La tentative d'évasion des prisonniers de la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (MACA), menée dans la nuit de mardi à mercredi a fait trois morts, a annoncé jeudi le porte parole du gouvernement, Bruno Nabagné Koné.
?'Il y a eu trois décès'', a déclaré M. Koné au cours d'une conférence de presse à l'issue d'un conseil des ministres présidé par le Président Alassane Ouattara.
Regrettant ces événements, Bruno Nabagné Koné, a par ailleurs précisé qu'aucune femme prisonnière, ?'n'a été violée, ni violentée'' pendant ces événements, contrairement à ce que certaines sources ont fait croire.
Une mutinerie a éclaté dans la nuit de mardi à mercredi dans le bâtiment C de la MACA abritant des détenus condamnés à de lourdes peines. Les gardes pénitentiaires ont voulu procéder au transfert vers une autre prison d'un détenu surnommé ?'Yacou Le chinois'' qui avait fait une tentative d'évasion avortée.
Il a y a eu des échanges de tirs entre les détenus et les forces de l'ordre venues renforcer des gardes pénitentiaires. Trois détenus ont trouvé la mort dans cette intervention des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI).
La MACA a dépassé sa capacité d'accueil qui est de 1.500 places lors de sa construction en 1980. Elle compte à ce jour près de 5 000 détenus dont des partisans de l'ex-Président, Laurent Gbagbo.
Elle a avait été fermée après la violente crise post électorale de décembre 2010 à avril 2011 qui a fait au moins 3000 morts. La MACA a rouvert le 16 août 2011, après une réhabilitation assurée par le Gouvernement et ses partenaires au développement, notamment l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI).
Des ex-combattants ont été récemment formés pour le renforcement des effectifs des gardes pénitentiaires après des évasions récurrentes constatées dans certaines prisons du pays. La Côte d'Ivoire compte 33 prisons sur l'ensemble de son territoire national.
Le porte parole du gouvernement, également Ministre de la Poste et des technologies de l'information et de la communication, a dans la foulée annoncé lors de sa conférence de presse, la construction et la réhabilitation de dix prisons à travers le pays.
Les nouvelles prisons avec des capacités d'accueil de 300 à 500 places seront, à en croire Bruno Nabagné Koné, aux ''normes de sécurité et des droits de l'homme''. Aboisso, Adzopé, Abengourou, Daloa, Grand Bassam, Korhogo, Soubré, Sassandra, Issia et Port Bouët, sont les localités où ces prisons seront réhabilitées où construites.