mercredi 27 mars 2013 par Nord-Sud

Interrogé hier sur la radio des Nations unies en Côte d'Ivoire, Onuci-Fm, le ministre Bruno Koné, porte-parole du gouvernement, a dénoncé le caractère improductif des attaques récurrentes à l'Ouest et a appelé la population à la coopération.

Trois attaques dans l'Ouest ivoirien entre le 13 mars et le 23 mars. Qu'est-ce qui ne va pas dans cette partie du pays qui semble avoir renoué avec la violence ?

D'emblée, ce sont des violences que nous regrettons dans la mesure où il y a eu mort d'homme ; mais n'exagérons pas. Il ne s'agit pas d'une montée de tension ; il s'agit de quelques actes qui sont évidemment regrettables, dont les auteurs peuvent être quelques bandits égarés qui viennent se servir dans un village. Il se peut que ce soient aussi des anciens miliciens qui viennent juste se servir dans les villages qu'ils connaissent déjà. Nous n'avons pas le sentiment que ces opérations ont un caractère politique.

Vous écartez donc le mobile politique. Mais d'autres avancent alors les mobiles d'ordre foncier. Partagez-vous, cette position ?

Ce n'est pas possible. Mais vous savez, la question foncière est une question difficile pour toute la Côte d'Ivoire. C'est une question très complexe, parce qu'il faut qu'on raconte notre histoire, il faut qu'on raconte les us et coutumes. Il faut qu'on raconte les textes qui existent déjà, il faut qu'on raconte la réalité du terrain. Tout cela rend la chose extrêmement complexe. Mais les résolutions sont en cours, au niveau du gouvernement. Les décisions ne sont pas encore prises tout simplement à cause de la complexité de cette question. Là aussi, il n'y a pas besoin d'utiliser des armes pour se faire entendre. Nous avons que la question est difficile, mais il y a des autorités administratives dans chacune de ces régions. Il est possible d'aller vers les autorités judiciaires pour se faire entendre. Mais, il n'y a pas besoin de prendre des armes.

Le gouvernement est-il en mesure de mettre des noms sur des visages de ceux qui attaquent ?

Vous savez, il y a eu quelques personnes malheureusement tuées, lors de ces attaques. S'il y a des noms à retenir, c'est pour ces personnes-là. Ce que nous pouvons dire avec certitude, c'est que ces opérations n'ont aucune chance d'aboutir. Ces opérations n'ont aucune chance de permettre à ces personnes d'aller plus loin. Ces opérations, je précise, ne vont pas freiner la détermination du gouvernement qui fera tout pour mettre les populations en sécurité, faire en sorte qu'elles puissent vaquer à leurs occupations tous les jours. Il fera en sorte que le commerce reprenne, que les activités économiques reprennent. C'est tout cela qui va donner du travail aux jeunes gens. Il y a vraiment besoin de tranquillité, de paix pour que cette partie de la Côte d'Ivoire se construise pour le bien des populations.

Les assaillants seraient venus du Libéria. Que devient la surveillance commune des frontières entre les deux pays?

La frontière entre nos deux pays, c'est plusieurs centaines de kilomètres, dans une région qui est relativement difficile, avec un fleuve et beaucoup de forêts. Il est évidemment difficile de contrôler chaque mètre carré de cette frontière-là. Les autorités des deux côtés font le maximum d'effort pour que la situation soit maîtrisée, soit sous contrôle. Je peux vous assurer que les autorités libériennes de leur côté, mettent tout en ?uvre pour que la situation soit la meilleure possible. Ce que nous pouvons dire, c'est que les jeunes doivent comprendre qu'ils ne gagnent rien à s'en prendre aux populations civiles, qu'ils ne gagnent rien non plus à s'en prendre aux forces armées. L'intérêt des populations de cette région, c'est qu'il y ait la paix, qu'il y ait la tranquillité, et que l'économie puisse repartir. Le gouvernement a des projets très importants pour cette région. Vous savez très bien qu'il y a des projets d'exploitation de manganèse, de fer, de minerais dans cette région pour lesquels les permis de recherche et d'exploitation ont été accordés. Donc pendant que nous travaillons à cela, il n'est pas bon que la situation soit régulièrement troublée par des personnes dont on ne sait pas trop les motivations. Il n'y a absolument aucune chance qu'elles puissent durablement troubler la situation sécuritaire dans cette région-là.

C'est un appel que vous leur lancez indirectement ?

C'est un appel que nous lançons à ces jeunes, qui de temps en temps viennent troubler la quiétude des populations. C'est un appel que nous lançons également aux populations elles-mêmes, aux chefs coutumiers, aux responsables administratifs. Il faut évidemment que tout le monde aide à sécuriser cette région. Il faut que les populations dénoncent toutes les situations anormales qu'elles pourraient observer dans les forêts de cette région-là.

Recueillie par KM sur Onuci-Fm

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