mercredi 29 aout 2012 par LG Infos

Woya ou Gédéon, cerveau de l'attaque d'Akouédo, les autorités ivoiriennes prêchent-elles du faux pour avoir du vrai ? Car elles semblent être enrôlées dans une spirale d'incertitudes, voire dans une inconstance, quant à la désignation du cerveau réel de l'attaque du camp militaire d'Akouédo, datant du lundi 6 août 2012, et qui, officiellement s'est soldée par 6 morts et toute la poudrière emportée. Les déclarations qui en ont suivi, étaient aussi incohérentes pour ne pas dire volatiles. Le caractère foudroyant des attaques a entrainé le régime dans un fourvoiement, ne sachant qui désigner, vu le chaos et la fumée opaque qu'a créée cette série d'attaques. Dans son refrain accusateur, le ministre Hamed Bkayoko désemparé, ne s'était pas empêché, contre son gré de lancer un "Wanted" contre Hervé Blé, dit Gédéon, présumé principal commanditaire. Et pour cause, il serait, selon les autorités ivoiriennes, le cerveau présumé de la récente attaque contre le camp militaire d'Akouédo. Toujours selon le ministre, Gédéon est caporal au sein de l'armée ivoirienne, dont le nom a été livré par l'une des 11 personnes arrêtées à la suite de l'attaque. Deux officiers et deux lieutenants sont également mis en cause. Et ledit Gédéon serait en contact avec un certain Abel Naki, Ivoirien d'origine, devenu citoyen français par mariage, et qui vit en France. Comme si l'accusation de Gédéon ne tenait pas la route, les accusateurs ont eu une autre trouvaille, en lieu et place de la précédente. Cette-fois, le pouvoir dit avoir pêché Le "cerveau" présumé des récentes attaques d'Akouédo. Cet homme, de nationalité libérienne, se nomme Paul Woya, arrêté vendredi 24 août 2012, soit 3 semaines après l'attaque, à Bingerville, selon un communiqué de la police militaire qui précise qu'il a été le coordonnateur général des opérations à Abidjan et dans certaines villes de l'intérieur. Voilà qui est fait. Une attaque est la recherche de son cerveau. Le pouvoir vient d'en faire une parfaite démonstration. En multipliant les déclarations sur des présumés cerveaux, en sautant d'une personne à une autre, quand cela les arrange, ou quand après avoir flairé une piste et qu'on y trouve quelques traces d'un suspect préconçu, alors on étale des noms. Que nous assure cette dernière trouvaille après avoir abandonné la piste de Gédéon dont la famille est aujourd'hui contrainte à la cachette, de peur d'être livrée à la vindicte populaire. En tout cas, rien de plausible, entendu que le présumé cerveau, certainement, court toujours. Quoiqu'il en soit, ce jeu de dire et de se dédire, dans lequel le régime se plait, expose clairement l'amateurisme des hommes au pouvoir quant à la capacité réelle de dépister ceux qui perturbent leur quiétude depuis plus d'un mois, et sans relâche. Ce qui justifie les raccourcis empruntés.

Marcel Dezogno

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