mardi 30 avril 2013 par Ivoire-Presse

Abidjan - Ce lundi 29 avril 2013, Fofana Youssouf, candidat malheureux aux élections régionales dans le Béré a animé une conférence de presse pour dénoncer les conditions de son élimination et annoncer qu'il engage des poursuites afin que le droit soit rétabli dans sa circonscription. Nous vous proposons en intégralité ses propos liminaires.

Mesdames et messieurs de la presse nationale, je voudrais vous saluer pour avoir effectué le déplacement en vue de votre participation à ce point de presse.

Le sujet qui nous réunit concerne plus le fonctionnement de notre démocratie, les procédures d'intervention et le rôle de nos institutions électorales qu'une simple contestation électorale.

Certaines situations se sont produites dans la région du BERE lors du déroulement des élections couplées du 21 avril 2013.

En notre sens, ces faits, tels qu'ils vous seront décrits, sont de nature à entacher la sincérité du scrutin et altérer les résultats qui ont été proclamés.

Le but pour moi est de présenter objectivement ces faits afin qu'ils soient sus de l'opinion nationale et internationale.

Je vous informe, par ailleurs, que sur la base de ces irrégularités, notre conseil a décidé d'introduire un recours en annulation desdites élections.

Quelles sont ces faits extrêmement graves qui, s'ils restent en l'état, peuvent ternir la construction démocratique que nous avons chèrement acquise en Côte d'ivoire ?

Le 21 avril 2013, comme partout ailleurs en Côte d'Ivoire, se sont ouvertes les élections couplées des municipales et des régionales dans le BERE.

Les élections se sont déroulées dans l'ensemble de la région dans de bonnes conditions.

Je voudrais, cependant, rappeler que bien avant la tenue de ces élections, le président de la CEI Régionale de Mankono, Monsieur Fofana Moussa, nous a signalé lors d'une réunion convoquée par le Préfet de la région du BERE, avoir fait l'objet de menaces de la part de nos adversaires et a évoqué par la même occasion des risques d'actes de vandalisme.

L'analyse de cette information nous a donc conduit à nous attacher les services d'huissiers de justice afin de protéger nos intérêts légaux.

C'est aux environs de dix-neuf heures, lorsque que nous collections les résultats issus des urnes que les choses vont se compliquer à Mankono et à Kongasso.

Pour ce qui est de Mankono, des incidents vont être signalés dans des bureaux de vote. C'est le cas de l'EPP Dosso Lemissa et l'EPP Municipalité à Mankono. De plus, certains de nos partisans rentrant à notre Q.G munis des procès-verbaux seront agressés, leurs voitures endommagées et les procès-verbaux emportés.

Dans cette situation où les incidents se multipliaient en ville, confirmant ainsi les craintes qu'avaient évoquées le Président de la CEI régionale de Mankono, le paroxysme a été atteint aux environs de 23 heurs avec l'intrusion d'individus dans les locaux de la CEI.

Ils procèdent au saccage des bureaux, déchirant au passage tous les procès-verbaux, cassant des urnes et emportant des documents électoraux.

Le constat d'huissier et les images des lieux que j'ai en ma possession ici donnent une idée de l'ampleur des dégâts.

Interpellé par constat d'huissier face à cette situation, le Président Régional de la CEI, Monsieur FOFANA Moussa, dira en substance que : dans certains bureaux de vote, les électeurs ont saccagé et emporté des urnes. Par la suite, la CEI elle-même, a été attaquée lors des délibérations. Ils ont tout ramassé et tout déchiré J'ai rendu compte au superviseur qui m'a instruit de lui faire un rapport écrit qu'il transmettrait à Abidjan pour décision. Je suis dans l'incapacité de produire des résultats.

A Kongasso, les incidents ont été beaucoup plus accentués. L'intégrité physique du Président de la CEI locale de Kongasso a été menacée, son appartement privé saccagé. Dans les locaux de la CEI locale de Kongasso, le constat d'huissier fait mention d'urnes cassées, de bulletins de vote dispersés dans la cour et de procès-verbaux déchirés. Mieux, l'audition d'acteurs clés comme Monsieur BEMA Tioté, 2è vice-président de la CEI fait état de l'incapacité de la structure de procéder matériellement à une proclamation des résultats.

C'est dans cet environnement marqué par des atteintes graves au processus électoral que la CEI nationale a procédé à la proclamation des résultats des conseils régionaux dans le BERE le mercredi 24 avril 2013.

Face à cette publication, plusieurs questions fusent et méritent d'être éclairées.

1. Alors que le Président régional de la CEI affirme ne pas disposer de PV consécutivement à leur destruction dans les localités de Mankono commune et sous-préfecture, d'où sont venus les PV qui ont servi de base à la proclamation des résultats ?

2. Où s'est faite la délibération si elle a lieu et pourquoi nos représentants n'y ont pas été associés afin d'attester de leur sincérité ?

3. Comment, alors qu'il s'agit d'élections couplées s'étant déroulées dans les mêmes conditions de temps et de lieu à Kongasso, a-t-on pu retrouver les PV relatifs aux élections des conseils régionaux pour procéder à la publication des résultats de cette élection, alors que le même organe affirme son incapacité à en faire autant pour les municipales ?

De deux choses, l'une. Soit la proclamation s'est faite sans les PV de Kongasso, ce qui serait grave ; soit les casseurs ont épargné dans leur furia les PV des conseils régionaux ou que le feu mis dans les locaux a épargné étrangement les PV des conseils régionaux, ce qui paraît pour le moins curieux dans un contexte de confusion.

Voici Mesdames et Messieurs les journalistes, les interrogations qui nous ont conduites à faire une interpellation des 1er et 3ème vice-présidents de la CEI régionale, respectivement Monsieur CISSE Moussa et DOUMBIA Zoumana, d'une part et d'autre part Monsieur FOFANA Vassuleymane, secrétaire général de la CEI régionale, par voie d'huissier.

Ils affirment clairement n'avoir pas connaissance du résultat ainsi proclamé et soutiennent qu'à aucun moment ils n'ont été associés à une délibération ayant conduit audit résultat.
Comme vous le constatez, il s'agit là de graves entraves aussi bien de forme que de fond de nature à entamer la crédibilité des résultats publiés.

Il était important que l'opinion publique soit prise à témoin afin de dénoncer cette forfaiture. Pour notre part, tout en appelant les populations au calme, nous emploierons les voies de recours que nous offre la loi pour faire triompher notre cause.

Je voudrais vous rassurer de l'authenticité des documents en notre possession dans le cadre de cette affaire.

Toutefois, pour les raisons tenant au fait que la procédure est pendante devant le juge administratif, souffrez que je n'expose pas certaines pièces sensibles dans la presse. Loin de vous déconsidérer, cela est une mesure qui vise à respecter la souveraineté de nos magistrats que vous et moi sommes tenus de respecter.
Je vous remercie.

Source : Eburnews.net

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023