samedi 13 avril 2013 par L'Inter

Si l'on n'y prend garde, on risque d'assister à des élections mouvementées et à un scrutin invalidé dans certaines localités du pays, le 21 avril prochain. C'est, en effet, le plan B de certains candidats, qui semblent ne point inscrire l'échec dans leur probable calcul, se bornant à des pronostics foulant au pied la logique des surprises électorales. Tout a commencé par le discours politique acerbe et violent contre les camps adverses. Un discours qui ne prône que la victoire, rien que la victoire, avec une assurance excluant toute possibilité d'échec et la déroute à l'avance des adversaires. Comme si on était à une partie de catch où le gagnant est souvent connu à l'avance ( !), ces discours se sont peu à peu traduits en acte dans des circonscriptions, où l'on assiste, depuis l'ouverture des campagnes, à des actes de vandalisme tels que les déchirures des affiches des adversaires. Si pour le moment, l'on peut qualifier ces actes d'anodins, il y a fort à craindre que cela ne traduise un état d'esprit, une préméditation bien orchestrée qui peuvent conduire à des surprises désagréables. Il faut le dire tout net, des candidats ont intérêt à ce que les résultats des élections soient invalidés dans leur zone. Pour éviter, sinon amortir l'humiliation qu'ils pourraient subir. On se souvient des incidents survenus en décembre 2011 à Grand-Lahou. Une grenade lancée dans une cour, qui a fait des morts et conduit à l'invalidation des résultats des législatives remportées à 79% par le candidat du PDCI, Djaya Jean, avant que ce dernier ne remette le couvert aux partielles avec 90% des suffrages exprimés. Les déchirures d'affiche çà et là, aujourd'hui, ne sont pas forcément que l'?uvre des adversaires dans toutes les circonscriptions où l'on note ces incidents. Certains orchestrent eux-mêmes ces incidents pour préparer déjà les esprits au chaos qu'ils laissent profiler à l'horizon. En la matière, Treichville, Koumassi, Plateau, Abobo, et la grande et sensible circonscription de Yopougon s'illustrent depuis quelque temps. On se dispute les espaces de campagne, on se déchire les affiches, on menace ou intimide les partisans de ses adversaires, etc. Bref, on simule plusieurs scénarios dont la finalité n'est rien d'autre que le sabotage du scrutin pour lequel certains candidats savent bien qu'ils ne feront pas le poids face à des adversaires bien connus et adoubés sur le terrain. Ce, pour leur proximité avec les populations, ou pour les actions qui témoignent, déjà, en leur faveur. Un fait marquant qui risque de jouer un bien vilain tour à des candidats et les pousser à contester les résultats des élections locales, ces élections de développement attendues, c'est la référence, dans les discours de certains candidats, aux résultats des scrutins passés, en l'occurrence la présidentielle et les législatives. En effet, si à ces deux scrutins, la logique des choix politiques avait un sens, il n'en est pas de même pour les municipales et régionales à venir, où l'aura propre des candidats compte et pèse plus que tout autre critère dans l'expression des suffrages. Les populations, qui sortiront voter le dimanche 21 avril prochain, le feront moins pour faire plaisir à une formation politique qu'à un individu à qui elles se fient pour ses promesses de développement, pour ses actions déjà posées ou avec lequel elles ont une histoire en commun. Celle, pas forcément du militantisme politique, mais surtout de la foi en un idéal partagé. Ceci mérite également d'être bien compris par les candidats, qui ne semblent plus disposés, à une semaine du scrutin, à entendre raison ; certains étant fermés à toute autre logique que celle qui les assure de leur victoire. Attention, une élection reste une élection !

Félix D.BONY

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