samedi 2 fevrier 2013 par Le Patriote

2013, Année de la santé, ne sera pas un simple slogan gouvernemental. Il sera le fer de lance de tout un ensemble d'action que le gouvernement a prévu réaliser pour sortir le système sanitaire de sa léthargie. C'est ce qui ressort du discours prononcé hier par le Premier ministre, Daniel Kablan Duncan, à l'occasion de la présentation des orientations de l'action sanitaire. Le Président de la République, a-t-il indiqué, ambitionne faire d'Abidjan, un pôle sanitaire dans la sous région. Pour y arriver, il est nécessaire de développer l'imagerie médicale et la radiothérapie. Cela nous permettra de réduire les évacuations sanitaires , a estimé le premier ministre. Mais bien avant, le système sanitaire ivoirien, a-t-il confié, doit respecter un ensemble de principe pour être plus performant. La santé est un service public qui doit être accessible à tous les citoyens. Le système sanitaire doit être mieux structuré afin que les populations aient accès à des soins de qualité et à un coût supportable. Les coûts des prestations sanitaires ne peuvent être supportés par l'Etat seul , a-t-il énuméré. Autres principes importants selon le premier ministre Daniel Kablan Duncan, le partage des responsabilités entre l'Etat, les collectivités territoriales et le privé, ainsi que le respect de l'équité en matière d'offre sanitaire et de bonne gouvernance. Il importe également selon lui, de réhabiliter les infrastructures sanitaires et d'en construire de nouvelles. A cet effet, il a annoncé la réhabilitation des centres hospitaliers régionaux, la construction de 450 établissements sanitaires à l'échelle nationale et la réhabilitation de 600 autres établissements existants. Reconnaissant lui-même que tous ces efforts seront vains si les populations ne fréquentent pas les centres, Daniel Kablan Duncan a annoncé l'accélération de la mise en place de la couverture maladie universelle qui sera opérationnelle cette année même. Le Premier ministre a souhaité une pleine adhésion des professionnels de la santé afin que toute cette politique soit une réussite. Le gouvernement, a-t-il déclaré, est conscient de leur condition difficile de travail et s'engage à les corriger.

Un visage peu reluisant

Avant le Premier ministre, le ministre de la santé et de la lutte contre le SIDA, Dr. Raymonde Goudou Coffie a fait un diagnostic implacable du système sanitaire ivoirien. De son exposé, l'on retient des indicateurs de taux de mortalité infantile élevé à 84 décès pour 1000 naissances. Pour la mortalité maternelle, le ratio est de 543 décès pour 100 000 naissances. Mais aussi une perte de confiance de la population dans les hôpitaux publics du fait du racket dont elle est victime, du taux d'absentéisme élevé des médecins, de l'environnement peu salubre des hôpitaux et de leurs abords et l'existence de cliniques clandestines. En ce qui concerne les orientations spécifiques pour l'année 2013, elle a annoncé le fonctionnement effectif de plusieurs hôpitaux de la périphérie d'Abidjan , en les dotant de capacités d'intervention en matière de chirurgie et de soins obstétricaux néonataux d'urgence, la réhabilitation et le rééquipement des maternités d'Abidjan et ses environs, ainsi que les trois CHU d'Abidjan. A cela il faut ajouter le redéploiement des personnels, la poursuite de la réforme de la pharmacie de la santé publique. Avec tous ces investissements, la Côte d'Ivoire entend rattraper un retard de 10 ans.
Dao Maïmouna

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