Les relations entre les Fédérations sportives et leur ministre de tutelle sont de plus en plus tendues. Chaque semaine qui passe, voit poindre à l'horizon une crise ouverte entre les deux parties. Hier jeudi 7 mars 2013, les choses ont même pris une tournure à laquelle les observateurs s'attendaient le moins. Il s'agit de la décision de la Conférence des présidents de fédérations de traduire le ministre des Sports et Loisirs, Alain Lobognon, devant la Chambre judiciaire de la Cour suprême, si la parafiscalité n'est pas remise à toutes les fédérations avant la fin de ce mois de mars. Mercredi 6 mars dernier, 28 fédérations (dont la Fédération ivoirienne de football (Fif) sur les 34 enregistrées au ministère, étaient en conclave à Abidjan. Leur président, Mamadou Soumahoro, a reçu le soutien de ses pairs dans le combat engagé contre la tutelle. A la suite de cette rencontre, un appel d'urgence a été transmis dans la journée d'hier aux Fédérations pour une réunion prévue pour le lundi 11 mars prochain, au cabinet du ministre. A l'ordre du jour, la parafiscalité et la loi sur le sport. Mais pour cette convocation qui n'a pas pris en compte le président de la Conférence, les Fédérations ont choisi de ne pas y participer. Elles attendent que toutes soient invitées à participer à cette rencontre. La parafiscalité a été adoptée par le parlement. C'est donc une loi instaurée par le député. Le ministre des Sports ne peut, en aucun cas, faire usage d'un arrêté pour le suspendre ou le transformer en autre chose, a soutenu l'ensemble des Fédérations lors du conclave. A ce jour (Ndlr : hier jeudi), il y avait un manque de volonté de la part du ministre de tutelle de s'asseoir et discuter avec nous. Maintenant, nous nous rendons compte que le sport fonce droit dans l'abîme. Les fédérations ferment les portes des sièges parce que sans argent pour assurer les loyers. La boxe est en difficultés parce que Waby Spider n'est pas reconnu. Le handball est à la rue depuis la décision de la Fédération internationale de handball (Ihf) de ne pas reconnaître le Comité de gestion du ministre. Ce sont autant de choses qui font que le sport ivoirien se porte mal. Il ne sert à rien de défier les instances internationales. Cela n'aboutira à rien, a déclaré hier, un président de la Fédération, ayant pris part au conclave.
Alexis Adélé (adele_alexis@yahoo.fr)