lundi 6 mai 2013 par Nord-Sud

Le Front populaire ivoirien (Fpi) a posé un diagnostic sévère de la gouvernance Ouattara samedi. L'ex-parti au pouvoir a mis l'actuelle équipe dirigeante en garde contre le danger de  l'endettement massif .

L'ex-parti au pouvoir prévient :  la Côte d'Ivoire est menacée d'une nouvelle crise de surendettement . A l'ex-Qg de campagne de Laurent Gbagbo, le Front populaire ivoirien (Fpi) a consacré un séminaire à la perspective économique du pays et passé au crible la gestion actuelle de la Côte d'Ivoire. Quatre panélistes ont partagé leurs analyses respectives de la situation économique. Blaise Djégba Kottro, ex-maire de Fresco succédant à Maurice Lorougnon, journaliste, a déploré l'  endettement massif , et le risque de  surendettement . Sa communication répond, a-t-il indiqué d'emblée, à la préoccupation suivante :  Sous la gouvernance Ouattara, la Côte d'Ivoire a bénéficié d'un important allègement de la dette qui n'est pas de son fait mais qui est du fait des créanciers de la Côte d'Ivoire . Parti donc sur la base de presque zéro endettement, le gouvernement devrait engager une  politique prudente  de la dette. Que non, constate le conférencier, qui dit observer  une course effrénée  à l'emprunt.  Mais, ce que nous observons, c'est une sorte de course effrénée vers une reprise de l'endettement ; un endettement massif, a-t-il critiqué. Il a concédé cependant que l'emprunt à l'extérieur est un outil de financement. Aussi a-t-il expliqué que cela se justifie quand les capacités financières (épar­gne intérieure) d'un Etat sont faibles ou insuffisantes pour financer les investissements. De ce point de vue,  la dette se rembourse  et l'emprunt, a-t-il fait observer, oblige le débiteur à rembourser. Vu que celui qui donne est celui qui ordonne, en fixant les conditions, les taux et les délais de remboursement, le frontiste s'est interrogé de savoir si la Côte d'Ivoire est à même d'honorer ses créances. En effet, va-t-il clarifier, le pays engagé dans une relance économique, après une crise postélectorale qui l'a éprouvé, peut-il faire face à ses créanciers en temps opportun ?  Il faut se préoccuper des conditions dans lesquelles on contracte la dette, de telle sorte à être capable de rembourser , a-t-il argumenté, soutenant qu'il y a un risque à  sacrifier les générations de demain . Celles d'hier, l'ont été par les générations antérieures, a accusé Blaise Djégba pour qui une  crise de surendettement peut survenir . Avant lui, Maurice Lorougnon a présenté la gestion de la dette extérieure par le régime de la ?'Refondation?'. Il a expliqué que les argentiers d'alors sont parvenus à alléger la dette par la mise en ?uvre d'une politique de remboursement. Ils ont ainsi remboursé les 18 milliards de l'Union européenne, une dette héritée du régime Bédié. Puis, a-t-il poursuivi, ils se sont attaqués à l'acquisition du point d'achèvement Ppte. Sur les treize points des conditions d'acquisition du système d'effacement de la dette extérieure, huit ont été mis à profit par le régime Gba­gbo, a-t-il noté. Il ne restait plus que les cinq au­tres à parfaire, quand la ?'Refondation?' est tombée, regrettera Maurice Lorougnon. Ces cinq points ont été accordés par  dérogation  à l'actuelle gouvernance, selon son analyse.  Le point d'achèvement ramène la Côte d'Ivoire dans le giron glacial de l'endettement , va-t-il s'inquiéter.

Bidi Ignace

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