Les populations de Treichville, dans le district d'Abidjan, et de la région du Cavally ne comprennent pas ce qui se passe à la Cei centrale présidée par le controversé Youssouf Bakayoko. Celle-ci tarde à confirmer les résultats déjà proclamés par les Cei locales de ces deux localités.
A Treichville, les résultats proclamés par la Cei locale donnent le candidat du Pdci, François Amichia, vainqueur avec 11 242 voix, soit 53,34%, contre 9835 voix pour son adversaire du Rdr, Cissé Ibrahim, soit 46,66%. Les copies de ces résultats ont été remises aux états-major des deux candidats. Et ces résultats ont été bien évidemment transmis à la Cei centrale. Et ce, depuis 48 h.
Mais aussi surprenant que cela puisse paraître, Youssouf Bakayoko et son équipe n'ont toujours pas confirmé ces résultats. Le prétexte, la Cei centrale estime que si elle communique ces résultats à lui donnés par la Cei locale, il va y avoir des troubles. Les populations qui ne comprennent pas l'attitude de la Cei centrale s'impatientent. Et tout porte à croire que c'est la non-proclamation des résultats issus des urnes qui pourrait plutôt provoquer des troubles.
Dans la région du Cavally, la situation est identique à celle de Treichville. Le ministre Dagobert Banzio, candidat du Pdci aux régionales, était opposé à la ministre Anne Ouloto du Rdr. L'ex-ministre du Commerce a obtenu, selon les résultats proclamés par la Cie locale, 14.517 voix, soit 51,07%, contre 13.948 voix, soit 48,93% pour son adversaire. Là aussi, la Cei centrale tarde curieusement à proclamer ces résultats qui lui ont été pourtant communiqués par la Cei locale. Et pourtant, dans le Cavally, il n'y a eu aucun incident pendant les opérations électorales. Qu'est-ce qui explique donc les hésitations de la Cei centrale de Youssouf Bakoyoko à proclamer ces résultats. Et c'est justement ce problème qui a conduit, hier, le ministre Banzio à animer une conférence de presse à son Qg à Cocody.
A Treichville comme dans le Cavally, les candidats perdants refusent de reconnaître la victoire de leurs adversaires respectifs. Or, dans ce cas de figure, la loi électorale leur offre une voie. Celle de saisir la Chambre administrative de la cour suprême. Il ne revient donc pas à la Cei de retenir les résultats sortis des urnes et dont chaque candidat a reçu copie de la part de la Cei locale sur une simple contestation verbale d'un candidat. La Cei a une alternative, celle de proclamer les résultats sortis des urnes. Au risque de provoquer inutilement des troubles. Parce qu'il est évident que les populations, aussi bien à Treichville que dans le Cavally, ne peuvent accepter d'autres résultats en dehors de ceux sortis des urnes.
Boga Sivori et Félix Teha Dessrait