vendredi 22 mars 2013 par L'Inter

Pour le match du 23 mars 2013, comptant pour la troisième journée des éliminatoires de la Coupe du monde face à la Gambie, Sabri Lamouchi a mis en route un contingent de jeunes joueurs. Serey Dié, Bi Goua Gohou, Zougoula, Sio Giovanni, Cissé Abdoul Karim, Sylvain Gbohouo, Losseni Karaboué etc. Lamouchi a fait appel à tout ce monde pour espérer se remettre dans le sens de la victoire, après la déroute des quarts de finale de la CAN 2013. Passons sur les explications à propos de l'absence de certains cadres de la sélection comme Drogba, Romaric, Tiéné Chico et Eboué Emmanuel. L'argument de la méforme brandi par le sélectionneur national pour justifier cette absence, fait sourire. C'est un argument très diplomatique qui enrobe bien la volonté de Lamouchi de partir sur de nouvelles bases, avec des joueurs jeunes. Il veut bâtir un bloc-équipe avec une prépondérance de jeunes joueurs. Il en avait fait le jet lors de la CAN 2013, à l'occasion du match de la deuxième journée des matches de poule face à la Tunisie. Mal lui en prit puisqu'il a été obligé de revoir sa copie face au Nigeria où il a bu le calice jusqu'à la lie avec un Didier Drogba portant le brassard de capitaine. Lors de sa dernière conférence de presse, en tentant de surmonter ses propres contradictions, il a peiné à expliquer certaines situations. Il ne peut convaincre personne qu'il ne savait pas que Drogba manquait de compétition au moment de la CAN 2013. Mais, avec les critiques qui l'ont descendu en flammes suite au fiasco en Afrique du Sud, et passé le temps de la fureur chez les Ivoiriens, le technicien franco-tunisien estime que le moment est plus que jamais venu d'opérer ses propres choix au lieu de rester dans le schéma d'une sélection prise en otage par des cadres réfractaires à tout bouleversement. Sabri Lamouchi veut rebondir là où on a indiqué la porte de sortie à François Zahoui. L'ancien milieu de terrain ivoirien avait senti la nécessité d'un tel bouleversement. Son malheur a été de l'avoir annoncé avant de l'appliquer. Immédiatement poussé vers la touche par le rouleau compresseur du ''syndicat des anciens'', François Zahoui a eu, sur le banc ivoirien, l'incroyable destin d'un entraîneur limogé sans avoir fait le moindre faux pas en dehors de la finale perdue à la CAN 2012, à Libreville. Aujourd'hui, Lamouchi, en faisant appel à une dizaine de jeunes, est sur les traces de l'ancien joueur de Toulon. Il lui donne amplement raison. Zahoui voulait miser sur l'avenir. On l'a chassé pour cela. Lamouchi veut faire comme Zahoui et il n'y a personne pour rappeler que quelqu'un y a pensé avant lui. Mais Lamouchi a beau jeu de tenter, dans un gant de velours, un passage en force. Il a tout le loisir de brandir la méforme de Drogba pour l'écarter de la sélection. Le syndicat des anciens n'est plus puissant pour broyer du sélectionneur. La CAN 2013 a cassé la toute puissance et la grande homogénéité qui prévalait au sein de ce syndicat et qui a fait des dégâts au sortir de la finale perdue de 2012. A Libreville, c'était Zahoui qui cristallisait toutes les frustrations et les rancoeurs. C'était l'homme à abattre. Aujourd'hui, ce n'est plus une guerre contre le patron du banc, mais des conflits entre joueurs, entre anciens. Et il est fort probable que certains anciens aient dressé l'actuel sélectionneur contre d'autres. Une telle situation reste évidemment profitable à Sabri Lamouchi qui, sous le prétexte d'apporter un nouvel état d'esprit dans le vestiaire, y fait le nécessaire nettoyage. Pour faire entrer de jeunes pousses bien loin d'être concernés par les conflits de leadership.

Litié BOAGNON

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