mercredi 6 mars 2013 par LG Infos

Qu'il est malaisé de défendre le faux ! C'est à cet exercice que le Rdr s'est adonné lors de la dernière comparution du Fils de la Nation devant les juges de la Cpi. Que dire pour salir davantage l'image de Laurent Gbagbo ? Que trouver encore pour se faire un moral face à ce montage grossier révélé aux yeux du monde entier par la défense? Le Rdr s'est montré embarrassé, confondu et gêné tout au long de cette audience. Pourtant, il a crié à la face du monde que l'ex-chef d'Etat était ce qu'il y avait de plus sanguinaire au monde. Nous avons pendant huit audiences vu l'accusation se démener pour démontrer la pertinence des charges. A aucun moment, nous avons pu percevoir une once de preuve pour accabler le Woody. Tout n'a été qu'affirmations gratuites, amalgames tendancieux, omissions volontaires. Un exercice harassant et ennuyeux.

Au pays, également, tout au long de cette audience, ceux qui ont en complicité avec les néo-colons fomenté le coup, se sont montrés circonspects comme s'ils se reprochaient des choses.
Au plan local, nous avons noté des attitudes et comportements absurdes, voire illogiques. D'abord, la Rti, nouvelle version, dirigée par Lazare Aka Sayé, présentée comme la chaine des grands événements n'était pas au rendez-vous. Vous imaginez un peu ! La télévision nationale de l'accusateur principal de Laurent Gbagbo n'a pas daigné présenter en direct cette audience. Qui oserait dire qu'elle n'était pas le plus grand événement médiatique de la période ? Pourtant, pour étancher la soif des accusateurs, la Rti avait là une belle occasion de mettre en relief les traits monstrueux de Gbagbo. Ainsi tous les Ivoiriens auraient pu se rendre compte à travers notre télévision nationale de la réalité de ce dont il était accusé. L'histoire qui a suscité cette audience étant récente, les Ivoiriens l'ont vécu en tant que témoins ou victimes.

Mais alors, pourquoi Ouattara et ses amis ont trouvé utile de priver les Ivoiriens de cet événement médiatique ? La raison est toute simple. Sur notre télévision nationale, le moindre Ivoirien aurait pu assister en direct à cette audience. En effet, ils sont nombreux ceux qui n'ont pas les moyens de se connecter sur les chaînes câblées. En direct, sur notre chaîne, tous les Ivoiriens auraient rapidement pu découvrir que Laurent Gbagbo n'était qu'une victime de plus de ceux qui ont introduit la violence en Côte d'Ivoire. Son innocence allait tellement sauté aux yeux que l'on aurait crié au complot. Cette audience avait, par ailleurs, révélé le silence fait autour des nombreux crimes commis en divers endroits du pays, notamment à l'Ouest. Nos parents à l'Ouest et partout en Côte d'Ivoire, en regardant cette audience allaient se sentir sacrifiés. Et qui sait si les Ivoiriens, découvrant l'ampleur de l'injustice, n'allaient pas nourrir des sentiments incontrôlables. En outre, montrer cette audience sur notre télévision nationale, c'est concourir, avec la mascarade et les insuffisances étalées de l'accusation, à pâlir davantage l'image de Ouattara. C'est donc pour toutes ces raisons que la Rti a préféré distraire les Ivoiriens en nous présentant des émissions sans intérêts. Il a suffi de descendre dans la rue lors de cette audience pour se rendre compte qu'elle était véritablement l'événement qui tenait à c?ur les Ivoiriens. Dans les rues, l'animation était drastiquement réduite. Dans les services, c'était le silence plat. Tout le monde était scotché devant son petit écran. On pourra au-delà dire que la Rti s'est simplement ridiculisée. Ce n'est pas un black-out qui va tuer l'estime inégalée que les Ivoiriens ont pour le Président Laurent Gbagbo. Si la Rti n'a pas trouvé intéressant de diffuser l'événement, de nombreuses télévisions dans le monde l'ont trouvé opportun et édifiant.
En Côte d'Ivoire, on a pu constater que les militants zélés du Rdr se sont abstenus de regarder la télé. L'impression générale est que le parti d'Amadou Soumahoro a conseillé à ses militants de vaquer à leurs occupations habituelles. Le parti craignait simplement que cette audience crée un sentiment de découragement, de déception et de dégoût dans les c?urs. Autant la passion pour leur brave est forte autant son aversion peut naître brusquement.
Dans la même logique, le Rdr a suscité une marche de femmes à Abobo comme pour apporter un coup de main à l'accusation qui s'est empêtré dans des griefs sans fondement et des montages grossiers.

Si le Rdr était vraiment convaincu de ce que Gbagbo comme un monarque fou a ordonné qu'on bombarde des pauvres femmes au marché ou lors d'une marche pacifique, il n'aurait pas organisé une marche de plus. En forçant les femmes à se mettre dans la rue, le Rdr en réalité se débattait pour susciter une émotion stérile. Les preuves n'existent-elles donc pas qui confirment leurs accusations ? En fait, devant la déconstruction de toutes les charges tissées par notre Fatou, le parti de Ouattara s'est senti ébranlé. Le doute a déversé son venin dans tous les esprits. Il fallait donc poser un acte qui représenterait aux yeux de l'opinion internationale une forme d'indignation de ses présupposées victimes. Des tournées dans les quartiers auraient été faites pour entretenir la flamme de la haine.

A l'extérieur, les réseaux ont été activés pour défendre la thèse en faveur de la monstruosité de Gbagbo. Des individus devaient participer à tous les débats sur cette audience pour exprimer les allégations du Rdr. C'est de cette façon que des militants bien connus se sont invités sur des chaînes de télévision internationale pour défendre l'indéfendable. A tous les niveaux, tous ceux qui ont été cooptés n'ont pas été à la hauteur des attentes. Nous avons vu des militants du Rdr, sur le plateau, balbutiant, empêtrés dans un argumentaire borgne et fielleux. De Joël N'Guessan à Gnizako, nous avons vu des débateurs embarrassés, limités, se contentant d'incantations et de litanies. En réalité, ils étaient privés d'arguments. Car tout ce qui se conçoit aisément Le dérapage de Joël N'Guessan qui appelait au meurtre par le biais d'un curieux communiqué et qui exhortait à une action en justice contre Maître Altit est symptomatique du branle-bas constaté à la rue Lepic. Les journaux proches du pouvoir eux aussi ont produit des papiers ternes, sans consistance, limités à reprendre des refrains bien connus des Ivoiriens.

En somme, le Rdr, tout au long de cette audience a étalé son manque d'assurance. La bizarrerie de son attitude n'est que la face visible d'un terrible malaise. On connait la véhémence et la jactance du parti quand il s'agit d'accabler le Fils de la Nation. Mais cette fois-ci, il s'est montré gauche et sans assurance. Une chose est sûre : le doute s'est installé dans l'esprit de la majorité des Républicains.

Salomon Akonda

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