la montée d'adrénaline, un accord a été trouvé, pour certains chauffeurs, les plus nombreux, il faut d'abord que l'Etat commence à régler le problème qui a amené les chauffeurs à couper le moteur de leur véhicule. A savoir retirer les véhicules banalisés sur les trajets intercommunaux. Au dire du président du Gie Djiguisso, hier, plusieurs conducteurs d'Abobo ont clamé haut et fort qu'ils ne croient plus aux promesses du ministère des transports sur un mal qui perdure depuis plusieurs années. C'est pourquoi, il a demandé plus de fermeté à l'administration dirigée par Gaoussou Touré. C'est dire que le mal est profond et que l'Etat doit prendre le taureau par les cornes pour ramener la sérénité dans ce secteur-clé de l'économie nationale.


Ahua K.

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