mardi 19 fevrier 2013 par AFP

ABIDJAN - L'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo va "répondre de ses crimes" lors de l'audience qui débute mardi à la Cour pénale internationale (CPI), estime la presse proche du pouvoir à Abidjan, mais pour les journaux d'opposition ce tribunal a perdu l'essentiel de sa "crédibilité".

"Gbagbo répond de ses crimes", titre en "Une" Le Nouveau réveil, un quotidien proche du régime du président Alassane Ouattara.

Pour L'Expression, autre journal favorable au pouvoir, "les chances de sortie" de prison du "Machiavel des lagunes" - l'un des surnoms de l'ancien chef de l'Etat - sont "très minces en raison des charges lourdes qui pèsent contre lui".

Détenu depuis fin 2011 à La Haye, Laurent Gbagbo comparaît à partir de mardi devant la Cour, qui doit décider si elle organise ou non un procès contre l'ancien président, soupçonné de crimes contre l'humanité commis durant les violences postélectorales de 2010-2011, qui ont fait environ 3.000 morts.

Le Patriote, quotidien très proche du parti de M. Ouattara, le Rassemblement des républicains (RDR), s'insurge contre la ligne de défense de l'ancien président, qui s'estime victime d'un "complot international" ourdi par l'ex-puissance coloniale française.

"Gbagbo n'est pas une victime des Blancs mais de sa politique meurtrière", accuse le journal, qui dénonce une "campagne sournoise et surtout malsaine" et réutilise un autre surnom de M. Gbagbo, le "boulanger" qui "tente d'enfariner tout le monde".

Dans le camp Gbagbo, les journaux font en revanche le procès de la CPI.

Notre voie condamne ainsi "une justice toujours à sens unique" et affirme qu'avec sa "posture partisane flagrante, la CPI ne mérite plus aucun crédit".

"Le procureur de la CPI ferme les yeux sur les vrais criminels pour s'acharner contre le président Laurent Gbagbo", écrit le quotidien, rappelant que des personnalités du camp Ouattara sont aussi soupçonnées de crimes graves mais restent épargnées par la Cour.

Pour Le Temps, autre journal pro-Gbagbo, "dans cette affaire dont le caractère politique n'est plus à démontrer, la CPI joue la dernière ligne de sa crédibilité qui est d'ailleurs largement entamée".
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