lundi 27 aout 2012 par Nord-Sud

Selon des informations dignes de foi, le président John Dramani a subi de fortes pressions qui l'ont finalement dissuadé à donner son Ok, pour le rapatriement de Justin Katinan Koné. Au nombre des personnes qui ont harcelé le président ghanéen John Dramani, pour opposer une fin de non recevoir aux autorités ivoiriennes, figure en bonne place le sud-africain Jacob Zuma. Celles-ci, après qu'elles ont été informées de l'arrestation de Justin Katinan Koné à Accra ont dépêché dans la capitale ghanéenne une équipe du Parquet d'Abidjan-Plateau pour demander l'exécution d'un mandat d'arrêt lancé il y a bientôt un an. Alerté par John Rawlings, Jacob Zuma, selon notre source, s'est donc évertué à expliquer à son homologue ghanéen qu'il se tromperait lourdement s'il remettait à Abidjan Koné Katinan. En clair, le successeur de Thabo M'Béki, un des soutiens indéfectibles des pro-Gbagbo, s'est invité dans un débat auquel il n'a pas été convié. Pis, il a décidé d'induire les autorités ghanéennes en faute. Une faute d'autant plus grave qu'il s'agit de l'extradition d'un déstabilisateur. Même s'il est encore trop tôt pour évoquer un incident diplomatique, il est à craindre que les relations qui n'étaient pas forcément excellentes entre Abidjan et Johannesburg à l'arrivée au pouvoir du président Ouattara finissent se gripper. Puisque manifestement, au nom d'un panafricanisme débridé, l'ancien chef de l'Etat ghanéen a choisi de soutenir les partisans de Laurent Gbagbo, pourtant engagés dans un projet de déstabilisation du régime en place à Abidjan. Ce ne sont pourtant pas les exemples qui manquent pour convaincre les plus réticents comme Jacob Zuma de la justesse des soupçons des autorités ivoiriennes quant à la détermination des partisans de l'ancien régime, de les déstabiliser. Raison de plus, s'il en faut, c'est le voyage que vient d'effectuer Koné Katinan en Afrique du Sud. Qu'est-il allé faire au pays de Mandela ? Est-il allé commander des armes pour poursuivre l'aventure ? Il ne faut rien écarter comme hypothèse. Ceux qui attaquent ont forcément besoin de logistique. Ce ne sont pas les quelques kalach qu'ils volent aux Frci (Forces républicaines de Côte d'Ivoire, ndlr) qui leur permettront de réaliser leur projet. Il leur faut bien plus que cela, argumente un colonel de l'armée ivoirienne. Ceci expliquerait sans doute le soutien de Jacob Zuma. Mais, en induisant John Dramani en erreur, le président sud-africain pourrait également contribuer à mettre à mal les bons rapports entre les deux grands voisins ouest-africains. Si l'extradition capote, ne va-t-elle pas affecter le voyage de John Dramani, prévu le 7 septembre prochain ?

Marc Dossa

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