mardi 7 mai 2013 par AIP

Bouaké, Le ministre délégué auprès du Président de la République chargé de la Défense, Paul Koffi Koffi et le directeur général de l'Autorité pour le désarmement, la démobilisation et la réintégration (ADDR) des ex-combattants, Fidèle Sarassoro, ont échangé lundi avec les démobilisés de Bouaké pour s'accorder sur les principes devant aider à la réussite de leur réinsertion dans le tissu économique.

La délégation venue d'Abidjan a rencontré les démobilisés de Bouaké au troisième bataillon d'infanterie militaire, en présence des autorités administratives, traditionnelles et religieuses.

A cette occasion, les ex-combattants ont dénoncé l'attribution de numéros matricules moyennant la somme de 90 000 F CFA, voire 200 000 F CFA, ainsi que "les critères obscures et flous" de réinsertion à la douane où il n'y a que des éléments n'ayant jamais combattu.

"Nous avons marché à Bouaké sans casser une aiguille ce n'est pas du banditisme, mais nous avons voulu nous faire entendre par le Président pour qu'il trouve une solution rapide à notre situation", a fait savoir Diallo Modibo, un ex-combattant à Bouaké.

"Les démobilisés sont frustrés, abandonés et sont fatigués d'attendre dans la faim et la misère", a renchéri Traoré Ousmane, un autre démobilisé.

Le ministre Paul Koffi Koffi a déploré la perturbation de la vie sociale ces derniers temps à Bouaké. "L'Etat ne peut tolérer le désordre. Quelle que soit leur revendication, quelle que soit la situation dans laquelle ils sont , nous ne pouvons pas tolérer que la vie sociale et économique soit perturbée parce que cela se retourne contre nous tous", a-t-il martelé.

L'envoyé du Président de la République a informé qu'une enquête est en cours pour permettre de retrouver le porte-parole des démobilisés, enlevé, et de connaître l'origine et les raisons de son enlèvement.

"Si vous en savez plus, n'hésitez pas de nous informer", a déclaré le ministre Paul Koffi Koffi qui a aussi demandé aux jeunes démobilisés de Bouaké de faire confiance à l'Etat qui leur propose des solutions et leur offre des opportunités.

"Les possibilités sont nombreuses et utiles, il faut les saisir maintenant", a déclaré pour sa part le premier responsable de l'ADDR, Fidèle Sarrassoro. S'exprimant sur les actions en cours, il a indiqué qu'il faut 90 milliards FCFA à la Côte d'Ivoire pour installer les 65 000 ex-combattants, en deux ans.

Fidèle Sarrassoro a expliqué que les ressources viendront, principalement de l'effort de l'Etat de Côte d'Ivoire, accompagné de ses partenaires.
"Ce sont des sacrifices que nous faisons tous pour la réinsertion des démobilisés", a-t-il fait remarquer, invitant les ex-combattants à faire preuve de patience et à demeurer dans le calme pour permettre à l'ADDR de travailler à la réussite de leur réinsertion. Ce, a-t-il dit, pour permettre à la Côte d'Ivoire de retrouver la paix et de reprendre sa place dans le concert des nations.

La réunion d'échanges du ministre Paul Koffi Koffi avec l'ADDR et les démobilisés de Bouaké sera suivie, mardi, du lancement de l'opération de réinsertion des ex-combattants de Bouaké.

(AIP)
nam/kkp/cmas

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