jeudi 28 mars 2013 par Le pays

Sur invitation du président américain, Barack Obama, quatre têtes couronnées d'Afrique séjournent à la Maison blanche. Il s'agit des présidents sénégalais Macky Sall, sierra-léonais Ernest Bai Koroma, malawite Joyce Banda et du Premier ministre cap-verdien José Maria Pereira Neves. Cette rencontre de Washington précède une autre, celle de 2011, où Obama recevait cette fois-là le Béninois Thomas Yayi Boni, le Guinéen Alpha Condé, le Nigérien Mahamadou Issoufou et l'Ivoirien Alassane Ouattara. Il y a suffisamment de quoi se convaincre que le locataire de la Maison blanche reste accroché à son sacrement d'Accra, proféré en juillet 2007 devant la représentation nationale ghanéenne. Une mémorable déclaration stipulant que l'Afrique a plutôt besoin d'institutions fortes et non d'hommes forts . Comme pour montrer tout son attachement aux principes démocratiques, à la bonne gouvernance politique et économique, Obama ne reçoit que les présidents qui sont très peu reprochables en la matière. Bien sûr, au moment où il recevait Condé de la Guinée, ce pays venait d'opérer, pour la première fois de son histoire, une alternance démocratique issue d'une élection libre et transparente. Et beaucoup plaçaient leur confiance au président guinéen alors nouvellement élu mais qui commence à décevoir aujourd'hui. Il est fort à parier que ce dernier ne foulerait plus le tapis de la Maison blanche même s'il en exprimait aujourd'hui le besoin.

Contrairement à son prédécesseur George W. Bush qui recevait souvent des présidents, toutes moralités confondues, Barack Obama, lui, ne reçoit pas de dirigeants réfractaires aux règles du jeu démocratique et à l'alternance surtout. Ne va pas chez Obama qui veut, mais qui a très peu de choses à se reprocher sur sa gestion du pouvoir d'Etat. Nombre de dirigeants africains devraient être blessés dans leur amour-propre quand ils voient les élus de Obama défiler à la Maison blanche sans eux. Leur rêve d'être reçus par le président de la première puissance mondiale, devant les paparazzis, s'étiole. Or, ce rêve, beaucoup de têtes couronnées d'Afrique le caressent, quoiqu'on dise.

Toutefois, le tout n'est pas de dérouler le tapis rouge à quelques chefs d'Etat africains et de s'accrocher aux principes démocratiques. Obama semble laisser l'essentiel qui est aussi de défendre les intérêts de l'Afrique dans le concert des nations. Il entame son dernier mandat au moment où l'économie mondiale n'offre pas de facilités d'épanouissement aux économies africaines. Sur le plan du commerce, par exemple, l'Afrique négocie en vain, la suppression des subventions des cotonculteurs américains. Des subventions qui, faut-il le rappeler, faussent les règles du commerce international. On peut comprendre aussi que certains domaines échappent au contrôle du président Obama, surtout quand il s'agit de tout ce qui touche aux intérêts des lobbys américains dont on dit qu'ils détiennent le vrai pouvoir. En tous les cas, à l'orée de son dernier mandat, les Africains attendent de Obama, mieux que des visites ciblées de quelques dirigeants africains, la défense du continent face à l'agressivité des plus forts.

Boulkindi COULDIATI

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