vendredi 22 mars 2013 par Le Temps

Sérikpa Zokou André, président du patronat national des sociétés de sécurité privée et transports de fonds de Côte d'Ivoire, est candidat indépendant aux municipales du 21 avril 2013 à Koumassi. Dans cet entretien, il fait la lumière sur ses ambitions pour cette commune.

La Cei vient de clore le dépôt des dossiers pour les municipales et régionales, votre dossier a été retenu, quel sentiment vous anime ?

C'est un sentiment de satisfaction parce que mon conseil municipal et moi, nous nous sommes battus pour avoir toutes les pièces requises. Nous n'avons compté que sur nous-mêmes, sur la loyauté, sur notre abnégation et sur nos valeurs sures pour se mettre à jour et déposer les dossiers conformément aux dispositions de la Cei. Nous sommes donc heureux et fier. Mais ce sentiment revient au peuple de Koumassi.

Pourquoi ?

Parce que mon Conseil municipal et moi-même, nous sommes sans histoire, sans guéguerre. Nous, nous venons pour faire un travail de développement social, culturel et économique. Nous venons pour rassembler, pour défendre l'intérêt de la jeunesse de Koumassi qui n'a pas d'emploi, pour défendre l'intérêt des retraités qui sont sans Assurance de retraités, nous venons pour défendre l'intérêt des mamans à qui les politiciens ont toujours tout miroité mais qui, finalement, n'ont rien. Nous venons pour rétablir l'ordre, un ordre humain.

Maintenant que votre candidature est retenue, êtes-vous prêt à affronter le terrain et apporter à la population ce que vous avez promis?

Avant même que ma candidature ne soit retenue, j'avais pris contact avec des partenaires nationaux et internationaux pour m'aider à construire Koumassi. Notre commune a beaucoup de problèmes : problèmes d'assainissement, de viabilisation, de canalisation, de moustiques, problèmes d'emploi des jeunes, alors qu'il y a une zone industrielle où même 2% des jeunes n'ont pas accès. Presque tous ceux qui y travaillent viennent de l'extérieur. Nous venons donc, par la négociation, pour essayer de normaliser cette tendance. C'est le sens de la structure Emploi jeunes que nous avons prévue dans notre plan de développement. Nous avons recensé 485 entreprises sur la plate-forme de Koumassi, dont nous interpellons le sens social et la solidarité.

Pourquoi avez-vous tenu à vous impliquer dans la réconciliation à Koumassi pendant la crise postélectorale ?

Parce que j'ai voulu être heureux de parler aux humains et non parler au cimetière. Nous étions dans une spirale de violence et Dieu avait prédit qu'André Séripka allait être candidat. Donc j'ai voulu parler à des humains, aux populations en vie, en pleine forme ; je n'ai pas voulu aller au cimetière pour faire des sacrifices. Je suis donc heureux aujourd'hui d'avoir apporté une Commission paix et réconciliation où il y a des imams, des prêtes, des chefs traditionnels, la jeunesse, les femmes et qui a bien fonctionné à la veille et pendant la crise. Si bien que, grâce à Dieu, Koumassi n'a pas été trop secoué par la crise. Aujourd'hui, on peut leur brandir des milliards, parce qu'ils sont en vie. Et Séripka a lutté pour qu'ils soient en vie. C'est pourquoi je remercierai le peuple de Koumassi que je sais reconnaissant, le soir du 21 avril 2013, lorsqu'il me le revaudra. Voyez-vous, aujourd'hui, les gens ont tendance à faire comme nous, parce que nous avons des idées. J'ai parlé du marché Gouro pendant plus de trois ans, mais il y a quelqu'un qui a parlé de cela voilà deux jours. La jeunesse communale n'a même pas le moindre car, les chefs traditionnels non plus, rien qui puisse les transporter lorsqu'il y a des cérémonies, c'est Sérikpa qui va leur offrir cela. Et je vais surtout ramener tous nos frères et nos mamans qui ont fui Koumassi à cause de la crise. Qu'ils soient Dioula, Gouro, Bété, Sénoufo ou autre, je vais les ramener parce qu'un homme de paix est à Koumassi.

Vous avez les idées, mais les hommes aussi ?

J'ai des hommes. C'est à travers ces hommes honnêtes et le travail qui a été fait depuis toujours que notre candidature a été retenue.
Vous êtes candidat indépendant, le maire sortant a été candidat indépendant, il a été élu; pensez-vous que la candidature indépendante donne de plus en plus de chance à Koumassi ?
Tout ce qui est indépendant est bon. Parce que la Côte d'Ivoire a connu la traite des Noirs par le passé. Et lorsqu'on a accordé l'indépendance à la Côte d'Ivoire, au moins, tout le monde pouvait circuler librement. Donc l'esprit indépendant est bon. Je veux que l'esprit des habitants de Koumassi soit indépendant, qu'ils se disent qu'on a un chef du village qui communique avec nous, et que tous ceux qui étaient partis pour des raisons liées à la crise, reviennent à la maison, chez nous tous. Il faut également que les gens vaquent à leurs occupations, que l'argent circule librement à travers Koumassi pour que chacun, avec son petit boulot, se trouve quelque chose à se mettre sous la dent et que les retraités, avec le suivi médical que nous leur donnerons, connaissent la dignité. Il y a du travail à Koumassi et nous allons nous y atteler pour le bonheur des administrés.

En deux mots, que peut-on retenir de votre candidature?

Je voudrais dire aux populations de Koumassi que leur fils Sérikpa est plus que jamais engagé à les servir et les défendre. De même, je voudrais surtout dire que moi je ne vais pas le renier, je suis Sérikpa, mais je suis issu de la même région que Monsieur Laurent Gbagbo, qui est un frère, un aîné. Le Fpi n'est pas candidat, je ne suis pas un candidat du Fpi. Mais si un Sérikpa, parent à Laurent Gbagbo gagne les élections à Koumassi, en battant le ministre Cissé Bacongo membre du Rdr et le maire sortant N'Dohi Raymond du Rhdp et du Pdci d'Henri Konan Bédié, je crois que le monde entier parlera de démocratie. Mais si Sérikpa gagne les élections et qu'au soir du 21 avril, on vient soulever les urnes, je pense que cela va salir un peu la Côte d'Ivoire. C'est pourquoi je souhaite que l'Onuci et toutes les ambassades accréditées en Côte d'Ivoire aient un regard particulier sur les élections de Koumassi dont les résultats seront symboliques pour l'image du pays.
Entretien réalisé par Germain séhoué

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