vendredi 9 aout 2013 par L'intelligent d'Abidjan

Ils sont 14 ou plutôt 12 selon la comptabilité de certains puristes du Fpi, qui ne reconnaissent pas comme pro-Gbagbo deux détenus libérés, pourtant incarcérés pour leurs accointances supposées avec le camp des vaincus. Ils sont 12 ou 14, cependant on ne parle que de deux, en l'occurrence Affi N'guessan et Michel Gbagbo. Alors que la médiatisation de Pascal Affi N'guessan peut se comprendre eu égard au fait qu'il est le président statutaire du parti pro-Gbagbo, celle de Michel Gbagbo intrigue. Certains expliquent qu'il s'agit de remercier les réseaux des journalistes et du monde des médias ayant porté son combat, et qui ont discrètement milité pour sa libération. Ils apprécient donc et saluent son coup de maître avec le t-shirt de l'effigie de son père qu'il portait. D'autres sont même allés plus loin, en lui trouvant un destin de président comme son père, avec des pages Facebook. Michel par-ci, Michel par là; mais cela ne plait pas à tout le monde. C'est ainsi que des patriotes du net et de Facebook, qui ont peu goûté ses propos apaisants ont commencé à maugréer et à susciter un débat autour de sa libération. Ils demandent qu'il se taise, explique qu'il est encore troublé par les deux ans de prison parce qu'ils n'acceptent pas que Michel Gbagbo calme le jeu, prône la réconciliation pour laquelle il se dit disponible, tout en reconnaissant que chaque camp a des torts dans la crise. Ceux qui veulent entendre Michel Gbagbo dire le discours violent et radical dominant, semble qu'en pleine période de la crise de la liste électorale, avec la Cei et Robert Mambé, et en pleine présidence de son père, il avait exprimé sa différence et plaidé pour plus de tolérance dans l'appréciation des questions de nationalité. Fils de son père, il tient un discours pas toujours convenu et pas toujours politiquement correct. La prison ne l'a pas changé. Le soutien des patriotes qui ont porté sa cause, à côté de sa mère qui a écrit à plusieurs reprises a Hollande et frappé à toutes les portes, ne changera pas Michel Gbagbo, qui reste certes fier du combat de son père, qui soutient et aime son père, qui ne renie pas ses engagements ni ses convictions, mais qui positive et veut tourner la page pour que tout redevienne, presque comme avant, avec ou sans le Fpi ni son père au pouvoir. Un tel message peut ne pas plaire au Fpi. Toutefois, il ne plait pas forcement dans le camp Ouattara, ou certains voient de la malice, de la ruse pour amadouer les autorités et faire oublier le mal fait, les crimes commis. Même la modération de Michel Gbagbo au sujet des tortures qu'il aurait subies, est interprétée à son détriment par des pro-Ouattara, qui refusent d'apprécier cela à sa juste valeur. Après donc Aké N'gbo qui avait essuyé des critiques en son temps pour avoir remercié le Président Ouattara et le gouvernement à sa sortie de prison, Michel Gbagbo n'est pas loin d'être frappé malgré son honorable filiation, de disqualification par les directeurs de conscience du Fpi, qui prétendent décider ce que la direction du Fpi doit faire, alors qu'ils sont en exil, et ne vivent ni les réalités, ni les mêmes pressions que les militants et dirigeants de l'intérieur. Le début de la levée de bouclier au sujet de Michel Gbagbo préfigure les batailles qui se feront dans les jours à venir sur la nouvelle ligne que va adopter le parti, à l'égard du pouvoir Ouattara et du processus de normalisation politique.

CK

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