mardi 26 fevrier 2013 par Notre Voie

Le Comité Central du FPI élargi au Comité de Contrôle et aux Secrétaires Généraux de Fédération, lors de sa réunion extraordinaire du samedi 23 Février 2013, a entendu un compte rendu du Secrétaire National chargé des structures spécialisées sur le meeting de la JFPI, à la Place CPI à Yopougon, une semaine plus tôt. Les faits amènent le Comité Central à prendre position :

I-Les faits

Dans le cadre de ses activités prévues au programme de l'année 2013, et en soutien au président Laurent Gbagbo devant comparaître à la CPI le 19 Février 2013, la JFPI avait décidé d'organiser le 16 Février 2013, un meeting avec pour slogan : Libérez Gbagbo .
Tirant les leçons de la volte-face du pouvoir en octobre 2012, qui a abouti à l'annulation de son sit-in prévu à la Cathédrale Saint Paul du Plateau, la JFPI n'a ménagé aucun effort. Suffisamment à l'avance, elle s'est entourée de toutes les précautions administratives pour l'obtention d'un espace libre et peu convoité : la Place CPI. Le vendredi 15 Février, Koua Justin et ses camarades ont confirmé la tenue du meeting le vendredi matin, aucune menace d'interdiction n'ayant profilé à l'horizon avant cette date.
C'est en fin d'après-midi de cette même journée du vendredi que le Maire intérimaire nommé, M. Bertin Yao Yao de Yopougon a pondu un arrêté visant à interdire la manifestation, sans aucune notification aux organisateurs. Cet arrêté sans valeur juridique a été immédiatement et indûment pris en charge par le Ministère de l'Intérieur sur un ton menaçant de foudre tous les contrevenants.
Le samedi 16 Février, dès 3 heures du matin, non seulement le bouclage de la place était effectif mais aussi et surtout la Place CPI a été submergée de FRCI et de dozos soutenus pour la circonstance par les forces onusiennes qui ont assistés au gazage et à la dispersion des manifestants.
A l'issue de la course-poursuite engagée par les forces gouvernementales, le bilan provisoire des incidents s'établit comme suit : 8 arrestations (libérées 72h plus tard) et plusieurs blessés, auxquels s'ajoutent d'importants dégâts matériels.
II-Commentaires et position du Comité Central
Le Comité Central marque sa profonde indignation et condamne énergiquement la répression du meeting de la JFPI, une attaque qui prolonge une série d'actes barbares et antidémocratiques.
L'opinion se souvient en effet que depuis son arrivée au pouvoir, le président Alassane Ouattara, par ailleurs président du RDR, son parti, et Ministre de la Défense, a toujours dispersé dans le sang les manifestations du FPI, tolérant celles du RDR et des pro-Ouattara.
Là-dessus, l'ONUCI, le gouvernement des Etats-Unis d'Amérique et la France peuvent porter témoignage. Car, au nom de la démocratie et des libertés d'opinion, de réunion et d'expression, ils avaient unanimement condamné les incidents survenus samedi [21 janvier 2012] à Yopougon lors du meeting du FPI, faisant [un mort et] de nombreux blessés et invité le gouvernement à prendre les mesures appropriées pour déterminer les circonstances de ces incidents malheureux, en identifiant les auteurs pour les arrêter et les traduire en justice conformément à la loi en vigueur à l'issue d' une enquête complète et impartiale .
C'est donc depuis plus d'un an que les puissances occidentales attendent, patiemment, du régime Ouattara, les résultats de ladite enquête.
Nous sommes en février 2013 et le Comité Central note que c'est dans les mêmes circonstances, notamment avec l'appui des forces onusiennes qui accompagnaient, le 16 février 2013, un impressionnant dispositif des FRCI, que le régime Ouattara a récidivé en réprimant sauvagement le meeting de la JFPI.
Si au terme de la Résolution 2062 du Conseil de sécurité en date du 26 juillet 2012, l'ONU rappelle avec force être en Côte d'Ivoire pour apporter son appui au gouvernement ou l'accompagner, le FPI pour sa part, interprète cette offre militaro-diplomatique dans le sens d'un engagement neutre, c'est-à-dire proprement éthique au service de la Justice et de la quiétude devant l'avenir. Les faits que l'on observe depuis longtemps, en particulier depuis le 11 avril 2011, ne suggèrent-ils pas que le FPI doit faire le deuil de ses illusions quant à la volonté de la Communauté internationale de défendre et de promouvoir la démocratie ? En tout état de cause, l'ONU semble vouloir faire la promotion de l'impunité pour autant qu'elle demeure à ce jour, sans aucune réaction alors que le régime Ouattara piétine allègrement les règles élémentaires du respect humain et de la gouvernance démocratique. Il sied de rappeler que c'est pendant le Dialogue FPI-gouvernement que les autorités ivoiriennes ont procédé à l'enlèvement, l'extradition et à la détention au secret de l'ancien Ministre Charles Blé Goudé, du Commandant Noël Abéhi, ex-patron de l'escadron blindé de la gendarmerie et de Jean Yves Dibopieu, président de la Solidarité Africaine .
En soutenant un régime qui transgresse tout sur son passage, au vu et au su de tous, réprime avec une rare violence des manifestations démocratiques non seulement autorisées, mais aussi protégées par la Constitution d'un pays de surcroît en contexte de normalisation politique, l'ONU ne fait-elle pas la démonstration d'un parti pris ?
Quoi qu'il en soit, le FPI exhorte le Conseil de sécurité à tout mettre en ?uvre pour aider la Côte d'Ivoire à sortir de la spirale de la violence, cet obstacle au développement de la démocratie.
Conscient des enjeux actuels et futurs et au nom de la survie politique, économique, culturelle et morale de la Côte d'Ivoire, le Comité Central demande aux militants et aux sympathisants du FPI de faire davantage preuve de vigilance afin de pouvoir aller jusqu'au bout avec Laurent Gbagbo.

Fait à Abidjan, le 23 Février 2013
Le Comité Central

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