samedi 23 fevrier 2013 par Nord-Sud

Les militaires guinéens qui ont investi le village ivoirien de Kpéaba, depuis le 8 février dernier, sont finalement partis, jeudi en début de soirée.


La voie de la sagesse est sans doute en train de l'emporter, dans l'affaire du litige frontalier qui oppose la Côte d'Ivoire à la Guinée. De sources proches de la préfecture de Sipilou, les militaires guinéens ont plié bagages et quitté le village de Kpéaba, qu'ils avaient assiégé, depuis le 8 février dernier, au motif que cette portion de terre, fait partie de la Guinée. Ils sont donc partis, comme ils sont venus, sans accrochage avec les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (Frci), conformément à la volonté du président de la République, Alassane Ouattara. Force est donc désormais à la voie pacifique, pour régler ce litige, comme le confirme une source proche de la présidence ivoirienne.  Dès qu'il a été informé de ce qu'il se passait, le président Alassane Ouattara a appelé son homologue guinéen, Alpha Condé, pour en parler avec lui. Ensemble, ils ont convenu d'user de moyens pacifiques pour le règlement du litige. Avec ce retrait, les discussions devraient être très vite engagées , confie notre source qui nous ramène au communiqué du conseil des ministres de mercredi dernier.

Place aux discussions
 La Côte d'Ivoire et la Guinée, résolues à privilégier un règlement pacifique de ce différend, et après concertations, ont décidé la prise des mesures suivantes : la production par chaque partie d'un communiqué pour appeler les populations à l'apaisement ; le retrait des troupes de cette localité d'accord partie ; la réunion en urgence de la Commission mixte ivoiro-guinéenne ; la reprise des travaux de bornage de la frontière , lit-on justement dans ce communiqué. Selon notre source, les discussions, dans le cadre de la commission mixte, devraient se tenir la semaine prochaine, en marge de la 42ème session ordinaire du sommet des chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest, prévu à Yamoussoukro, du 27 au 28 février.  Si les discussions, dans le cadre de cette commission mixte, ne débouchent sur rien, il n'est pas exclu que les deux pays recourent aux Nations unies, pour trancher , explique notre source. Sur le terrain, à Kpéaba, c'est jeudi, aux alentours de 18 heures, que les militaires issus des forces armées guinéennes, qui tenaient en respect les populations, ont commencé leur retrait.  Sans rien dire à personne, ils ont ramassé leurs affaires, après quoi, ils ont pris le chemin en direction de Lola, la première importante ville guinéenne  , raconte un témoin à Koulalé, le village voisin où certains habitants de Kpéaba ont trouvé refuge. Un retrait confirmé par Florentin Assamoi, le sous-préfet de Sipilou, joint hier au téléphone. Soulagées, les populations restées sur place n'ont pas manqué d'exprimer leur joie. Informés, ceux qui avaient fui, au moment de l'invasion des soldats guinéens, une quarantaine au départ, ont commencé à regagner Kpéaba. Ce sont les hommes qui ont été les premiers à reprendre le chemin du retour. Ils disent espérer que cette fois-ci sera la bonne.  En 1997, ces militaires guinéens avaient déjà tenté de s'emparer de notre village. Ils ont été mis en déroute par nos militaires. Ce qui ne les a pas empêchés de revenir cette année. Nous espérons que nos autorités prendront leurs responsabilités, pour nous épargner, à l'avenir, pareilles mésaventures , indique Albert Gondo, originaire de la région.  Ce qu'ils convoitent, c'est moins la parcelle que les minerais dont regorgerait le sous-sol , insiste M. Gondo.

Marc Dossa

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