jeudi 21 mars 2013 par Le Democrate

Le dernier rapport d'Amnesty International publié ce jour affirme que l'ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo a malgré l'embargo décrété sur le pays investi plus de 81 milliards de FCFA dans le matériel militaire de septembre 2002 à décembre 2003.

Dans ce document intitulé Côte d'ivoire, les effets destructeurs de la prolifération des armes et de leur usage incontrôlé, l'ONG précise que les sommes d'argent dépensées représentaient plus du dixième du budget national 2004-2005.
Estimant que ces transferts d'armes étaient hautement irresponsables, car ils ont eu lieu dans le contexte d'un cessez-le-feu fragile, Amnesty International, cite cependant les pays qui fournissaient le gouvernement Gbagbo en armes et en munitions.
Parmi les pays ayant fourni des armes et des munitions au gouvernement ivoirien pendant cette période ont figuré l'Angola (véhicules blindés et tanks), la Chine (armes de petit calibre et armes légères), le Bélarus (aéronefs, véhicules blindés, mortiers et lance-roquettes), la Bulgarie (aéronefs, mortiers et armes légères, dont des fusils d'assaut de type Kalachnikov), l'Ukraine (véhicules blindés) et Israël (drones), précise le document.
Les armes livrés à la Côte d'Ivoire ont non seulement eu un impact immédiat sur les hostilités à l'époque, selon l'ONG, mais elles ont également été employées plus tard contre des civils lorsqu'un nouveau conflit armé a éclaté début 2011.
Cela s'est notamment traduit par l'utilisation de balles réelles, de grenades à fragmentation et de lance-roquettes contre des manifestants dans plusieurs zones d'Abidjan, la capitale économique, en janvier et en février 2011. Les principales cibles furent des membres de la communauté dioula ? implantée dans le nord du pays ? généralement perçus comme opposés à Laurent Gbagbo. Dans le quartier d'Abobo (Abidjan), en février et mars 2011, des membres des forces de sécurité pro-Gbagbo ont lancé des attaques au mortier contre des zones densément peuplées et tiré de manière inconsidérée sur des civils non armés. Un bombardement ayant visé un marché d'Abobo le 17 mars 2011 a à lui seul tué au moins 20 personnes et blessé 60 autres, des femmes pour la plupart, soutient le rapport.
Les forces nouvelles incorporées plus tard dans les Forces républicaines de Côte d'Ivoire ne sont pas sans reproche.
Elles ont également reçu de façon illégale des armes dont la destination reste pour l'heure inconnue selon le rapport d'Amnesty International, même si elle précise que ces armes transitaient par le Burkina Faso.
Ces armes ont été également utilisées contre les populations surtout celles proches de l'ex-président ivoirien, affirme Amnesty International.
De plus en plus d'éléments attestent que les forces opposées à Laurent Gbagbo, notamment les Forces nouvelles, ont perpétré des homicides illégaux, souvent d'hommes ou de garçons spécifiquement visés du fait de leur appartenance ethnique ou de leurs affiliations politiques.

Ce type d'homicides semble avoir continué après l'intégration des Forces nouvelles aux Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), créées en mars 2011 par l'actuel président, Alassane Outtara.
Quelques-uns des pires cas d'homicides arbitraires attribués aux FRCI ont été commis dans la ville de Duékoué et aux alentours de celle-ci, dans l'ouest du pays, en mars 2011. Elles avaient été aidées par une milice armée composée de chasseurs traditionnels, les Dozos.
Ces groupes ont mené une chasse à l'homme à travers le quartier Carrefour, à Duékoué, rassemblant des membres de l'ethnie guéré ? soupçonnée de soutenir Laurent Gbagbo ?, et ont exécuté sommairement des centaines d'hommes de tous âges, explique Salil Shetty, secrétaire général d'Amnesty International.

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