samedi 15 juin 2013 par Ministères

A l'occasion de sa visite à l'université Félix Houphouët Boigny, pour la remise des clés d'une salle multimédia offert par l'Ambassade de France et du don d'un siège qu'il a fait lui-même aux étudiants handicapés, ce vendredi 14 juin 2013, le Ministre de l'enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, CISSE IBRAHIMA, s'est adressé aux étudiants, qui lui ont chaleureusement accueil pour ses actions en faveur de l'amélioration de leurs conditions de vie et de travail dans toutes les universités du pays. Nous vous proposons l'intégralité de son discours.

C'est avec beaucoup d'émotion et de fierté que j'ai écouté tout l'heure les propos du Représentant des étudiants. J'ai écouté avec beaucoup d'émotion, car chers étudiants, en acceptant votre invitation, dans mon esprit, ce n'est pas seulement l'autorité de tutelle que je représente aujourd'hui, je suis venu aussi et surtout en tant que parent d'étudiants et enseignant pour échanger avec vous. Nous savons tous, le sens politique et la portée d'une telle démarche car, dans une large mesure, cette symbolique de la famille que nous connaissons bien est pour nous tous, inestimable. Je retiens aussi, avec fierté, par rapport aux événements survenus le 13 mai, ici même au sein de ce campus, que, devant la nation toute entière, vous présentez vos excuses et demandez pardon. Vous avez dit, à juste titre, que les actes posés n'honorent pas la communauté estudiantine en Côte d'Ivoire. Je suis fier, parce que cette démarche, dont je n'ai aucune raison de douter de la sincérité, vous honorent. Demander pardon avec sincérité, procure autant de mériter à celui qui demande pardon qu'à celui qui pardonne. A votre initiative, la charte Alassane Salif N'Diaye, signée le 2 juin 2013, est bien là pour marquer votre engagement collectif et individuel pour bannir à jamais la violence dans nos universités.
Chers étudiants, l'Université est, par excellence, le lieu des débats et des échanges. Le Ministre que je suis n'est pas là pour vous museler, ni individuellement, ni collectivement, au contraire, débattre, échanger, prendre la mesure des difficultés que vous rencontrez, pouvoir les exprimer à vos autorités avec sérénité et respect, fit partie de votre formation.
Certes, par la force des choses, on finit toujours par oublier, mais de grâce, n'oublions pas trop vite, car l'histoire, l'histoire de notre système d'enseignement supérieur et de recherche, l'histoire de notre pays est encore fraiche ou devrait l'être dans notre mémoire collective et personne ne pourra l'effacer.
L'histoire retiendra qu'il y a seulement peu de temps encore, la qualité des structures d'enseignement supérieur, ainsi que les conditions de vie et de travail des enseignants et des étudiants, dégradées depuis plus de deux décennies, avaient atteint le paroxysme de l'intolérable au sein des campus universitaires.
L'histoire retiendra, parce qu'objective et ne sera frappé d'amnésie chronique orientée à dessein, à des fins que chacun comprendra, ce douloureux passé qui a fait de nos universités le lieu de tous les perversions.
L'histoire retiendra aussi l'image que dégageait pendant cette période innommable, l'étudiant ivoirien auprès de la population ivoirienne toute entière et à l'international, contrastant avec celle de l'étudiant unanimement respecté des années 80.
L'histoire retiendra enfin, l'effort sans précédent en Afrique sub-saharienne, consenti par le gouvernement ivoirien dans un contexte particulier d'un pays engagé dans un processus de sortie de crise, où son action est attendue et prioritaire dans tous les secteurs. Ce choix qui a été fait est à la mesure de l'importance que le Président de la République accorde au sous-secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche, destiné à être le moteur du développement économique et social, pour une Côte d'Ivoire émergente.
Chers étudiants, ce jour est important pour nous tous. Je ne suis pas venu vous dire qu'en l'espace de quelques mois, nous avons réussi à régler tous les problèmes qui ont miné en profondeur nos universités. Le message le plus important qu'il faut retenir c'est que, la reconstruction de notre système d'enseignement supérieur et de recherche est bien engagée et ce, aussi bien sur le plan institutionnel, académique, structurel et infrastructurel.
On ne reconstruit pas nos universités dans toutes ces dimensions en quelques mois. J'ai beaucoup apprécié le passage des propos de votre représentant, sur l'évolution positive en termes d'équipement ainsi que votre engagement volontaire pour apporter votre contribution à l'effort d'assainissement de votre cadre d'étude et de vie. Chacun doit en prendre conscience et apprécier à sa juste valeur la dynamique positive de rénovation de nos universités saluées au-delà de nos frontières.
Sur le plan académique, personne ne peut douter de votre volonté d'accompagner la mise en place du LMD dans tous nos établissements d'enseignement supérieur. Mais, sachez mes chers étudiants, que le LMD ne se met pas en place en une seule année académique. Il y a tout un environnement à préparer, nous nous y attelons et vos enseignants, à qui je rends un vibrant hommage aujourd'hui, travaillent sans relâche dans ce sens. Dans les pays européens, à fort potentiel économique et un environnement propice, il a fallu en moyenne 3 ans pour réellement basculer vers ce système académique.
J'ai été très sensible de votre doléance concernant le LMD, elle marque votre volonté de vous approprier cette réforme qui, si elle est bien comprise et mise en place dans un environnement propice, n'a que des avantages pour vous étudiants. Pour le reste, j'aimerais vous rassurer et vous dire que des solutions concrètes et rapides seront proposées pour améliorer vos conditions de formation et de vie sur les campus universitaires. Les éléments présentés dans la liste des doléances sont tous, sans exception, dans notre plan d'action à court terme pour les universités publiques.
Chers étudiants, la communauté universitaire toute entière et la nation toute entière devront se sentir concernées par votre démarche de ce jour. Je suis certain que les autorités universitaires, les enseignants, le personnel administratif et technique, sont également fiers de vous, fiers de votre démarche, vous encourageront pour le respect de la charte Alassane Salif N'Diaye de la non-violence en milieu universitaire. Chacun, devra donc, en ce qui le concerne, être un acteur de la reconstruction de notre système d'enseignement supérieur et de recherche. Chacun devra traduire dans les faits, le départ nouveau qui implique un comportement nouveau, un esprit nouveau.
Nous avons rendez-vous avec l'histoire. Vous, étudiants de Côte d'Ivoire, avez rendez-vous avec l'histoire, ne ratez pas ce rendez-vous, soyez à la hauteur de l'espoir que tout le pays place en vous. L'enjeu est important, il s'agit de votre avenir et celui de notre beau pays. Ne vous laissez pas détourner de cet objectif. Soyez digne de porter haut le flambeau de cette Côte d'Ivoire que le Chef de l'Etat ambitionne, émergente à l'horizon 2020.
Je vous remercie.

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023