vendredi 22 mars 2013 par Le Patriote

Dans l'attente de l'antichambre de la hantise. C'est ainsi que l'on peut traduire la multitude de pensées qui traversent en ce moment l'esprit de tous ceux qui ont déposé un dossier de candidature à la Commission électorale indépendante. Il est vrai que depuis le lundi dernier, l'auguste institution chargée d'organiser les élections en Côte d'Ivoire a publié la liste des heureux retenus pour les élections municipales et régionales. Sur tout le millier de dossiers déposés sur la table du président Youssouf Bakayoko et ses collaborateurs, seuls 17 ont été rejetés. Du coup, les autres ont vite fait de crier victoire. Mais contrairement aux 17 recalés qui connaissent désormais leur sort et qui n'ont comme espoir que la décision de la Chambre administrative de la Cour suprême, le gros lot des candidats ne sait pas à quelle sauce il sera mangé. Certes, le premier test a été franchi par eux. Mais force est de reconnaitre que rien n'est encore joué. La dernière étape du tri qui est celle de la Cour suprême, est la plus importante. Car c'est elle en définitive qui qualifie la tête de liste et sa liste. Dans cette sorte de sélection, les premiers peuvent être les derniers. Et les derniers, les premiers. Une liste recalée par la CEI peut être en second recours déclarée valable par la plus grande juridiction du pays. De même qu'une liste jugée légalement constituée par la CEI peut trouver un sort contraire devant la Chambre administrative de la Cour suprême. Sont inéligibles, les personnes ayant acquis la nationalité ivoirienne depuis moins de dix ans; les présidents de Conseil et conseillers régionaux, les maires, adjoints au maire et conseillers municipaux, les présidents de Conseil et conseillers ruraux démis d'office pour malversations, même s'ils n'ont pas encouru de peine privative de droits civiques sans préjudice des dispositions de la loi portant organisation des régions , dit l'article 112 du Code électoral ivoirien pour ce qui concerne les Conseils régionaux. Il suffit donc qu'un citoyen lambda prouve, par exemple, qu'une tête de liste a été déchue de ses droits civiques à la suite d'une condamnation pénale, et c'en est fini pour la liste. Ou encore révèle une autre raison disqualifiant d'ordre fiscal pour voir les chances de la liste de briguer un mandat s'envoler. L'article 140 du même Code sur les Conseils municipaux stipule pratiquement la même chose : Sont inéligibles, les personnes ayant acquis la nationalité ivoirienne depuis moins de dix ans ; les personnes secourues par un budget communal ; les présidents de Conseil et conseillers régionaux, les maires, adjoints au maire et conseillers municipaux, les présidents de conseil et conseillers ruraux démis d'office pour malversations, même s'ils n'ont pas encouru de peine privative de droits civiques sans préjudice des dispositions de la loi relative à l'organisation municipale . Les membres de la Chambre administrative de la Cour suprême ont reçu les dossiers de candidature qu'ils épluchent en ce moment. Ils ont jusqu'à la semaine prochaine pour donner leur verdict. En attendant, dans les différents états-majors, que ce soit chez les recalés de la CEI comme dans le camp de ceux qui ont été retenus, on retient son souffle. Derrière les masques de sérénité, on a les oreilles dressées vers la Cour suprême. A partir de la semaine prochaine, les regards seront certainement suspendus aux lèvres du président Mamadou Koné et ses pairs de la Chambre administrative de la Cour suprême. Il est clair que dans ces conditions, il serait vraiment imprudent d'entrer dans une sorte d'euphorie grisante avant la lettre qui pourrait s'avérer fatale par la suite. Pour l'heure, l'angoisse de l'attente, au fur à mesure que le sablier se remplit vers le bas, va en grandissant chez les candidats qui savent qu'on n'est jamais à l'abri d'une surprise désagréable tant que la liste définitive n'est pas encore publiée. Alors on continue de croiser les doigts.
Jean-Claude Coulibaly

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