jeudi 21 mars 2013 par L'expression

Le Directeur général de l'Ecole de police et celui de l'Ecole normale supérieure ont essuyé des tirs d'individus qui continuent de courir. Après ces deux personnalités, l'épouse du DG de la Sicta a été abattue en début de semaine. Que recherchent ces individus qui ont décidé de s'attaquer aux grands patrons ?

Qu'est-ce qui se passe dans le pays ? Pendant que les autorités déploient la grosse artillerie pour combattre le grand banditisme et la criminalité sous toutes ses formes, des individus peu recommandables commencent à perpétrer des crimes qui suscitent craintes et inquiétudes. En l'espace d'une semaine, deux hauts commis de l'Etat ont été mitraillés par des individus qui continuent de courir. En début de cette semaine, c'est l'épouse du patron d'une grande entreprise privée qui a été froidement abattue par des inconnus dans un salon de coiffure. Mais à l'analyse, les cibles et le mode opératoire des assassins donnent à réfléchir sur les vrais mobiles de ces actes répréhensibles. Comment se fait-il que c'est à la suite de l'installation du Centre de commandement des décisions opérationnelles, une unité spéciale dotée de moyens conséquents et d'équipements ultra modernes, que ces individus ont décidé de sévir en s'attaquant à de hautes personnalités ? A y voir de près, ces agressions peuvent être classées dans la série des crimes organisés dignes des réseaux mafieux. Elles méritent d'être analysées en profondeur afin de détecter les motifs des criminels. Sans être spécialiste en description des scènes de crimes ou encore scénariste du documentaire culte ??Enquêtes impossibles'', on peut aisément affirmer que ces agressions ont une forte senteur de règlement de comptes. La première attaque qui cache une énigme est celle du Directeur général de l'Ecole de police, intervenue dans la soirée du 11 mars à Cocody. Ce jour-là, le véhicule de type 4X4 du général Alain Yao Brou a été mitraillé par des individus non identifiés qui l'ont laissé pour mort dans le périmètre du Palm club. Fait intriguant dans cet attentat, aucune aiguille n'a été emportée par les agresseurs alors que si c'était un vrai acte de banditisme, les malfrats seraient partis avec le bolide du général et tous les objets de valeur qui s'y trouvaient. Mais rien n'y fit. La deuxième agression qui continue de susciter d'autres interrogations est celle du Pr Sidibé Valy, directeur de l'Ecole normale supérieure (Ens). Tout comme le patron de l'Ecole de police, l'agrégé en théâtre a été suivi, à sa descente du travail, par des individus engouffrés dans un taxi compteur qui ont fini par ouvrir le feu sur lui au pied de son immeuble. Ici encore, après avoir libéré la décharge de chevrotine sur l'universitaire, les agresseurs se sont évanouis dans la nature. A moins d'être habités par le diable, on ne peut pas décider d'ouvrir le feu par plaisir sur quelqu'un et puis prendre la fuite. Dans cette vague d'agressions, l'épouse du Directeur général de la Sicta a eu moins de chance. Elle a été froidement abattue dans son salon de coiffure en présence de plusieurs autres femmes. Mais là encore, une interrogation subsiste. Même si la thèse du braquage est plausible, pourquoi après avoir obtenu tout ce qu'ils ont demandé à la dame, ces bandits peuvent décider de l'abattre alors qu'elle n'a posé aucune résistance à leur requête ? Selon les informations fournies par un confrère hier, l'époux de cette dame, le Directeur général de la Sicta, a échappé à un assassinat. L'agression mortelle de son épouse n'est-elle pas une autre manière d'atteindre le DG lui-même ? La question reste entière. Au total, les réflexions que soulèvent ces attentats ou meurtres sont de plusieurs ordres et méritent d'être étudiées en profondeur.

Kra Bernard

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