vendredi 21 juin 2013 par CDVR

Le Conseiller spécial, Porte-parole, chargé de la Communication du Président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr) et Point focal chargé des Consultations nationales, Franck Kouassi Sran a animé, vendredi 21 juin 2013, un point-presse, au Cabinet privé de Charles Konan Banny à la Riviera-Golf. Il a évoqué le point de la formation sur le dialogue à travers la phase qualitative des consultations nationales et les activités à venir. Ci-dessous l'intégralité de sa déclaration.

1-) Point de la Formation sur le Dialogue à travers la phase qualitative des consultations nationales.
Débutée le 28 mai à Abidjan et achevée le 16 juin dernier à Duékoué, après les étapes de Bondoukou, Bouaké et Daloa, la formation menée au bénéfice de 296 personnes en vue du dialogue à travers la phase qualitative des consultations nationales a fondamentalement consisté en un renforcement des capacités des Commissions Locales (CL) et des Plateformes de la Société Civile (PSC). Cette formation leur a permis d'acquérir un savoir et des techniques pour exécuter le Dialogue communautaire par le truchement des Focus groups et des Rencontres communautaires, mais aussi de pouvoir la restituer aux autres membres de leurs groupements respectifs. Egalement destinée à leur fournir des notions sur les techniques de sensibilisation et de communication, cette formation les aidera à mieux informer et mobiliser les populations et plus particulièrement les victimes de leurs zones respectives. Enfin, cet enseignement les a préparés à accompagner et à encadrer avec compétence la prochaine étape du plan d'actions opérationnelles de la CDVR, à savoir la recherche de la vérité. Celle-ci débutera par les auditions des victimes immédiatement suivies des enquêtes. Cinq (05) modules répondant aux besoins identifiés lors des ateliers pilotes au cours des préparatifs, ont servi de contenu à ladite formation, ce sont. Module 1 : Mécanismes JT couplé avec le mandat et les Missions de la CDVR Module 2: Dialogue permanent et dialogue à travers les consultations nationales Module 3 : Recherche de la vérité (plan opérationnel, techniques de prise de dépositions ainsi qu'un plan d'accompagnement psychosocial des victimes et de Gestion du stress)

