jeudi 30 mai 2013 par Le Patriote

Savoir se taire, préserve de la calamité . Mamadou Koulibaly, président de Lider et ancien compagnon de Laurent Gbagbo n'a pas été inspiré par la maxime d'Ahmadou Hampaté Bah.

Dans une interview accordée à un confrère camerounais, l'homme, à force de se déchainer contre le Président Ouattara, a fini par s'enchainer. Heureux donc, qui comme Koulibaly, avoue librement ses crimes et tombe dans le piège tendu aux autres. Un véritable exploit que de parvenir à se vaincre soi-même. C'est d'ailleurs le propre de Koulibaly. Il adore tellement parler qu'il finit toujours par déparler. Il faut lui savoir gré de reconnaitre que Gbagbo n'a pas gagné les élections, qu'il a gouverné vraiment autrement la Côte d'Ivoire, qu'il a bradé le pays et qu'il a installé une gestion ethnique et clanique du pays. Assurément, ces anciens copains du FPI seront très heureux d'entendre ce discours. On remarque aisément que Koulibaly entend se démarquer de la gouvernance de Gbagbo. Par ailleurs, la sortie de Koulibaly vient mettre un terme aux prétentions nationalistes du chef de file de la refondation. L'homme nous indique que Gbagbo n'était point un enfant du pays, un résistant ou encore un patriote. Dans la gestion du pouvoir, il était un ami de la France à laquelle il a tout cédé. L'eau, l'électricité, le terminal à conteneurs, ses sondages et même l'organisation de sa campagne. On apprend avec Koulibaly que tout était faux chez l'ancien chef de l'Etat. Tout se dissipe donc autour de la nébuleuse refondation, vraie imposture dans notre pays. Dans son verbiage, Koulibaly accuse Ouattara d'être le père de la rébellion. Puérile glose à la vérité, parce que l'accusateur ne fournit aucune preuve. Sur le sujet, que de littérature ! Pour mémoire, Gbagbo lui-même avait déclaré que s'il avait des preuves que Ouattara était derrière la rébellion, il l'aurait arrêté. Le patron des républicains n'a jamais été mis aux arrêts. Il n'y a pas meilleure preuve de son innocence. Même pendant le face-à-face du second tour de l'élection présidentielle, Gbagbo, au grand dam de ses partisans, n'a pas été capable de fournir le moindre indice de culpabilité. A dire vrai, ce qu'on peut retenir de la sortie de Koulibaly c'est le fait d'avouer être le commanditaire de l'opération dignité , du nom des bombardements lancés contre les villes du Nord en novembre 2004.

Librement, Koulibaly reconnait que c'est lui qui a planifié l'opération de mise à mort des populations de la partie septentrionale de la Côte d'Ivoire. Il est donc responsable du massacre de citoyens ivoiriens, de la destruction de biens d'autrui. C'est lui qui a ordonné de priver ces hommes et femmes d'eau et d'électricité. Les parents et proches des victimes ont une occasion inouïe de porter plainte contre le commanditaire de novembre 2004. Et d'exiger de lui, réparations pour les crimes commis. Véritablement, nul n'échappe à son destin. Neuf ans après ces tristes évènements qui ont ébranlé le Nord, le principal opérateur vient se livrer pieds et mains liés à la justice. Ainsi Mamadou Koulibaly, le donneur de leçons, l'homme qui sait tout, traine d'énormes boulets aux pieds, pour avoir fait couler le sang de ses compatriotes. Le mélodrame de Petit Madou est entier. Il doit rendre compte !

BBAKARY NIMAGA

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