jeudi 10 janvier 2013 par Boigny Express

Electeur et éligible, frustré par tant d'incohérence dans le jeu politique que l'on tend à considérer comme un terrain sur lequel le mensonge est autorisé. Je viens par le truchement de Boigny Express dire des vérités, certes dures, mais qui vont absolument booster la nouvelle volonté d'user de vérité dans la gestion de la chose politique dans notre pays. Je précise que j'agis strictement dans le cadre de la vie de mon parti, le Parti Démocratique de Côte d'Ivoire, le PDCI.

En parcourant la presse et en écoutant les échos qui tonnent dans nos oreilles depuis les circonscriptions électorales municipales et régionales l'on est en droit de se demander que cherchent nos politiciens ? A se satisfaire uniquement et essentiellement eux seuls, quitte à compromettre ou à déshonorer les autres ? Pourquoi n'ont-ils pas de limite dans leur volonté de dominer et de régner seul dans leur localité ? Beaucoup d'entre eux rendent un mauvais service en ce moment au président Bédié en cette période de choix des candidats parrainés par le PDCI pour les élections locales à venir. On entend des candidats déclarer haut et fort devant les électeurs, pourtant la campagne n'est pas ouverte, ?? j'ai travaillé pendant longtemps avec le président Bédié, je fais parti de son cercle de relations intimes, je le vois quand je veux et je lui rends fidèlement compte de ce qui se passe ici, je l'ai informé de ma candidature et il m'a accordé son soutien'' Heureusement pour eux, ils ne racontent pas ces mensonges devant des sachants qui pourraient les confondre. Car, c'est connu de tous, que le président Bédié, démocrate parmi les démocrates ne déclare jamais son soutient à un candidat face à un autre dans la même localité. N'est-ce pas ce silence que l'on lui reproche dans les localités où certaines personnes au nom de leur argent narguent les militants alors qu'il suffit que ceux-ci sachent clairement la position du président pour rendre la monnaie à tous ces intrigants politiciens ? Tous ceux qui sont allés annoncer leur candidature au président Bédié savent qu'il ne dit ni oui, ni non à chaque postulant et ne prononce jamais un mot qui puisse être interprété dans le sens que l'on veut.
A supposer même qu'il dise oui. N'avons-nous pas le flair de déceler les non dits quand nous avons choisi de faire la politique ? Nous répétons chaque fois après le vieux sage de Yamoussoukro que ??la politique est la saine appréciation des réalités ; bonnes ou mauvaises''. Qu'en faisons-nous ? C'est le lieu de partager cette précieuse anecdote avec vous. En mai 1980, l'ancien maire de la ville d'Abidjan, le premier de la Côte d'Ivoire indépendante, Antoine Konan Kanga était en convalescence à l'hôpital américain de Neuilly dans la banlieue parisienne en France, reçoit l'illustre visiteur du jour, le Président Félix Houphouët-Boigny qui lui dit au revoir en ces termes : Mon cher Antoine, c'est l'avis du médecin, tu es en pleine forme à présent ; tu peux rentrer au pays où nous allons poursuivre le travail . Le président venait de déclarer lui-même au maire qu'après vingt ans à la tête de la ville d'Abidjan, il devrait revenir après la maladie, se remettre au travail. Dans cette année électorale qui allait voir le renouvellement de tous les mandats électoraux- Présidentiel, législatif et municipal à l'époque, cette assertion ne peut être considérée comme un accord ou du moins une invitation au maire à rempiler.
Rentré au pays, le président Houphouët annonce le 12 juin 1980 que le train de la démocratie ivoirienne, stationné quelque part par sa seule volonté va reprendre sa marche. Et le président de préciser que désormais le parti ne parrainera plus les candidatures aux élections, mais il y aura une pluralité de candidatures, mais tous les élus sont aussitôt membres du PDCI-RDA, parti unique dans le pays. Ce sera la fameuse pluralité de candidature au sein du parti unique. A l'annonce par le gouvernement de la date d'ouverture des dépôts de candidature, le président Houphouët reçoit une délégation à lui envoyée par le maire Konan Kanga Antoine. les messages lui expriment les gratitudes de leur commissionnaire qui sollicite l'accord du président de lui accorder sa retraite politique et laisser plus jeune et plus énergique pour diriger l'emblématique ville d'Abidjan. Après un cour moment de silence, le président Houphouët fait une longue lecture de l'actualité avant de conclure par une recommandation aux envoyés de dire à son jeune frère qu'il comprend parfaitement le jeu politique et que sa demande est la meilleure manière d'aider son ainé à faire de la politique. Comme Jésus, Houphouët a usé de parabole, et comme les disciples, le maire Antoine Konan Kanga a compris et exécuté la parole du maitre. Peut-on encore trouver des Antoine Konan Kanga dans la politique ivoirienne avec tous ces politiciens cumulards ? A la lecture de la liste des candidats retenus à prendre part aux élections sous la bannière du PDCI, on voit clairement que la direction du parti a fait des frustrés. Et on pourrait comprendre la réaction de ceux qui menacent de partir sous la couleur indépendante. Seulement, ils doivent comprendre la discipline du parti et la philosophie du père fondateur qui dit préférer l'injustice au désordre car disait-il, on peut réparer un tort fait à un individu tandis que le désordre quand ça commence on ne sait pas comment ça peut s'arrêter. C'est je fais fis de ma frustration pour inviter les militants et ceux dont les candidatures n'ont pas été retenues par le parti d'accepter de travailler honnêtement dans leur localité.

KOUAME Jérôme, militant de base à Marcory

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