lundi 18 fevrier 2013 par Abidjan24h

Annoncé à grand renfort médiatique, le meeting de la Jfpi (Jeunesse du Front populaire ivoirien) n'a pu se tenir à la date indiquée à la place Cp1 de Yopougon. Quelles sont les raisons qui ont empeché cette rencontre que les organisateurs ont dénommée meeting pour la libération de Laurent Gbagbo.

Les organisateurs et leurs nombreux invités ont brillé par leur absence, le samedi 16 février dernier, à la Place Cp1 de Yopougon, où il était prévu la tenue du meeting de libération de l'ex-président Laurent Gbagbo. A leur place, le lieu prévu pour le meeting était plutôt investi par les forces de l'ordre en partie constituée de policiers et gendarmes. Invités à sortir massivement pour prendre part à ce meeting, les militants et sympathisants du Fpi ont gardé le profil très bas en restant chez eux. Le hic dans l'affaire, c'est que Koua Justin, le Secrétaire général par intérim de la Jeunesse du Front populaire ivoirien et principal initiateur de l'événement est, jusque-là porté disparu. Et pourtant, des semaines bien avant, celui-ci a mobilisé à grand renfort médiatique, les militants du Front populaire ivoirien. Parfaitement reçu, le message de Koua Justin s'est répandu comme une trainée de poudre au sein des nombreux sympathisants de Laurent Gbagbo qui, depuis son arrestation et son transfèrement à la Cour pénale internationale, n'avaient pas eu d'occasion pour se rencontrer. Le meeting du samedi 16 février se présentait donc comme la meilleure opportunité pour les pro-Gbagbo de se remobiliser et donner un nouveau souffle à leur parti, le Front populaire ivoirien.

Un autre test manqué du Fpi
La question qui revient sur les lèvres des nombreux observateurs de la scène politique ivoirienne, c'est de savoir si les militants du Front populaire ivoirien auront, un jour la possibilité de tenir un meeting après la perte du pouvoir, au lendemain des élections présidentielles de 2010. En effet, depuis qu'il a perdu le pouvoir d'Etat, le parti à la rose souhaite se faire entendre et faire valoir ses idées. Mieux, ses militants souhaitent donner du fil à retordre au pouvoir actuel qu'ils ne cessent d'accuser d'être responsable de leur chute. Toute chose qui les a poussés à projeter plusieurs meetings pour signaler leur présence sur le terrain politique. Malheureusement, toutes leurs initiatives ont toujours été vouées à l'échec. D'autant que le pouvoir n'entend point donner la possibilité au Fpi de se repositionner sur le plan politique, surtout à travers des meetings. Evidemment, le gouvernement ne souhaite pas prêter le flanc au parti de Laurent Gbagbo, de réussir son retour par des meetings politiques. Ce qui certainement, serait un moyen de chantage pour ce parti de procéder désormais par des mouvements de masse pour revendiquer. C'est ce qui explique la forte mobilisation des autorités pour faire échouer ce meeting. La présence très remarquée des forces de l'ordre en est un véritable témoignage.
Le dispositif sécuritaire très renforcé
Les accès de la place Cp1, prévue pour la manifestation ont été bloqués par de nombreux policiers venus en grand nombre. A côté de ceux-ci, un important contingent de l'Onuci (Opération des nations unies en Côte d'Ivoire) s'est déployé sur les lieux pour soutenir les policiers ivoiriens.

En effet, ces forces sont venues faire respecter la mesure d'interdiction du meeting prise le vendredi par le maire de la commune et endossée par le ministre de l'Intérieur. Les autorités ont mis en avant les ?'risques de graves débordements''. D'autant que deux autres mouvements proches du pouvoir ont manifesté leur intention de se rassembler sur l'espace où les jeunes du Fpi projetaient de tenir leur meeting. Pis, lorsqu'elles se réfèrent aux activités antérieures de la Jfpi qui ont été émaillées de violence, les autorités n'ont pas voulu donner leur caution à cet énième meeting. Le moins que l'on puisse retenir, c'est que les militants, principalement constitués de jeunes, gagneraient à calmer le jeu. Ce n'est pas par des meetings qu'ils feront libérer l'ex-président Laurent Gbagbo. Ils doivent plutôt s'inscrire dans la logique de réconciliation nationale initiée par le gouvernement.

Ephraïm Aboubacar

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