mardi 28 mai 2013 par Notre Voie

Les détenus de la maison d'arrêt et de correction d'Adzopé ont tenté de s'évader le dimanche 26 mai dernier. Deux jours après cette grande première à la prison d'Adzopé qui existe depuis les années 70, les langues se délient pour donner les vraies raisons de cette situation. En effet, certaines langues avaient vite fait d'attribuer ce mouvement d'humeur à un acte de déstabilisation du régime en place qui se préparerait de connivence avec un certain commando invisible qui s'est signalé, il n'y a pas longtemps du côté d'Abengourou. Il n'en est rien. Ce sont des rumeurs qu'il faut vite corriger. Ici à Adzopé, nos prisonniers estiment qu'ils ne sont pas traités selon les normes du droit humanitaires. Et qu'en plus, les lois ivoiriennes en la matière ne favorisent pas leurs conditions de détention au plan national. C'est pourquoi ils veulent tenter le tout pour le tout pour se mettre en liberté surtout que leurs collègues bandits de grand chemin qui méritent pire qu'eux qui ont réussi à s'évader ailleurs respirent tranquillement l'air de la liberté sans être inquiétés par les autorités du pays , nous a confié une source proche de l'administration pénitentiaire. Quant aux mauvaises langues qui attribuent ce mouvement d'humeur des détenus aux mauvaises conditions de détention dont ils seraient objets, le régisseur de la prison d'Adzopé est formel. Au triple plan humanitaire, sanitaire et de santé, nos détenus sont mieux traités. Même au niveau du suivi judiciaire de leurs dossiers respectifs, ils bénéficient d'une assistance régulière a soutenu Daniel Lago. Qui a saisi l'occasion pour préciser que le détenu qui a trouvé la mort dans cette tentative d'évasion l'a été quand celui-ci, dans sa tentative d'escalader le mur de la prison du côté de la cuisine, a échoué à cause des barbelés électriques et a perdu tout équilibre avant de s'écraser au sol. Ecoutez, que les gens arrêtent de raconter ce qu'ils ne savent pas. Dans les pourparlers, les prisonniers ont même indiqué aux autorités locales y compris le président du tribunal, le procureur et le juge d'instruction, qu'ils sont fatigués de leurs conditions de détenus et qu'ils veulent tenter l'expérience de leurs camarades prisonniers qui ont réussi à s'évader ailleurs dans certaines prisons du pays. Mais très vite, avec l'appui de la police, de la gendarmerie des forces Onusiennes et d'une unité spéciale de la gendarmerie nationale venue d'Abidjan, nous avons maîtrisé la situation , a expliqué le régisseur. Qui a rassuré que le calme est revenu dans cet établissement pénitencier où les agents vaquent à leurs occupations habituelles. Toutefois, a relevé Daniel Lago, suite à mouvement d'humeur, deux cargos venus d'Abidjan ont procédé au transfèrement du reste des détenus (171) à la maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (MACA)

C'est le dimanche 26 mai dernier que les prisonniers de la maison d'arrêt de correction d'Adzopé ont tenté de s'évader. Une situation confuse qui, à en croire des gardes pénitentiaires, a duré de 8h30 à 16h30. Bilan, plusieurs dégâts matériels dont des installations sécuritaires saccagés et un mort du côté des détenus. Il s'agit d'Abbé Brou Charles dit Akoi Docteur, condamné le 5 novembre 2012 à 36 mois de prison pour un double délit de vol portant sur les lapes d'hévéa et vol avec effraction portant sur des téléphones portables. 2 gardes pénitentiaires s'en sont sortis avec des blessures graves.

La prison d'Adzopé construite dans les années 70 comptait 172 détenus dont 5 mineurs et 4 femmes dont l'une d'entre elles répondant au nom de Yoman Gisèle Paul Andrée est une nourrice avec un bébé d'environ 2 mois.

Patrice Tapé

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023