mardi 22 janvier 2013 par Le Nouveau Réveil

Faire de la Côte d'Ivoire un pays émergent d'ici 2020, tel est l'objectif du chef de l'Etat. Dans cet entretien, Diomandé Brahima, Pca de Genovci, l'a compris et dégage la vision de la structure qu'il préside, pour la réconciliation et le développement économique.


M. Le président du conseil d'administration (Pca), qu'est-ce que c'est que le Genovci?
Le Groupement économique nouvelle vision en Côte d'Ivoire (Genovci) est un groupement d'intérêt économique créé en novembre 2011. Le Genovci regroupe cinq (05) grandes fédérations à savoir : la Fédération Ivoirienne pour le Renouveau du Transport (Firet), la Fédération des Commerçants Actifs de Côte d'Ivoire (Fecaci), la Fédération Nationale des Acteurs du Vivrier en Côte d'Ivoire (Fenavici), la Fédération pour le Développement de l'Elevage en Côte d'Ivoire et la Fédération Nationale des Artisans Professionnels de Côte d'Ivoire (Fenapci). Nous sommes représentés dans 31 régions de Côte d'Ivoire. Nous sommes aujourd'hui à la conquête de 510 sous préfectures, 400 ont été bouclées et nous sommes à la conquête des 8.000 villages de Côte d'Ivoire et nous allons y arriver.

Qu'est-ce qui guide vos actions ?
Nous voulons participer à l'émergence de la Côte d'Ivoire. Un pays ne peut être émergent sans activités économiques et sans réconciliation. Nous avons donc pour missions de réconcilier les Ivoiriens à partir de l'économie. Une fois ce pari réussi, il sera difficile d'avoir des jeunes dés?uvrés à qui on promet de l'argent pour détourner un jeune en lui disant, Voilà une arme, va faire la guerre . Donc nous, nous appuyons les jeunes dans la réalisation d'activités génératrices de revenus. Nous voulons mettre dans l'esprit des Ivoiriens, la notion de travail, sans le travail, aucun avenir ne peut être garanti. Voyez-vous, pour un jeune qui a une ferme et qui gagne 70.000 franc par jour, qu'est-ce qu'on peut lui promettre d'autre pour qu'il suive ? Donc c'est cela que nous voulons pour notre pays. Une nation économiquement posée où la jeunesse est au travail. Nous aidons aussi nos mandants à se regrouper afin d'être plus forts. Il faut se mettre ensemble pour pourvoir conjuguer nos efforts afin d'être au rendez-vous de l'émergence qui est le v?u de tous les Ivoiriens et du chef de l'Etat.

Les groupements d'intérêt économique, il y en a beaucoup, quelles activités avez-vous déjà menées sur le terrain pour réaliser les projets que vous annoncez?
Nous sommes un groupement économique spécifique parce que nous avons des fédérations qui ont des domaines d'activités diverses. Nous avons des partenariats avec des structures étrangères et la dernière est une structure israélienne avec laquelle nous avons des projets de production et de maîtrise de technique agricole et d'eau. Ce projet veut nous permettre de réaliser des cultures à toutes les saisons par la maîtrise de technique d'eau. Vous savez, ces gens-là ont pu faire pousser des pommes de terre dans le désert. Avec ces techniques, réaliser ici des choses pour aider notre agriculture à se développer et permettre aux Ivoiriens de manger à leur faim. Nous avons aussi des projets de financement de nos commerçantes afin qu'elles arrivent à développer leurs différentes activités. Nous comptons aussi aider nos artisans afin que ceux-ci se mettent ensemble pour créer des Pme et des Pmi pour que ce secteur joue pleinement son rôle dans le développement économique de notre pays en devenant de véritables professionnels. Dans le secteur du transport, nous comptons rénover le parc auto au moins de 50% de 2013 à 2015. Nous avons déjà lancé une commande de 1.000 taxi qui vont bientôt sillonner les rues d'Abidjan et ces véhicules tout neufs, nous les aurons grâce à des partenaires étrangers et à moindre coût. En octobre dernier, nous avons soutenu nos mandants du secteur agricole en produits phytosanitaires qu'on leur donne et qu'ils nous remboursent après leur récolte. Nous étions aussi à Soubré où nous avons financé nos agriculteurs. 175 membres du Groupement Economique Nouvelle Vision de Côte d'Ivoire (Genovci), issus de la Région de la Nawa ont bénéficié, le 12 janvier 2013 dernier, de financement et de fournitures en produits phytosanitaires. Donc c'est pour nous une manière de soutenir nos mandants. Nous mettons aussi l'action sur la formation, et dans le cadre de cette formation grâce à nos partenaires israéliens, nous nous apprêtons à mettre sur pied un projet champ école où nous allons former nos agriculteurs aux techniques agricoles visant à augmenter leur rendement et en retour les mettre en pratique dans leur plantation. D'autres formations ont été déjà faites notamment à l'épargne, à la gestion, à la comptabilité... Pour nous, la formation est capitale.

Le président de la République veut faire de la Côte d'Ivoire un pays émergent d?ici 2020. Quel rôle, selon vous, doit jouer votre secteur dans l'atteinte de cette vision-là?
Par la création de ce Gie, nous accompagnons le président dans l'atteinte de cet objectif. Quand on parle de pays émergent, cela s'adresse à nous qui sommes enfants de pauvres. Cela s'adresse au paysan qui utilise la machette au champ, qui, demain doit utiliser les tracteurs, les machines d'ici 2020. L'émergence dont on parle doit se sentir à tous les niveaux. Et nous, nous avons adhéré pleinement à cette volonté du chef de l'Etat. Nous voulons, à notre modeste niveau, contribuer à atteindre cet objectif en permettant au paysan qui est au village de pouvoir de se soigner, de boire de l'eau fraîche parce qu'il a un réfrigérateur, il peut se déplacer. Donc pour nous, c'est par le développement de proximité durable tel que nous l'avons entamé que nous réussirons à être à ce rendez-vous de 2020. C'est en cela que nous voulons accompagner le président.

Dans le cadre de vos activités, vous avez un volet très important qui est la réconciliation. Comment vous y prenez ?
Il n'y a que par l'économie que les Ivoiriens peuvent se réconcilier. Si vous mettez ensemble 10 à 20 personnes d'horizons divers autour d'une activité génératrice de revenus, elles auront pour seuls objectifs de faire fructifier leur gain et sachant que c'est ensemble qu'elles peuvent y parvenir, elles garderont jalousement leur groupement ou leur fédération. Et c'est cela que nous avons compris et mis ensemble un peu partout. Donc pour nous, la réconciliation est déjà en marche. Et nous avons une bonne longueur d'avance parce que partout, nous avons instauré cela et on y trouve même des gens de sous régions.

Interview réalisée par Jean Prisca

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