Module 4 : Techniques de sensibilisation (Outils de prévention et de transformation des conflits, Sensibilisation pour la protection des victimes et des témoins, techniques d'information et de communication grand public)
Module 5 : Planification et Rédaction de Rapports (Session en groupe pour planifier le travail pour chaque zone, Canevas et techniques de rédaction des rapports)
Les membres des commissions locales et des plateformes bénéficiaires de ces sessions ont été sélectionnés à partir d'un critérium précis, selon la répartition géographique qui suit :
? Abidjan (72 participants) ? Bondoukou (48 participants) ? Bouake (56 participants) ? Daloa (64 participants) ? Duekoué (56 participants), soit un total de 296 participants.
Pour bien comprendre les enjeux de cette opération historique, il est bon de rappeler le cadre global de son déroulement, c'est-à-dire, le contexte même des consultations nationales forme de dialogue inclusif, participatif et consultatif dont vous savez (pour rappel) que le but est de prendre en compte l'avis des populations. (Cf. document complet sur les Consultations Nationales)
A ce sujet, et avant d'aborder le deuxième centre d'intérêt de mon intervention, je voudrais, au nom du Président de la CDVR, SEM Charles KONAN BANNY, remercier très sincèrement tous nos partenaires techniques, le PNUD, LE PBF, LA DDH,USAID, AECOM, L'AMBASSADE DES ETATS UNIS EN COTE D'IVOIRE, INTERPEACE, l'ONUCI pour leur soutien et appui constants ainsi que tous les participants pour leur disponibilité, leur dévotion à la cause de la réconciliation. Je voudrais également exprimer ma gratitude à toute la presse nationale et internationale. Aux journalistes qui accompagnent la mission de réconciliation notamment. Par votre canal, je voudrais au nom du Président de la CDVR, appeler les ivoiriens, sur l'ensemble du territoire national et en dehors, à se mobiliser en vue de participer nombreux, non seulement au dialogue de la phase qualitative mais aussi et surtout à toutes les autres étapes de la mission de la Commission.
2-) Les activités à venir L'entame de la phase qualitative des consultations nationales dédiée au dialogue communautaire nous donne surtout l'occasion d'indiquer aux populations de notre pays, que sur les six activités principales fixées au tableau du plan d'action opérationnelles de la Commission, trois (3) ont quasiment été exécutées, en attendant la phase qualitative en cours. Il reste donc trois (3) autres à mener. Il s'agit
- des auditions des victimes immédiatement suivies des enquêtes
- des audiences publiques - de La rédaction (en cours) suivie de la remise du rapport final au chef de l'Etat.
Toutes ces activités seront déclinées concomitamment avec les travaux des Commissions spécialisées (4). Ainsi, au cours des auditions et enquêtes (prévues pour suivre immédiatement la phase qualitative des consultations nationales), qui seront menées par la commission spécialisée éponyme dirigée par la Commissaire centrale Goffry Marie France épouse Kouamé Kra, la commission spécialisée Réparations placée sous la responsabilité du Commissaire central Abdoulaye Koné mettra en plan la politique de réparation puis des estimations de ces réparations. Dans la foulée, la commission spécialisée Heuristique présidée par le Commissaire central, Séry Bailly, tiendra dans le prolongement de son atelier de restitution de ses premières réflexions tenu au mois de décembre 2012, son grand colloque terminal sur les causes profondes de la palabre ivoirienne. Ce sera précisément au cours de la première quinzaine du mois de juillet prochain. Cette activité se fera en prélude au lancement de la commission Mémorial présidée par le Président de la CDVR lui-même.
Peut-être est-il bon de rappeler, que les pesanteurs qui ont fortement ralenti, voire retardé la bonne exécution de l'agenda de la CDVR sont essentiellement de deux ordres :
D'une part, la Commission fait face depuis sa création à des pesanteurs endogènes. Elles sont en rapport avec les difficultés pour la mobilisation effective et à temps, d'un budget pour le financement des activités opérationnelles et
D'autre part, à des pesanteurs exogènes en lien avec la recherche d'une meilleure coordination des instruments de la justice transitionnelle en Côte d'Ivoire en plus d'un environnement sociopolitique encore précaire. En effet, Présenté comme bipolaire et alimenté par des pics de tensions, cet environnement n'est pas encore totalement expurgé de ses scories pour rassurer et installer définitivement un climat de confiance entre tous les acteurs. Ce, malgré les efforts énormes consentis par les plus hautes autorités politiques du pays et un travail de sensibilisation massive réalisé par la CDVR. On peut à ce propos se souvenir de l'initiative historique prise par le Comité exécutif de la Commission pour la relance du dialogue politique, à la suite des tragiques événements d'aout 2012, survenus au cours de la semaine commérant le Cinquante troisième (53ème) anniversaire de la Côte d'Ivoire. Cette démarche a contribué fortement à l'apaisement. Elle a surtout été sanctionnée par la rédaction d'un rapport partiel contenant des recommandations sur le court et moyen terme portées à la haute attention du Chef de l'Exécutif ivoirien En dépit de toutes ces difficultés et bien d'autres, le Président de la CDVR et son équipe se sont investis dans la mission à eux confiée en étant convaincus que le salut de la Côte d'Ivoire, passe incontestablement par un processus de réconciliation bien exécuté, lui-même inclusif, consultatif et participatif. Par conséquent, et sur la base des promesses de financement, un chronogramme d'activités révisé a été élaboré avec la prise en compte de l'exigence d'un travail de qualité. Ce chronogramme révisé fait actuellement l'objet de délibération en interne avant sa publication officielle. En attendant cette modalité, l'enjeu reste la mobilisation des moyens attendus, la mutualisation des énergies et la participation de tous les acteurs politiques ainsi que des populations pour espérer tenir cette échéance mais encore mais surtout le grand et indispensable pari d'une Côte d'Ivoire qui tourne définitivement le dos à la violence pour s'engager résolument sur la voie d'un véritable Etat de droit.
Fait à Abidjan, le 21 juin 2013. Je vous remercie. Franck KOUASSI SRAN Conseiller spécial Porte-parole, chargé de la Communication du Président de la Cdvr. Point focal chargé des Consultations nationales

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