jeudi 28 fevrier 2013 par Le Patriote

Le crime a révolté le monde entier. Sept femmes aux mains nues, qui ont entrepris une marche de protestation pacifique contre la confiscation du pouvoir par l'ex-président Laurent Gbagbo, ont été froidement abattues à l'arme lourde. Les premiers constats, sur le champ de la marche, entre le carrefour banco et la Coopec, sur la voie expresse d'Abobo, ce 3 mars 2011 aux environs de 10h, montraient une scène insoutenable. L'une des victimes qui a reçu un obus en plein cou présentait un trou béant à cet endroit, quand une autre a eu toute la tête arrachée. Des bras cassés et repliées sur des corps inertes, criblés de balles d'armes de guerre, des corps baignant dans le sang, méconnaissable à la limite. Ce matin-là, l'horreur était indescriptible. Et dire que c'est une armée qui se prévalait d'être républicaine qui a commis ce forfait, ne trahissait pas la nature du régime qui la commandait. L'acte était d'un cynisme inqualifiable. Pourtant, ce 3 mars 2011, emboitant le pas aux femmes de Treichville qui avaient quelques jours auparavant manifesté dans la rue pour demander le départ du Président Laurent Gbagbo du pouvoir - lequel avait été battu aux élections du 30 novembre 2010 ? les amazones d'Abobo ne s'imaginaient pas que l'armée fidèle à l'ex-régime pouvait ouvrir le feu sur des femmes. Certes la Côte d'Ivoire était entrée de plain- pied dans la crise postélectorale, mais cette marche était officielle. D'ailleurs sur les pancartes que brandissaient ces braves au cours de cette marche qui avait commencé autour de 8 heures, ce matin-là, on pouvait lire Gbagbo voleur de pouvoir ou encore Gbagbo dégage. Elles n'avaient que ces bouts de cartons comme arme pour exiger le respect des résultats des urnes et la démocratie. Devant l'horreur et la stupeur, l'ex-régime va orchestrer en vain une campagne de désinformation à travers ses relais médiatiques. C'est que le passage en trombe du char tueur sur la trajectoire de la marche avait été capté par les flashs des cameras amateurs. Il n'y avait donc pas de place pour le doute. Bien avant, l'insécurité était totale dans presque tout le district d'Abidjan où les forces fidèles à l'ex-président Laurent Gbagbo, aidées par la milice commettaient en toute impunité à des exactions. Nous en étions à ce niveau de crimes, de menaces, de discours haineux, méprisant, quand le massacre des sept femmes est intervenu. Un crime qui saura rester impuni. Alexandre Lebel Ilboudo

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