jeudi 14 mars 2013 par District

Excellence Monsieur le Président,

Au moment où vous venez de fouler le sol ivoirien, une terre d'accueil et d'hospitalité, nous vous souhaitons le traditionnel AKWABA, c'est-à-dire BIENVENUE en Côte d'Ivoire.

Chukran Monsieur le Président, Chukran d'honorer le District d'Abidjan, ville cosmopolite, chargée d'histoire, et qui regroupe en son sein, plus de 6 millions d'habitants.

La visite dont vous honorez notre pays constitue non seulement la 1ère visite officielle d'un Chef d'Etat Libanais en Côte d'Ivoire depuis 1961, date à laquelle nos deux pays ont établi des relations diplomatiques, mais elle traduit éloquemment un signe de grande amitié entre nos deux peuples.

En venant en Côte d'Ivoire, vous nous apportez la preuve vivante de la solidité de relations multiformes unissant nos deux pays qui partagent en commun, des idéaux d'ouverture, et d'hospitalité, avec une diversité de religions, de groupes linguistiques et de cultures variées, ce qui constitue une grande source d'enrichissement.

Le Conseil du District d'Abidjan, les Maires, les Chefs traditionnels et les représentants des cultes, ainsi que les représentants de la population sont heureux de vous accueillir dans cette salle mythique qui porte le nom prestigieux du Premier Président de la République de Côte d'Ivoire, Feu Félix HOUPHOUET-BOIGNY.

Ils sont surtout heureux d'accueillir le Président d'un grand pays, un très grand pays, le LIBAN, dont les limites géographiques s'étendent sur les limites du globe terrestre, la population composite regroupe toutes les nationalités, l'économie solide s'articule autour de toutes les économies du monde, le peuple nourri d'une légendaire hospitalité est ancré dans une grande tradition de paix et de progrès.

Pouvait-il en être autrement, Excellence Monsieur le Président, quand les potentialités immuables de l'histoire de cette belle et grande nation nous sont décrites dans les Ecritures Saintes, comme un condensé de la terre du lait et du miel , où la culture de la montagne et la culture des villes se sont mariées pour façonner la sociabilité, la tolérance, l'esprit d'entreprise de ses fils et de ses filles ?

Je parle du Liban où poussent les Cèdres de Dieu que les trois grandes religions monothéistes évoquent, que Jéhovah planta, que Salomon utilisa pour bâtir le temple de Jérusalem et dont les psaumes dirent et je cite : Car les justes poussent comme le palmier, ils s'élèvent comme un cèdre du Liban .

Monsieur le Président, l'histoire de votre pays est une véritable odyssée alliant commerce et spiritualité autour de la symbolique du cèdre.

L'esprit d'espoir, de liberté et de mémoire que porte le cèdre emblématique de votre pays, inonde notre Côte d'Ivoire comme le Liban en tant que terres de brassage de toutes les religions et de toutes les cultures, imputrescibles face à toute forme de contingence naturelle ou humaine.

En effet, le regard historique, révèle que le Liban est Fille de la Phénicie (née de Canaan), l'une des premières grandes civilisations qui domina une partie du bassin méditerranéen, aux environs 1200 avant Jésus Christ, par l'esprit d'entreprise et le développement intellectuel émanant de ses cités-Etats.

L'humanité doit à la Phénicie le premier véritable alphabet qu'utilisèrent les Grecs.

A partir du territoire de la Phénicie, inscrit entre la chaîne montagneuse du Liban et la mer, les Phéniciens, régnèrent sur la mer en raison de la supériorité de leurs vaisseaux et de leurs talents de navigateurs.

Ils allaient ainsi trouver ailleurs les ressources que ne leur offrait pas la nature sur le territoire.

Chers frères et s?urs, par ce développement qui vient de vous être exposé, nous avons voulu faire comprendre que la capacité de mobilité et d'implantation de nos frères Libanais dans chacune des contrées du monde remonte à l'antiquité et n'est pas spécifique à la Côte d'Ivoire.

Nous avons aussi voulu démontrer et enseigner que le Liban, à travers chaque Libanais, marque de son empreinte l'espace qu'il conquiert par son sens de l'anticipation, sa force de négociation et son intelligence dans la construction de la vie de la cité.

Feu le Président HOUPHOUET-BOIGNY a ouvert le c?ur de plusieurs générations d'Ivoiriens et de Libanais à cette union d'amour et de raison, bâtie sur l'hospitalité ivoirienne et la recherche du développement à travers le brassage commercial et culturel.

En 52 ans de coopération diplomatique entre nos deux pays, les capitaux libanais sont, en second rang après la France, les principaux moyens de financement des activités du secteur secondaire liées à la transformation des matières issues du secteur primaire.

Depuis toujours, le vaillant peuple Libanais, qui compte de nombreux expatriés, a choisi après l'Amérique latine, la Côte d'Ivoire comme premier pays africain d'accueil, avec près de 100 000 de vos compatriotes parfaitement intégrés, et dont certains mêmes parlent les langues nationales.

