mercredi 29 aout 2012 par L'intelligent d'Abidjan

La menace des boulangers et pâtissiers de Côte d'Ivoire de prendre des mesures contre la hausse de la tonne de la farine à eux imposée devient inquiétante pour les consommateurs. Ces consommateurs pourraient être exposés à toutes sortes de spéculations.

Les membres de la FIP-BPCI (Fédération interprofessionnelle des patrons de boulangers et pâtissiers de Côte d'Ivoire) se sont réunis hier mardi 28 août 2012 en assemblée générale à la Chambre de Commerce et d'Industrie de Côte d'Ivoire. Au menu de cette rencontre, un point était à l'ordre du jour: l'augmentation du prix de la tonne de la farine. Une situation qui, disent-ils, en rajoute à leurs souffrances. Considérant que le manque à gagner dû à cette hausse est important, la fédération avait déjà, à travers une déclaration par voie de presse, interpellé les pouvoirs publics sur les dangers qu'encourent consommateurs et acteurs du secteur. Depuis le 21 août 2012, nous avons constaté que les Grands Moulins d'Abidjan (GMA), les Moulins Modernes de Côte d'Ivoire (MMCI), les Moulins de Côte d'Ivoire (LMCI) ont, d'un commun accord augmenté le prix de la tonne de farine de blé qui est passé de 350.000 FCFA à 410.000 FCFA, soit une augmentation de 3000 FCFA par sac de 50 kilogrammes.

Cette décision nous semble inappropriée compte tenu des difficultés auxquelles les ménages sont confrontés Avec cette augmentation de prix, il devient impossible pour les boulangers de maintenir la qualité et le prix du pain. Le manque à gagner est si important que les boulangers risquent de fermer ou de procéder à une compression du personnel. Pour éviter ces tristes décisions, les meuniers ne laissent d'autre choix aux boulangers que de procéder à une augmentation du prix de la baguette de pain, les jours à venir, a interpellé M. Any Zoboué-Jean Baptiste, président de la FIP-BPCI (Ndr: In IA, N° 2621). Malheureusement, pour les acteurs, en dépit de ces appels, personne ne semble se soucier de leur sort. Alors qu'ils subissent déjà la hausse du coût de la farine. Ce qui va les contraindre à prendre des mesures. Mais dans un premier temps, pour éviter que cette situation ne pèse trop sur la corporation et dans le souci de permettre au Gouvernement de prendre des mesures idoines, les membres de la fédération ont pris une mesure transitoire qui risque d'exposer les consommateurs à toutes sortes de spéculation de la part des redistributeurs de pain. ?'Désormais les pains ne seront vendus qu'au guichet des boulangeries au prix de 150 FCFA la baguette à compter du samedi 1er septembre 2012'', en ont décidé les boulangers et pâtissiers de Côte d'Ivoire.

Les intervenants de la chaîne de distribution exclus

Si on s'en tient la décision transitoire (en attendant d'autres mesures au cas où le Gouvernement ne réagirait pas), il n'y aura plus d'intervenants dans le circuit de la redistribution du pain en Côte d'Ivoire. La baguette de pain sera vendue au même prix. Il n'y aura plus de grossiste (revendeur), plus de particulier. Désormais c'est au même prix que le pain sera vendu. Alors qu'à l'accoutumée, la baguette de pain était livrée aux revendeurs à 125 FCFA qu'ils revendaient à leur tour à150 FCFA. Désormais, c'est chose finIE! La baguette sera livrée à 150 FCFA. Et dans ces conditions, si le consommateur ne peut se rendre dans une boulangerie, il est clair qu'il l'achètera un peu plus cher. C'est à cette décision ?'piège'' que seront exposés les consommateurs à compter du 1er septembre prochain, si jusqu'à cette échéance, le Gouvernement n'agit pas.

Une pression sur le Gouvernement qui ne dit pas son nom

Le secteur de la redistribution de pain est un milieu qui regroupe plusieurs personnes sans emploi. Beaucoup en ont fait leur métier. Parce que ça nourrit son homme. Mais aujourd'hui, c'est un secteur qui court un sinistre si rien n'est fait. Eu égard à la mesure transitoire de la Fédération interprofessionnelle des patrons de boulangers et pâtissiers de Côte d'Ivoire qui veut que le pain soit vendu dans les boulangeries au prix de 150 FCFA. Au-delà de cette mesure, il y a une réelle menace qu'il convient de prendre au sérieux, surtout si l'on veut éviter que le nombre de chômeurs ne s'accroisse.

Honoré Kouassi

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