mercredi 16 janvier 2013 par Notre Voie

Selon des sources bien autorisées dans l'appareil judiciaire, le débarquement de Simplice Koffi Kouadio ne serait pas lié à une quelconque malversation financière ou une compromission dans un dossier pendant devant le parquet. Il n'aurait, en outre, pas été viré pour une question d'incompétence. Les faits auxquels on impute cette décision seraient, en réalité, de deux ordres.
Primo, la dernière vague de libération des pro-Gbagbo courant décembre 2012. Selon des sources dignes de foi, le chef de l'Etat qui voulait donner une autre chance à la réconciliation nationale décide d'autoriser la libération d'un certain nombre de détenus pro-Gbagbo afin d'envoyer un signal fort au FPI. Aké Ngbo et d'autres camarades de l'ex-régime obtiennent leurs tickets de sortie provisoire de prison. Mais on ne sait pas pour quelle raison, dans la transmission de la liste de la présidence aux autorités judiciaires chargées de l'exécuter, un nom sera ajouté, à cette liste. Il s'agit d'un certain Massada, cadre pro-Gbagbo et homme d'affaires qui faisait de grosses transactions à l'étranger au profit de Nady Bamba et Kassoum Fadiga, ex-Dg de PETROCI .
Et vlan ! Le mot est lâché. Ainsi donc, par la plume de notre confrère Akwaba Saint Clair, que personne ne peut soupçonner de sympathie pour le président Laurent Gbagbo et ses partisans, toute la Côte d'Ivoire apprend que la liste des personnalités politiques élargies en décembre dernier est venue de la présidence. Elle n'est pas sortie des tiroirs de la justice, comme la propagande du régime a tenté honteusement de le faire croire en son temps. L'information est d'autant plus importante que le tout Abidjan connait la nature des relations qui lient le journaliste, auteur de l'article, au procureur déchu, Simplice Koffi Kouadio. Pour ne rien révéler, notre confrère était le chargé de communication quasi officiel de l'ancien patron du parquet du Plateau. On ne peut donc pas dire qu'il ne sait pas de quoi il parle. Quand il évoque donc des sources bien autorisées dans l'appareil judiciaire il est tout à fait évident que son ancien patron qu'il tente, de défendre dans son papier, n'est pas loin. On peut même risquer de dire que c'est Simplice Koffi qui parle par la plume de son ancien collaborateur.
Ainsi donc, comme on le savait déjà, ce n'est pas la justice qui a accordé les libertés provisoires aux pro-Gbagbo qui sont sorti jusque-là de prisons. Sinon, pour les mêmes chefs d'accusation, des magistrats sérieux n'auraient pas sortis certains pour garder d'autres. C'est bel et bien le pouvoir politique, c'est-à-dire Alassane Dramane Ouattara, lui-même, qui libère ceux qu'il veut bien libérer. Selon son propre agenda. Les magistrats ne sont que des paravents pour tenter de masquer la réalité. Leur rôle se résumant à donner un verni de droit à des décisions purement politiques. Merci à Akwaba Saint Clair et au Nouveau Réveil d'avoir mis à nu ce trait hideux du pouvoir qui nous brime depuis ce triste 11 avril.
Malheureusement pour les Ivoiriens, après ces révélations, il se trouvera encore des gens bien pensant pour venir nous parler d'indépendance de la justice, de probité et de compétence de magistrat dans cette Côte d'Ivoire. L'artiste a dit qu'on peut tromper le peuple un temps, mais qu'on ne peut pas le tromper tout le temps. Avec l'affaire du limogeage de Simplice Koffi, un pan important du mensonge d'Etat a volé en éclat. Le roi est nu. Mais que voulez-vous ? Ainsi va un pays émergent !

Guillaume T. Gbato

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