jeudi 6 juin 2013 par Boigny Express

Depuis ces dernier temps, il y a des termes que l'on n'aime plus entendre tels les mots guerre, armée conflit. Il y a pourtant de bonnes guerres et de bonnes armées pour de bonnes causes.

Car ces armées-là remportent la victoire sans tuer une seule mouche et sans un seul blessé dans leurs rangs. C'est la prouesse que veut réaliser le secrétariat national à la gouvernance et de renforcement des capacités (Sngrc) dans le cadre de la lutte contre la corruption en Côte d'Ivoire, un indice qui contribue fortement au mauvais classement de notre pays sur les listes des pays fréquentables publiées par des organisations non gouvernementales internationales.

Faut-il rappeler, le dernier classement 2012 de l'indice de perception de la corruption publié par Transparency International classe la côte d'ivoire au 130ème sur un total de 180 pays avec un score de 29 sur 100. Même si c'est mieux qu'en 2011 où le pays était classé 154ème sur 182 avec une note de 22 sur 100, cette situation n'honore nullement les ivoiriens parmi lesquels le secrétaire d'Etat Meité Sindou qui a décidé de prendre le taureau par les cornes en engageant la bataille avec une armée de soldats outillés et assistés par des experts aux compétences mondialement reconnus. Aussi, a-t-il organisé un séminaire sur la corruption les 28 et 29 mai dernier à l'hôtel du golf d'Abidjan dit Atelier d'Information de la Société Civile et des Medias SURVEILLER ET RAPPORTER LA CORRUPTION avec pour participant des membres des ONG et des représentants de la célèbre transparency international. Une tribune pour faire l'inventaire des outils et méthodes participatives pour les organisations de la société civile et les médias. Ont été associés en qualité de partenaires, le programme d'appui à la gouvernance (pag) et le Programme des Nations- Unies pour le Développement (Pnud) qui a offert un appui financier et technique. Après l'ouverture des travaux par le secrétaire d'Etat tôt dans la matinée du 28, c'est 200 participants qui ont eu à plancher sur le thème en écoutant les exposés de différents sachant et experts raconter leurs expériences avant de faire des propositions pour gagner la lutte contre le chômage. Ainsi le ballet des interventions a-t-il été ouvert par monsieur Achiaou Jacques du Secrétariat National à la Gouvernance et au Renforcement des Capacités (Sngrc) qui a exposé sur l'état des lieux au plan national et international en guise d'instruments disponibles pour la lutte contre la corruption. Il a fait mention du protocole de la Cedeao relatif à la lutte contre la corruption, la convention africaine sur la prévention, la lutte contre la corruption dite la convention de Maputo, et la convention de Mérida, dénomination de la convention des Nations Unies contre la corruption. Sur le plan national proprement dit, monsieur Achiaou Jacques a évoqué la loi de 1977, portant répression de la corruption, qui a besoin d'être renforcée par des dispositifs nouveaux. Ce qui explique qu'une commission soit entrain d'élaborer les textes conséquents c'est-à-dire une nouvelle loi à la prévention et à la lutte contre la corruption et les infractions assimilées. Il est aussi question de la mise en place d'un observatoire national de gouvernance et de la lutte contre la corruption. Après avoir ainsi planté le décor et exposer les ambitions du gouvernement, les panelistes et partenaires sont intervenus, chacun dans son domaine, soit pour exprimer la disposition de l'institution qu'il représente pour accompagner la Côte d'Ivoire dans son élan, soit pour exposé sur l'expérience de sa structure dans un pays aux pratiques communes à la côte d'ivoire. Ainsi le docteur Kouamé Christophe, président de la Convention de la Société Civile Ivoirienne (CSCI), le Directeur du PNUD à Abidjan et madame Susanne Kuehn de Transparency International ont-ils affirmé la disposition de leur institution à soutenir la côte d'ivoire dans la lutte contre la corruption. Les séminaristes eux ont travaillé en trois sessions dont : 1 Etat des connaissances sur la corruption en Afrique : entre pratiques des acteurs et les normes internationales et locales ; l'objectif de cette session était d'aider à comprendre les concepts de base en matière de corruption et de lutte contre la corruption et de revisiter les normes et les cadres juridiques nationaux et internationaux de lutte contre la corruption. Session 2 : La société civile et la lutte contre la corruption, avec pour objectif de partager avec les participants, les outils de plaidoyer pour la mise en applications des instruments nationaux et des conventions internationales et régionales ; découvrir les différents modes d'évaluation de la gouvernance et de la corruption. Session 3 : Le renforcement des capacités des OSCs en matière de gouvernance pour mieux surveiller et combattre la corruption au sein et en dehors du secteur et de la société civile, avec pour objectif de connaître les enjeux des réseaux, de se doter de capacités et surtout se professionnaliser sur l'art de manager des programmes et projets anti-corruption. Le traitement de ces thèmes a vu défiler respectivement, Samuel De Jaegere du bureau Régional de l'ONUDC à Dakar, qui à exposé sur le Mécanisme UNCAC et rôle de plaidoyer des organisations de la société civile ; Susanne Kuehn sur Transparency International dans la lutte anti-corruption : outils et méthodes d'action ; Cheikh Tidiane BA du Forum Civil Sénégal, Section locale de Transparency International qui a exposé sur la lutte contre la corruption au quotidien(corruption d'en bas) : expériences issues des organisations de la société civile, thème qui a fait l'objet, en guise de comparaison, à l'intervention de la Convention de la Société Civile Ivoirienne ; Doumbia Soumaïla et Sedrick N'Gotta ont exposé respectivement sur l'expérience de la plate forme de la société civile dans le contrôle citoyen au niveau des régions du Gbêkê et du Hambol, et sur l'utilisation des médias sociaux dans la promotion de la transparence et de l'intégrité : exemple de l'ONG ivoirienne AKENDEWA (araignée en langue baoulé) ; quant à Saran Koly, notre compatriote journaliste basée à Berlin au compte de Transparency, elle a évoqué en deux temps le rôle des médias dans la lutte contre la corruption et l'importance des nouvelles techonologies de l'information et de la communication dans la lutte contre la corruption. La seconde intervention de Susanne Kuehn la responsable de la délégation de transparency et la dernière contribution du séminaire a été exposé sur deux volets dont : la gestion des pratiques corruptives au sein des organisations de la société civile, quelle gouvernance interne et quel renforcement de capacités, et en second le réseautage des organisations de la société civile dans l'anti-corruption : avantage de faire partie d'un réseau. A la fin des travaux qui ont donné lieu parfois à des échanges houleux ou passionnés, les séminaristes ont proposé des résolutions au Secrétaire d'Etat à la bonne gouvernance afin de mieux structurer son armée de combattants dont devrait faire partie chaque citoyen pour gagner la lutte contre la corruption en Côte d'Ivoire. Ce pourquoi nous publions en guise d'instrument de lutte à la disposition de tous, le communiqué de Jakarta sur les principes pour les institutions de lutte contre la corruption.

Georges AMANI

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