mardi 14 mai 2013 par Le Patriote

Le président Alassane Ouattara a fait le constat pendant la dernière précampagne pour l'élection présidentielle. Nous allons gouverner et faire des actions concrètes. Nous ne viendrons pas pour poser uniquement des premières pierres comme ceux qui sont en ce moment au pouvoir , avait-il déclaré, avec une pointe d'ironie. Il ne croyait pas si bien dire. Durant sa décennie de pouvoir (2000-2010), Laurent Gbagbo, en plus d'avoir fait la guerre à son peuple, d'avoir initié des scandales financiers, en totale rupture avec sa proclamation de poche de moralité, qui viendrait gouverner autrement et mieux la Côte d'Ivoire, s'est illustré comme le champion des poses de première pierre, sans lendemain. Chez l'homme qui formulait si théoriquement, des propositions pour gouverner, diriger un pays, c'est donner dans les discours inopérants, les slogans et le populisme. En dix ans de présence au sommet de l'Etat, Gbagbo n'a rien réalisé. Cela est visible comme le nez sur un visage. Son violon d'Ingres aura été de ruser avec ses compatriotes, en posant des premières pierres qui finissent par être englouties par la broussaille, parce que chez lui, l'action n'a jamais suivi le verbe et la rhétorique politicienne. Que de premières posées durant dix ans ! Que de promesses sans lendemain, faites aux populations ? L'autoroute Abidjan-Yamoussoukro a été annoncée. On n'a rien vu par la suite. Les habitants de Jacqueville gardent un mauvais souvenir de la gouvernance Gbagbo. En visite dans cette cité, l'actuel pensionnaire de la Cour Pénale Internationale leur avait promis la construction du pont attendu depuis des lustres. Devant ses hôtes éberlués, il avait sorti des liasses de billet de banque et a lancé à la cantonade : voilà l'argent du pont. Je vais compléter et venir faire votre pont . Laurent Gbagbo n'est jamais revenu. Il s'est joué d'une population à qui il a fait prendre des vessies pour des lanternes. Jacqueville n'a pas été la seule ville à vivre la roublardise de l'ancien grand chef de la refondation. Avant la campagne pour la présidentielle de 2010, Gbagbo avait fait le tour des régions, promettant à tour de bras, tel Merlin l'Enchanteur, des préfectures, des sous préfectures, des communes rurales, sans aucune effectivité, une fois ses visites achevées. Ainsi a-t-il inondé le pays de fausses promesses de développement et de réalisations remises à la Saint Glinglin. Au terme de sa décennie de pouvoir, Laurent Gbagbo n'aura laissé à son pays que de vagues premières pierres . Aucune nouvelle brique n'est venue conforter ces grossières mises en scène. Dans la mémoire collective ivoirienne et même dans celle de ses partisans et missi dominici, Laurent Gbagbo a été le plus mauvais président ivoirien. Il est celui qui a confondu gouvernance avec promesses, populisme et louvoiements. C'est donc faire injure aux Ivoiriens que d'engager une comparaison entre Ouattara et Gbagbo. Le premier est un homme d'Etat, un actant du développement. En somme, le jour et la lumière. Quant au second, il est rentré dans l'histoire de la Côte d'Ivoire comme une parenthèse de sang, un homme aux états d'âme, un destructeur doublé d'un populiste. Il incarne le crépuscule, la nuit qu'il a failli faire tomber sur notre pays.

BAKARY NIMAGA

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