mercredi 10 avril 2013 par Notre Voie

L'attaque du commissariat de police du 17ème arrondissement de Yopougon-Niangon par un commando invisible, le 8 avril dernier, n'a pas fini de livrer tous ses secrets. Selon des sources bien introduites au sein de la police, la tête du commissaire de police Nestor Boli Bridji, chef de service dudit arrondissement de police, est actuellement mise à prix par des faucons du pouvoir Ouattara. Ces derniers lui reprocheraient de ne pas bien tenir son commissariat et c'est ce qui aurait entraîné successivement deux attaques. La première a eu lieu dans la nuit du 4 au 5 août 2012 au cours de laquelle 3 éléments des Frci ont été abattus et la seconde, dans la nuit de lundi dernier, soldée par l'incendie des registres dudit commissariat. Aussi, les nouvelles autorités n'ont-elles pas digéré le fait que ce soit seulement des soldats Frci cantonnés dans ce commissariat pour de sales besognes qui aient été tués et non des agents de police. Pour la dernière attaque, ces mêmes faucons n'ont pas admis que le commissaire Nestor Boli se soit absenté des bureaux, juste avant l'arrivée du commando invisible. De là à dire que le chef de service du 17ème arrondissement, malheureusement originaire de Ouragahio, une localité du pays bété, est de mèche avec les assaillants, le pas est vite franchi. Mais, à la vérité, selon des témoignages, lundi dernier, le chef de service dudit commissariat est sorti de son bureau peu avant 21h pour aller vérifier les positions de ses agents commis à la régulation de la circulation aux différents carrefours de Niangon, engorgés cette nuit. D'ailleurs, il y avait une coupure d'électricité dans la zone. Et 4 agents de police, avec à leur tête un officier, étaient restés au bureau pour la sécurisation du commissariat. A 21h 07, lorsque l'électricité a été rétablie, le commando invisible, constitué de 4 jeunes en tenue civile et armés de Kalachnikovs, fait son apparition et ouvre immédiatement le feu sur les policiers, très peu armés et en infériorité numérique. Face au déluge de feu, les forces de l'ordre battent en retraite. Profitant donc de la situation, les assaillants mettent le feu aux registres rangés au comptoir, se dirigent vers le bureau du chef de service qu'ils mitraillent, croyant que le commissaire était présent. Des impacts de balles sont encore visibles dans ledit bureau. Après avoir échoué dans leur tentative de faire libérer 4 prévenus du violon, car n'ayant pas eu les clés des cellules gardées par les agents, les assaillants quittent les lieux à pieds et se fondent dans la nature. Ce sont des éléments du Centre de commandement des décisions opérationnelles (Ccdo), alertés par le chef de service du commissariat, qui viendront transférer les 4 prévenus au violon du commissariat du 16ème arrondissement pour une question de sécurité. A en croire des riverains, les éléments du Ccdo ont interpellé un jeune du quartier et l'ont conduit à la Direction de la surveillance du territoire (Dst) où il est détenu actuellement. Des sources révèlent que le chef de service du 17ème arrondissement et certains de ses collaborateurs ont été convoqués, hier après-midi, à la Dst pour être entendus.

Deux hypothèses sont avancées pour expliquer la récurrence des attaques du commissariat du 17ème arrondissement. La première, des jeunes ex-rebelles non démobilisés et laissés pour compte sont les principaux suspects. La seconde, le traitement des affaires suivant les procédures au commissariat de Niangon ne serait pas du goût de certains pontes du pouvoir actuel. D'où un certain acharnement sur les agents de police de ce secteur.

Didier Kéi

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