vendredi 22 mars 2013 par Notre Voie

Ils sont au nombre de 501, les Ivoiriens, partisans du président Gbagbo ou soupçonnés comme tels, qui croupissent, sans jugement, depuis deux ans, dans les géôles du régime Ouattara. Ce chiffre a été fourni par Boubacar Koné, membre de la direction du FPI, recemment au cours d'une conférence publique prononcée par Me André Kouassi, secrétaire national chargé de la Formation politique au FPI. Cette information, révélée au grand public, justifie les raisons pour lesquelles l'ancien parti au pouvoir non seulement fait de la libération des siens une priorité, mais aussi et surtout pourquoi il ne pouvait accepter d'aller aux élections.
Mais cette occurrence n'est pas la seule, il existe bien d'autres raisons pour lesquelles le parti à la rose se suiciderait s'il acceptait d'aller au casse pipe. La première, c'est que de nombreux candidats potentiels de la plus grande formation politique ivoirienne sont en exil. La crise postélectorale qui a résulté de la volonté du candidat Ouattara de ne pas reconnaître la victoire du président Gbagbo, donc sa défaite, s'est soldée par la guerre. Pour ne pas perdre la vie, des milliers d'Ivoiriens, militants et/ou sympathisants du Fpi, ont pris le chemin de l'exil. Parmi eux, de très nombreux cadres de ce parti qui détenaient, pour certains, un mandat électif à même d'être renouvelé.
Ces cadres, aujourd'hui, se trouvent encore traqués, jusque dans les pays où ils ont trouvé refuge, pour se protéger de la folie meurtrière des Frci dont les exploits en matière de crimes et d'assassinats sont bien connus. Du reste, le dernier rapport de l'organisation de défense des Droits de l'Homme, Amnesty International, décrit, avec force détails, leurs hauts faits de crimes et assassinats qui sont sans équivoque quant au respect qu'ils ont de la vie humaine.
La deuxième, c'est qu'en plus des militants Fpi moins connus qui sont incarcérés, le président de ce parti lui-même, Affi N'Guessan, est embastillé à Bouna, dans le nord-est du pays. Avec lui, il faut citer les figures de proue telles que Abou Drahamane Sangaré, Simone Ehivet Gbagbo, anciennement député de la circonscription d'Abobo. Aller aux élections, alors que ces derniers sont privés de leur liberté pour délit politique, serait moralement inacceptable.
Pour ainsi dire, les femmes et hommes à même de défendre valablement les couleurs du Fpi au cours d'une élection sont soit en exil, soit en prison. On ne parle pas bien évidemment de ceux qui ont eu moins de chance et qui ont été simplement massacrés par les Frci. Pour ces deux raisons donc, le Fpi ne pouvait accepter d'aller aux élections. Mais, ne voulant pas donner dans l'intransigeance, la direction de ce parti a demandé un dialogue direct avec le gouvernement, pour aborder toutes les questions pouvant accélérer le processus de réconciliation nationale.
Malheureusement, alors que les discussions sont encore en cours, le pouvoir a pris la décision de fixer la date des élections locales, de façon unilatérale, excluant de fait l'ancien parti au pouvoir des prochaines élections, municipales et régionales. Le bon sens aurait voulu que des questions importantes comme la libération des prisonniers politiques, la composition de la Commission électorale indépendante ( ???!!!), le découpage électoral, etc., soient réglées, pour offrir aux différents partis une égalité de chances, mais cela n'est pas le cas. Cela est bien dommage.
Jean Josselin

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