Elu Maire d'Alépé, sous la bannière de candidat indépendant, à l'issue du scrutin du 21 avril dernier, Abé Paul dit avoir ses idées pour sortir cette commune de sa létargie.
Vous venez d'être fraichement élu maire de la commune d'Alépé à l'issue des derniers scrutins du dimanche 21 avril 2013. Quel est votre sentiment ?
C'est un sentiment de joie d'être le choix de la population comme tout élu. Je salue fraternellement et chaleureusement cette population qui a cru en moi.
Certaines sources font état de ce que si vous étiez parti sous la bannière du Pdci-Rda, votre parti politique naturel, vous ne serez pas élu. Quels commentaires faites-vous ?
Et pourtant, chez moi à Alépé, depuis toujours, je portais les couleurs du Pdci-Rda. Cette étiquette selon ceux dont vous rapportez les propos devrait me conduire à l'échec. En plus, Alépé est un bastion du FPI, mais vous constatez que je suis élu en tant que candidat indépendant. Il est temps de faire des choix judicieux. Voici ce que demande la population qui ne comprend plus le langage des copinages.
Monsieur le maire, tout candidat avait pour leitmotiv le développement lors de sa campagne. Quand on sait que votre commune est enclavée, quels moyens disposez-vous pour la sortir de sa léthargie?
Mes moyens ? Ce sont mes idées, c'est mon équipe, ce sont mes relations. Avec ce potentiel, notre priorité est la sécurité qu'il va donc falloir renforcer pour non seulement rassurer la population. Il nous incombe de créer les conditions qui permettront aux investisseurs d'être présents à Alépé ; nous pensons à l'ouverture d'usines, à la construction de logements et la mise en place d'un marché de gros entre autres, et sans toutefois omettre la formation des jeunes dans plusieurs domaines d'activités, pour leur insertion professionnelle.
Revenons au choix des candidats. Vous en tant que militants du Pdci-Rda, votre parti ne vous a pas donné sa caution pour ces élections. Vous êtes néanmoins parti en candidature indépendante, vous êtes certes sorti vainqueur, mais ne trouvez-vous pas que cela fait un peu désordre ou indiscipline au sein de votre formation politique ?
A l'analyse, je me suis dit que pour le développement d'Alépé, il me fallait cibler toutes les couches socio-politiques et professionnelles, voire toutes les tendances. En outre, il faut savoir qu'une élection impose de bon choix sur le terrain. Ce paramètre n'a pas été sérieusement pris en considération par le Pdci-Rda. Refusant à nouveau à un échec collectif, j'ai été contraint à une candidature indépendante.
A vous entendre, vous en avez gros sur le c?ur concernant le Pdci-Rda. Etes-vous encore en phase avec cette formation politique ?
Je ne peux pas dire que je ne suis plus en phase avec le Pdci-Rda. Aussi, voudrais-je bien préciser que je ne compte pas attribuer ma victoire à une quelconque formation politique, fut-elle le Pdci-Rda. En m'élisant en tant que candidat indépendant, j'ai compris le message de la population d'Alépé. Je demeure sous cette bannière pour réussir mon mandat. La région a accusé un retard considérable, nous voulons plutôt tendre la main au gouvernement et en particulier au Président Alassane Ouattara, qui depuis son passage à Alépé n'a cessé de nous apporter son appui, pour qu'enfin Alépé connaisse le développement. Je vais travailler dans la droite ligne du programme du gouvernement.
Et s'il y avait une pression de la part des instances dirigeantes du Pdci-Rda pour que vous rameniez votre victoire à la maison, quelle serait votre position ?
Pour le moment, je n'ai pas encore reçu cette proposition. Je n'ai pas été candidat par hasard, cela m'a été demandé par le président Alassane Ouattara en son temps, lorsque le Pdci-Rda n'a pas cru en moi. Je suis élu et j'irai vers lui pour l'informer que je suis prêt à appliquer au niveau d'Alépé, sa politique de développement, c'est ma préoccupation première. Je viens de démontrer que je suis crédible et je dis qu'il n'y aura aucune pression venant de qui que ce soit pour me faire changer d'avis. Je suis indépendant et je le reste. Nous allons travailler pour la population qui nous a élus.
Entretien réalisé par Yann Dominique N'guessan