jeudi 10 janvier 2013 par Le Quotidien

Ivoiriens, ivoiriennes, mes chers militants et militantes de l'Union des Nouvelles Générations, c'est avec la gorge nouée et le c?ur étreint par la douleur du deuil que je vous fais cette adresse en ce début d'année 2013. Au moment même où j'écris ces lignes, j'apprends la disparition tragique de 61 ivoiriens le jour même de la célébration du nouvel an. Une telle hécatombe ne s'est jamais produite dans notre pays le jour de la Saint Sylvestre ; les enseignements qui en découlent sont légion mais je me garde de commenter. Car commenter au moment même où les familles éplorées portent le voile du deuil, ce serait faire preuve d'un cynisme plus tragique que le drame lui-même. Je m'incline devant la mémoire des 61 morts tout en souhaitant un prompt rétablissement à tous les blessés.
Mes chers compatriotes, nous sortons de l'année 2012 qui aura été pour notre pays, l'année de l'échec sur tous les plans. Nous rentrons en 2013 qui est la troisième année après les élections 2010 qui nous ont conduit à la crise dans laquelle nous sommes. A l'entame de cette année 2013, notre pays continue d'envoyer des signaux d'alarme les plus inquiétants à propos de la situation sécuritaire, économique et sociale sans oublier les conditions démocratiques. Des FRCI présentés comme éléments indisciplinés continuent de sévir partout sur le territoire, le nombre des armes légères et lourdes en circulation atteint des proportions affolantes. A cela s'ajoute le malaise grandissant qui a pris possession de l'armée à cause des attaques répétées pour lesquelles les ex FDS et les rebelles devenus FRCI se soupçonnent mutuellement. Cette instabilité des forces de défense et de sécurité, couplée à la volonté des tenants du pouvoir actuel, compromet gravement le caractère démocratique du jeu politique. Sur l'ensemble du territoire, 496 personnes sont encore détenues à cause de leur soutien à Laurent Gbagbo pour les civils et à la république pour les militaires. Les rassemblements et réunions des partis politiques de l'opposition sont réprimés ou carrément interdits par les forces armées du pouvoir. C'est dans ces conditions que les tenants du pouvoir veulent aller à des élections municipales et régionales auxquelles ils invitent l'opposition et sans avoir tiré les leçons de l'échec du scrutin des législatives.
A propos de ces élections, il serait raisonnable qu'elles ne se tiennent pas dans les conditions ci-dessus décrites. Quand le pouvoir de M. Ouattara insiste pour aller à ces élections malgré ces conditions, cela pose une question fondamentale : Veut-on aller à des élections pour ouvrir le jeu démocratique ? Ou veut-on aller à ces élections pour se faire accompagner afin de légitimer un pouvoir qui s'assèche de jour en jour?
En ce qui concerne l'Union des Nouvelles Générations, je crois qu'il est temps que le pouvoir en place arrête d'organiser des simulacres d'élections. Car une vraie élection, c'est une élection pour laquelle l'opposition peut faire librement campagne sans que ses militants ne soient traqués ou intimidés ; une vraie élection est une élection organisée par une CEI dont la composition garantit son impartialité ; une vraie élection est une élection pour laquelle le découpage administratif reflète réellement la répartition des populations sur l'ensemble du territoire ; une vraie élection est une élection qui donne la possibilité réelle à tous les candidats de se présenter. Or plusieurs grands candidats à ces élections sont en prison pour certains et en exil pour d'autres.
De ce qui précède, il est évident qu'organiser de telles élections dans de telles conditions, ce serait apporter un nouvel élément de preuve de la disparition de la démocratie depuis le 11 avril 2011. Participer à de telles élections dans de telles conditions, ce serait se rendre complice de la destruction programmée de notre pays.
J'en appelle donc à une appréciation de la situation assez responsable de la part de la classe politique ivoirienne qui ne doit pas perdre de vue que l'enjeu principal n'est pas la réalisation des ambitions personnelles et égoïstes mais la mise en place de collectivités locales fortes et stables. J'invite surtout le pouvoir à apporter les solutions tant promises aux problèmes des ivoiriens qui s'aggravent avec le chômage qui galope, la cherté de la vie qui s'amplifie, l'école qui se meurt, la sécurité qui n'existe plus etc. Il est temps, et nous le réitérons, que le pouvoir accepte d'aller à la démocratie en libérant les prisonniers politiques et en libérant les libertés publiques emprisonnées.
Aux ivoiriens en général et aux militants de l'Union des nouvelles Générations en particulier, je souhaite une bonne, heureuse et prospère année 2013. Que cette année vous éloigne du malheur pour vous rapproche du bonheur.
A vous militants de l'Union des Nouvelles Générations, je vous demande de rester mobilisés et à l'écoute de la Direction du parti.
J'invite les ivoiriens à continuer de croire en des lendemains meilleurs qui sont proches de nous malgré les difficultés du présent. Il est indéniable que le prix que nous avons payé et que nous sommes encore en train de payer pour ce combat est lourd. Mais il est tout aussi indiscutable que le prix payé pour une cause, aussi cher soit-il, n'est jamais payé en vain !!!
Vive l'union des nouvelles générations ! Vive la nation ivoirienne !

C'est Dieu qui est fort !!!

Fait en exile le 1er janvier 2013

M. Stéphane KIPRE
Président de l'Union des Nouvelles Générations

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