jeudi 10 janvier 2013 par Nord-Sud

Selon nos sources, le président Alassane Ouattara ne serait pas du tout favorable à un report des élections municipales et régionales prévues le 24 février prochain.

C'est une confidence d'un très proche parmi les proches du président Ouattara. Les municipales et les régionales couplées, prévues le 24 février prochain, se tiendront à cette date. En termes clairs, il n'y aura pas de report, comme le demandent le Front populaire ivoirien (Fpi) et d'autres formations politiques qui se réclament de l'ancien président, Laurent Gbagbo. Et ce qui confirme cette sorte de fermeté du président Ouattara, c'est le fait que le conseil des ministres d'hier, très attendu, n'a pas planché sur le sujet. Même si l'on ne sait à l'heure actuelle, que très peu de chose sur le refus du président de la République de reporter la date de ces élections locales, l'avis émis par notre interlocuteur n'est pas loin de refléter la position de M. Ouattara.  Les gens (parlant de l'opposition, ndlr) sont-ils vraiment disposés à prendre part à ces élections ? Nous, nous pensons que non. Ils veulent juste faire du dilatoire. On fera mille concessions, mais s'ils ne veulent pas y aller, ils n'iront pas. Ceux qui sont disposés à se présenter peuvent déjà embarquer à bord du train, quitte à obtenir en cours de route, ce qu'ils souhaitent avoir , a-t-il indiqué.  Le président Alassane Ouattara a besoin de tous les instruments pour mettre pleinement en ?uvre, son programme de gouvernement. Et les conseils municipaux et régionaux figurent en bonne place au nombre de ces instruments de gouvernance. Reporter ces élections, équivaut à faire prendre du retard à la mise en ?uvre de certains chantiers du président de la République. Pour ma part, je ne peux imaginer que le président soit dans la disposition d'esprit de faire encore traîner les choses, vu qu'il a déjà bouclé les deux premières années de son mandat , est persuadé ce collaborateur du chef de l'Etat. Outre ces raisons, il ne faut pas perdre de vue que c'est seulement vendredi dernier que la date du 24 février a été validée par le gouvernement, à travers le décret du président convoquant le collège électoral.  En moins d'une semaine, le président de la République peut-il signer deux décrets presque contradictoires? Il y va de la crédibilité des actes du président de la République , analyse un observateur de la scène politique. Et pourtant, il n'y a pas que l'opposition au régime Ouattara qui souhaite aujourd'hui, un léger report de ces compétitions électorales. Les cadres de la mouvance au pouvoir nourrissent eux aussi le secret espoir de voir la date des élections municipales et régionales être légèrement reportée puisque, pour la plupart, ils n'ont pas encore fini de constituer leurs dossiers de candidature. Le piège de la forclusion pourrait donc se refermer sur plusieurs candidats. Toute chose que confesse notre interlocuteur.  Nous avons quelque peu traîné sur les analyses des dossiers de candidature , admet-il. Allusion faite aux tractations pour désigner les candidats officiels dans les principales chapelles politiques au sein du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). Pis, les tractations pour composer des listes Rhdp pour les élections régionales se poursuivaient encore hier, alors que la date butoir pour le dépôt des dossiers de candidature à la Commission électorale indépendante, reste maintenue à aujourd'hui. Une date butoir qui ne sera également pas repoussée. La demande du report de cette date (et de celle du 24 février aussi) introduite auprès de Youssouf Bakayoko, président de la Cei, par des responsables de partis politiques, est restée sans suite. Ce qui risque de se passer, c'est une dérogation de la Cei, pour le dépôt des candidatures. L'organe électoral pourrait donc se montrer moins regardant concernant les documents à fournir ou sur les possibles retards, étant entendu que le gros des postulants qui vont se présenter aujourd'hui devant les box pour déposer leurs dossiers, ne pourront pas tous le faire. Les responsables de la Cei qui refusent d'ouvrir cette boîteont toutefois donné des instructions fermes aux agents chargés d'enregistrer les dossiers de candidatures. Il y aura plus de box d'enregistrement et les agents vont rester sur place jusqu'à minuit , confie un proche collaborateur de Youssouf Bakayoko.

Marc Dossa

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