Je tiens également à saluer la part importante de vos compatriotes dans l'économie ivoirienne qui avoisine 40%, et qui touche plusieurs secteurs d'activités.

Avec 300 000 emplois créés, la communauté libanaise apporte un concours particulièrement appréciable au plan fiscal d'environ 300 milliards de francs par an.

Je voudrais leur rendre un vibrant hommage pour leur inestimable contribution au développement de la Côte d'Ivoire, leur pays d'adoption, et de la ville d'Abidjan en particulier

Dans ce secteur, la plupart des industries manufacturières et de construction, les industries agroalimentaires, sidérurgiques et de transformation du bois, tenues par vos frères, emploient une importante main-d'?uvre de nationaux et d'immigrés de la zone Afrique.

L'implantation de ces unités dans le District d'Abidjan, contribue considérablement à l'augmentation de l'emploi et à la lutte contre le chômage et la pauvreté.

Les investissements libanais dans le domaine du commerce et de l'industrie, ont permis l'émergence de plusieurs grandes sociétés de supermarchés et d'hypermarchés, de grandes surfaces de distribution de produits alimentaires et cosmétiques, des restaurants, des glaciers, etc.

Le degré d'insertion de la communauté libanaise dans l'économie ivoirienne a créé une proximité sociale telle que chaque ivoirien a son ou ses Libanais, et chaque Libanais, son ou ses Ivoiriens.

Autant, les Ivoiriens sont fiers de vivre avec les Libanais, autant nous savons que les Libanais sont aussi fiers de vivre en Côte d'Ivoire.

Ce qui fait la force du Liban, c'est que ce pays a su donner, depuis l'aube des temps, le sens universel aux échanges commerciaux entre les nations. Il a su faire partager la culture des relations humaines, et donner à celles-ci son caractère de proximité.

De ce point de vue, ce pays est un pays de mission pour briser les barrières entre les peuples, donner aux relations humaines leur noblesse, donner de l'universel une réalité incontestable que les faits, gestes et actes ont fini par cristalliser dans l'esprit de toutes les nations.

Le pays du cèdre est un pays de mission sociale, culturelle, économique, politique et pour couronner le tout, spirituelle, non pas cette spiritualité de façade, mais la spiritualité des profondeurs et des hauteurs, c'est selon.

Le Liban comme la Côte d'Ivoire ont traversé des moments difficiles dans leurs histoires respectives. Mais c'est dans la difficulté, à l'épreuve des crises que ces deux pays si proches ont traversées, qu'ils continuent de forger leur amitié, leur solidarité et la solidarité de leurs institutions républicaines.

Pour ceux qui savent, le LIBAN est un pays de mission, de partage et d'universalité.

Dans les heures difficiles de l'histoire de notre jeune nation, nos frères Libanais ne nous ont pas abandonnés, c'est pourquoi, le District d'Abidjan se sent honoré de vous accueillir, Excellence Monsieur le Président, pour vous exprimer notre admiration, notre reconnaissance et notre volonté de consolider les relations avec vos collectivités, et particulièrement la Capitale BEYROUTH avec laquelle nous rêvons d'instaurer un jumelage, si les circonstances le permettent.

Au regard de tout ce qui précède, Excellence Monsieur le Président, le Conseil du District d'Abidjan, les Maires du District d'Abidjan, les Elus, les Chefs traditionnels, les Chefs religieux nous ont demandé de vous prier respectueusement, d'accepter la CLEF de la Ville du Grand District d'Abidjan.

(Remettre ici la clef par une jeune fille habillée comme il se doit)

Désormais, Abidjan est votre ville, les populations vos citoyens.

Dans chaque quartier de la ville, vous trouverez un Libanais proche des populations, partageant les plats traditionnels ivoiriens, ayant l'accent ivoirien, défendant les couleurs des équipes nationales de Côte d'Ivoire, pleurant avec ceux qui pleurent, riant avec ceux qui rient.

Vous trouverez tout simplement des Ivoiriens.

C'est pourquoi, les Chefs Traditionnels, réunis en assemblée, nous ont demandé de vous prier d'accepter d'être un des leurs, c'est-à-dire un CHEF TRADITIONNEL, dont la marque distinctive est un condensé de symboles que sont : le couvre-chef, le chasse-mouche, la vesture, les chaussures, les bijoux, la canne de commandement et la chaise d'où sont prises toutes les grandes décisions.

L'adage nous apprend, comme une réalité intangible, que derrière chaque grand homme se cache une grande dame. C'est pourquoi, des présents, qui sont aussi ces symboles de pouvoirs, sont remis à votre épouse, pour vous soutenir.

Face aux exigences protocolaires spécifiques, nous nous limiterons seulement à ce qui est convenu pour vous inscrire désormais sur la liste des Chefs Traditionnels ATCHAN, soutenus par les AKYE, leurs cousins consanguins.

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