mardi 26 fevrier 2013 par L'expression

L'audience de confirmation des charges contre l'ancien président, Laurent Gbagbo, prend fin dans deux jours. Au cinquième jour, ses avocats ont révélé que leur client est blanc comme neige. Leur preuve, un livre qui a été écrit par une journaliste française qui porte sur le Commando invisible.
Les avocats, on le sait, ont l'art de dissimuler la vérité ou de faire triompher la cette vérité sur les décombres du mensonge. Mais au cinquième jour de l'audience de confirmation des charges contre l'ancien président, Laurent Gbagbo, sa défense, conduite par Me Emmanuel Altit, a montré une bien curieuse manière de défendre un client. Alors qu'on s'attendait à une grande démonstration juridique pour démonter, pièce par pièce, les arguments de l'accusation, Me Fauveau Ivanovic, qui fait partie du trio d'avocats qui défend l'ex-chef d'Etat, s'est contentée de faire une note de synthèse d'un livre qui a choqué tous les esprits critiques en Côte d'Ivoire. Abobo la guerre. Côte d'Ivoire, terrain de jeu de la France et de l'Onu . C'est le titre de ce livre de Leslie Varenne, publié en 2012 aux Editions mille et une nuits qui a servi de base à la plaidoirie de Laurent Gbagbo. Au-delà du disque rayé du recomptage des voix et du complot de la communauté internationale, cette avocate a abondamment cité des témoignages d'un prétendu membre repenti du Commando invisible qui a décidé de mettre à nu le complot contre son client. Cette journaliste qui prétend avoir vécu tous les combats en direct à Abobo a fait, dans son livre, un récit cocasse digne du scénario d'un film de science fiction. Cette ??bible'' qui a servi de base à la défense de Laurent Gbagbo contient des témoignages ahurissants. C'est l'Onuci qui nous livrait les armes, les véhicules et les moyens de combat. C'est comme ça que nous avons pris PK 18, Bokabo et Anokoua Kouté. Comme on n'arrivait pas à prendre le camp commando, on a fait appel à la Force Licorne qui nous a livré des armes lourdes , a rapporté Me Ivanovic pour qui le témoignage de cet acteur du livre de Leslie Varenne a valeur de parole d'évangile. Au moment où tout le monde fuyait Abobo, au moment où les mercenaires de Laurent Gbagbo avaient peur de s'aventurer à Abobo, cette dame prétend avoir passé beaucoup de temps avec le commando invisible. Dans sa légendaire plaidoirie, Me Ivanovic, toujours sur la base du témoin-acteur de ce livre, a relevé que pendant la crise, des mercenaires maliens, burkinabé, nigériens et même des Touaregs, combattaient aux côtés des ??rebelles'' d'Alassane Ouattara. Comme il fallait s'y attendre, la collègue de Me Altit a catégoriquement réfuté toutes les allégations de crimes imputées à leur client. Pour les avocats de Gbagbo, tous les crimes qui ont été commis pendant la crise postélectorale sont le fait des hommes d'Alassane Ouattara. Elle aussi précisé que le 16 octobre, la marche sur la Rti a été orchestrée par 850 rebelles reclus au Golf hôtel. Ce sont ces derniers, à en croire l'avocate de Gbagbo, qui ont commis tous les crimes perpétrés ce jour-là à Abidjan. Au total, ceux qui s'attendaient hier à une bataille juridique ont été déçus des arguments de la défense de l'ancien chef d'Etat. C'est plutôt un essai littéraire sur la base d'un livre-fiction qui a été présenté au juge Silvia Fernadez de Gurmendi.

Kra Bernard

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