La fédération ivoirienne a dit sa part de vérité dans ce qui est convenu d'appeler l'affaire Eric Monnet. Du nom de l'ex-manager des équipes nationales de football qui a rendu sa démission depuis le 8 juillet dernier. C'était avant hier samedi à la salle de conférence de la ligue professionnelle de football où Pierre Gondo, porte parole de la FIF, à animé un point de presse. Tout en s'excusant au près des présidents de clubs, Gondo a axé son intervention sur deux points. La démission d'Eric Monnet et l'affaire des 23 millions qui fait les choux gras de la presse depuis quelques jours. Sur le premier point, il a reconnu que la FIF a reçu le 8 juillet une lettre de démission du manager général des équipes nationales. Eric était un employé de la FIF et à ce titre sa démission est assortie d'un préavis de trois mois. Dans sa lettre de démission, il a invoqué des raisons personnelles , relève le conférencier. Poursuivant, il s'est étonné du fait que depuis le 9 juillet, le concerné ne soit plus réapparu à la FIF. Pourtant selon lui, Eric Monnet devait venir préparer la passation de charge pendant la durée du préavis de trois mois. Après cette clarification, le porte parole de la FIF a attaqué le deuxième point qui concerne la gestion des vacations de la CAN féminine de 2012. Il a expliqué que pour cette compétition, le chef de la délégation, Ahmed Fofana (présent lors de la conférence) a reçu 75 millions et non 102 millions comme annoncé dans la presse. Selon lui et brandissant la communication du ministère des sports, le budget global de cette communication s'élevait à 102 607400 FCFA. Et ce montant, détaille-t-il, englobait le transport aérien, l'hébergement, les déplacements et les frais de mission. Allant dans le même sens que Pierre Gondo, le chef de la délégation à la CAN s'est voulu clair. Je m'inscris en faux contre ceux qui disent que j'ai reçu 100 millions. J'ai reçu de la comptabilité la somme de 75 millions. J'ai donc remis à Eric Monnet la somme de 23 millions pour les vacations des membres de la délégation , a insisté Ahmed Fofana. Avant de préciser que dès son retour de la mission il est allé faire le point avec les justificatifs à la comptabilité. Ce qu'Eric n'a pas fait parce que prétextant avoir perdu les décharges justificatives.
Les chiffres qui confondent Eric Monnet
Calculette et tableau à l'appui, Gondo Pierre a détaillé les chiffres des frais de vacation de cette campagne. Répondant à Eric Monnet qui dans la presse a donné ses chiffres, le PP de la maison de verre s'est voulu très cartésien. Eric dit qu'il a payé 85000 FCFA par jour à chacun membre de la délégation. Finalement, la délégation de la FIF était composée de 11 membres au lieu de 16 annoncés au départ. Etant donné que l'équipe a été éliminée après le premier tour, le séjour a duré 14 jours au lieu de 17. Donc faisons le calcul de 85 000 multiplié par 11(nombre de personnes) et multiplié par 14 (nombre de jours), cela donne 13090000. Quand on soustrait cette somme des 23120000 reçu des mains d'Ahmed Fofana, il y a un gap de 100030000FCFA. La comptabilité réclame donc les justificatifs, a-t-il démontré. En clair, Eric Monnet devait reverser, à son retour de mission, la somme de 10 millions à la comptabilité. C'est aussi simple que ça, lance Gondo. Dans une autre démonstration et toujours à l'aide de sa calculatrice et du tableau, Pierre Gondo prend au mot l'ex manager général des Eléphants qui dit avoir payé à chacun des 11 membres la somme de 2100000 FCFA. Il aurait même déposé des décharges à la comptabilité avec ce montant. Si on part sur la base selon laquelle Eric dit avoir payé 85000 par jour et que chacun a reçu selon ses dires la somme de 2100000 FCFA on se rend compte qu'il a payé plus de 24 jours (2100000/85000= 24,70 jours). Il y a manifestement problème car l'équipe est partie d'Abidjan le 25 octobre et est rentrée le 7 novembre. Ce qui fait 14 jours, a affirmé Gondo. Avant de conclure qu'il reste un reliquat de plus de 1O millions. C'est dans la gestion de ce problème, avance Gondo, que le 8 juillet Eric Monnet a démissionné et n'a plus mis les pieds à la FIF , revéle-t-il. Comme s'il liait la démission de Monnet à cette affaire d'argent de mission à justifier.
Répondant aux questions des journalistes, le conférencier à fait savoir que la FIF n'a aucun problème de transparence. Nous sommes la seule fédération qui fait auditer ses comptes par un cabinet certifié d'audit externe. Nous avons également un comité d'audit interne composé des présidents de clubs , confie le porte-parole même s'il reconnait que cette affaire n'est pas bonne pour l'image de la FIF.
Le conférencier a, pour finir, averti que la FIF entend user de tous les moyens pour entrer en possession du reste de l'argent de la mission qui a disparu. Et déjà elle a, revèle-t-il, saisi son conseil.
Koné Lassiné