vendredi 19 avril 2013 par Le Patriote

C'est une violation du Droit à l'Education ! Ils ont simplement et purement décidé de ne pas dispenser les cours aux élèves. Cela fait dix jours que l'Intersyndicale du Secteur Education / Formation (ISEF), composée d'une dizaine de Syndicats, a décidé de déclencher depuis le 8 avril dernier, un mouvement d'humeur de deux semaines. Ce, pour protester contre les ponctions salariales pour avoir fait grève du 04 au 15 février dernier. L'Isef estime que si ponction il devait y avoir, c'était plutôt à fin février et non fin mars dernier. Alors que pendant que ces syndicalistes se plaignaient de leur ponction de salaires qui varie de 43.000 à 60.000 voire 100.000 FCFA, l'Etat venait d'honorer une partie des engagements vis-à-vis des enseignants. Notamment le paiement de 25 % de la bonification indiciaire des instituteurs et du glissement catégoriel des professeurs avec rappel des mois de janvier, février et mars 2012. Au lieu d'exprimer leur reconnaissance au Gouvernement Ivoirien, ils ont préféré bloquer le système éducatif, exigeant le reversement des sommes ponctionnées. Qu'à cela ne tienne ! Ils auraient dû reprendre les cours et demander ensuite que le gouvernement rétablisse les salaires. Mais l'Isef a plutôt décidé d'engager un bras de fer avec le Gouvernement. Pour ce syndicat, ?'pas de rétablissement de salaires pas de cours''.

Le Premier ministre, Daniel Kablan Duncan, les a invités en vain, à reprendre le chemin de l'école pour donner la chance aux négociations. Mais rien n'y fit. L'ISEF a décidé de camper sur sa position. Les grévistes ne s'accrochent plus à la question du paiement des 25 % restants de bonification indiciaire et du glissement catégoriel, et du paiement des arriérés des effets financiers du profil de carrière. L'ISEF déplace carrément les problèmes. Et pourtant, le gouvernement n'a fait qu'appliquer la loi du travail : ?'Pas de Travail, pas de salaire''. Les grévistes sont conscients et ils savent bien que lorsqu'ils lancent un mot d'ordre de grève sans que toutes les dispositions légales ne soient respectées, la ponction salariale s'impose. Cette réglementation est connue dans le monde du syndicalisme. L'Isef s'agite comme si c'est la toute première fois que des enseignants sont victimes de ponction de salaires. Qu'ils arrêtent de sacrifier la vie des élèves sur l'autel de leurs revendications corporatistes qui sont en train d'être progressivement réglées. On se rappelle qu'en 1991, le Syndicat des Enseignants du Second Degré de Côte d'Ivoire (SYNESCI) avait déclenché une grève illégale qui a occasionné une ponction de 2 mois sur les salaires. En 1994, les militants du même syndicat ont subi trois jours de ponction de salaires. En 2007, les enseignants de la Coordination des Enseignants du Second Degré de Côte d'Ivoire (CES-CI) ont vu leurs salaires mis sous contrôle puis reversés plus tard. Ensuite, c'était le tour du Mouvement des Syndicats de l'Enseignement général et Technique dont le bureau a enregistré la suspension des salaires avant d'être reversés plus tard. Et plusieurs syndicats de ce Mouvement se retrouvent aujourd'hui à l'ISEF. Ces syndicats usent de prétextes fallacieux pour bloquer les cours. Foulant aux pieds une des règles fondamentales du syndicalisme qui est de capitaliser les acquis après chaque négociation. Hélas, l'ISEF continue de bloquer les cours. S'adonnant même à un chantage éhonté. Leur intention inavouée : mettre en difficulté l'Etat et créer la chienlit dans les établissements scolaires, comme tout observateur le constate ces derniers jours dans les écoles. Ce syndicat a réussi à manipuler les élèves qui se plaisent à aller déloger leurs camarades des autres établissements qui font cours.

Le secteur privé de l'Education n'a pas été épargné. Pour une question de ponction salariale, ils ont décidé de mettre tout le système éducatif à mal. Ils veulent coûte que coûte ?'tordre la main'' au gouvernement et déstabiliser le régime en place. Car nul n'est censé ignorer que pour déstabiliser un régime, les ennemis cherchent d'abord à affaiblir les systèmes éducatif et sanitaire en déclenchant des grèves dans les des deux secteurs. Le droit à la grève certes est reconnu et admis par la constitution ivoirienne, mais que l'ISEF sache raison garder. Car le gouvernement a consenti d'énormes efforts pour l'amélioration des conditions de vie des enseignants et de la qualité de l'enseignement. En effet, en six mois, l'Etat de Côte d'Ivoire a décaissé près de 46 milliards FCFA pour le respect des engagements vis-à-vis des enseignants.

Anzoumana Cissé

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