vendredi 8 fevrier 2013 par Le Temps

Dites-nous ce qui se passe au Ghana où nos refugiés sont extradés au pays dans des conditions floues en dépit des protections que confère le statut de refugié? Ce cri de codeur fait partie des nombreuses interrogations et angoisses des parents et amis des victimes de ces abus. Après Charles Bé Goudé extradé du Ghana dans des conditions claire-obscurs, la semaine qui se termine est marquée par le rapatriement, l'extradition ou le kidnapping de l'officier supérieur de la gendarmerie, Abéhi et du président de la Soaf, Jean Yves Dibopieu. En un temps record ils se sont retrouvés enfermés au sous sol de la république de Cote d Ivoire. En dépit des larmes et autres cris de protestation couverts par la joie et la jubilation bruyante des vainqueurs de la guerre. L'ennemi semble devenu redoutable. Très efficace. En matière de stratégie pour la capture des pro Gbagbo .N est ce pas la même police qui faisait la bouche fine durant les dix ans de crise politico-militaire qu'a connue la Côte d'Ivoire? N'est ce pas les mêmes forces de défense et de sécurité avec des chefs inamovibles qui durant la décennie écoulée ont fermé les yeux sur la présence des rebelles ivoiriens au Ghana, au Togo, au Benin et ailleurs dans la sous région Ouest africaine? Eux qui n'ont jamais vu IB, encore moins le général Mathias Doué pourtant annoncé au Ghana, au Benin et ailleurs? Ils ont fermé l'?il sur les va et vient des ex-rebelles et autres com'zones sanguinaires. Et pourtant, le Pays était en guerre. Et pourtant, il était coupé en deux. Et pourtant, le pays était occupé militairement dans la région septentrionale par des bandes armées qui contrôlaient l'économie des régions occupées. Observations et conclusion d'un jeune refugié ivoirien vivant au Ghana ; Alassane on l'aime ou on ne l'aime pas. Mais il est concret. Concret ? Son régime verse l'argent wahaa et cela circule et cet argent travaille. Résultat: on ramasse les gens comme ça et on les dépose à Babi et y a rien. Effectivement, la panique s'est emparée de tous. Refugiés et parents ou amis des refugiés. On ne sait quel saint se vouer et où donner de la tête. Le gouvernement ghanéen est-il complice? Le Hcr ? En attendant une réponse qui tarde à venir, chacun se terrer car on ne sait plus à qui faire confiance. A la vérité, comme nous l'a expliqué un politique togolais, le régime Ouattara et ses securocrates n'ont rien inventé. Ils appliqueraient le système d'Eyadema père. Qui face aux refus officiels des autorités ghanéennes d'extrader les opposants à son pouvoir, nombreux au Ghana, avait trouvé la parade: le kidnapping qui passe par la circulation de beaucoup d'argent sur la chaine de commandement de la police. De façon ascendante ou descendante, l'argent circule, travaille si bien qu'il atterri dans des poches officieuses.Bonjour la corruption ! Résultat des courses : Les ripoux excellaient dans le kidnapping des opposants togolais au régime d'Eyadema et devenaient subitement laxistes quant à leur protection. Voici comment du jour au lendemain, la quasi totalité des opposants à Eyadema père s'est retrouvée à, la surprise générale, de l'autre côté des frontières et notamment dans les cachots du Togo. Scenario identique concernant le cas des Ivoiriens. En plus que, de jeunes ivoiriens dont un certain Sahiri qui se fait dit- on passer pour le fils du frontiste Oupoh Oupoh, marchande dit-on de façon efficiente, l'argent reçu de ses employeurs du moment. Pour indiquer le domicile des refugiés ivoiriens qui sont sur la liste noire du régime d'Abidjan. L histoire bégaie ! Comme disait Houphouët, mieux vaut avoir peur de ses amis que de ses ennemis. Car ceux qui se livrent au jeu de judas sont ceux- la mêmes qui tournent autour des pro Gbagbo, agissant avec zèle souvent pour faire croire qu'ils sont des patriotes. Hélas ! Le ver est dans le fruit. Alors vigilance.

Francesca Adeva

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