vendredi 14 juin 2013 par Agence de Presse Africaine

Le ministre ivoirien de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Ibrahima Bacongo Cissé, s'est rendu vendredi à l'Université Félix Houphouët-Boigny, sous une forte escorte policière après son lynchage manqué de la mi-mai dernière.

Un impressionnant détachement des éléments de la Police nationale a sécurisé de bout en bout la visite de travail du Ministre Bancogo Cissé au campus de Cocody, situé dans le quartier chic de Cocody où résident les Ambassadeurs.

Armés d'armes automatiques et de matériels anti-émeute, ces agents de sécurité ont dissuadé tous ceux qui seraient tentés de reprendre la regrettable scène du 13 mai 2013, qui est ?'difficile à oublier'' pour le Ministre.

Bacongo Cissé a inauguré vendredi la salle multimédia, créée dans le cadre de la mise en ?uvre des activités du projet d'Appui à la gouvernance universitaire et à la reforme de l'Enseignement supérieur (AGURES).

Il a eu à cette occasion, une rencontre avec les étudiants des universités publiques du pays qui ont signé il y a deux semaines à travers leurs syndicats et associations, la ?'Charte Alhassane Salif N'diaye pour la non violence en milieu universitaire''.

S'engageant à ?'proscrire'' toute sorte de violence en milieu scolaire et universitaire, 28 organisations (syndicats, associations), ont dénoncé le dimanche 2 juin dernier lors d'un séminaire de réflexion les actes de ?'barbarie'' perpétrés le 13 mai dernier à l'Université Félix Houphouët-Boigny d'Abidjan.

Le Ministre Bacongo Cissé, a échappé ce jour-là, de peu, à un lynchage lors d'une manifestation d'étudiants ivoiriens, qui protestaient contre leurs conditions de scolarité à l'Université d'Abidjan.

Plusieurs centaines d'étudiants avaient exprimé leur ?'ras-le-bol'' en manifestant à l'Université Félix Houphouët-Boigny d'Abidjan où s'était rendu leur ministre de tutelle pour un colloque international dédié à la grande chancelière Henriette Dagri Diabaté.

Aux cris de ?'Bacongo voleur'' ou ?'menteur'', les étudiants avaient jeté des pierres en direction du Ministre et avaient été dispersés à l'aide de gaz lacrymogènes par la police.

Les manifestants dénonçaient notamment le manque de salles de cours et de certains équipements, tels que des micros, et l'insuffisance du réseau de transport public autour du campus, l'accès difficile à l'Internet et le manque de laboratoire spécialisé en science médicale, bio-science et criminologie.

Les universités publiques ivoiriennes ont rouvert en septembre 2012 sous le sceau d'un ?'départ nouveau'', après des travaux de rénovation très lourds, qui ont coûté 111 milliards cfa, lancés à la suite de la crise post-électorale de décembre 2010-avril 2011, qui a fait quelque 3.000 morts.

L'objectif des nouvelles autorités était de débarrasser les campus d'une décennie de tourmente politico-militaire, au cours de laquelle ce temple du savoir est devenu un champ de violences et de trafics de tous genres.

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